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Articles de ce numéro

  • Glisser sur les fleuves

    Deux récits aux étranges similitudes. Deux histoires de vagabondage sur un fleuve rétif, apprivoisé pour aller voir la mer. D’abord, celle de Misette, partie de l’Île-Verte jusqu’aux calanques de Cassis en kayak de mer. Puis celle de Marie et Christophe, embarqués sur un radeau de bidons de Grenoble à Port-Saint-Louis du Rhône. 57 années les séparent : entre-temps le Progrès, ce salaud, avait parsemé les fleuves de barrages infranchissables et souillé leur eau de produits dégueulasses. L’Aventure, elle, était restée intacte.

  • Des tas de cailloux plein les poches

    En octobre une nouvelle innovation doit voir le jour dans la cuvette : le Cairn, une monnaie locale complémentaire – ou MLC. Sur le papier c’est beau, ça sent bon le sable chaud. On a essayé de voir un peu plus loin que les trois lignes publiées sur Facebook.

    Extrait : Le Cairn aurait au moins pu être un moyen de mise en commun de notre épargne et de gestion directe de nos investissements – finalement, ça ne sera qu’une usine à gaz pour les utilisateurs et de la fraîche pour les banquiers.

  • Les « autres », les « nôtres » et le combat pour un toit

    A Lyon, le Gud, groupuscule d’extrême-droite, vient de faire une ouverture de squat très médiatique. Le but est d’en faire « un lieu d’entraide et de solidarité  » pour les Français à la rue, qui seraient abandonnés par l’État préférant « soutenir les clandestins ». « Les nôtres avant les autres », c’est leur slogan. L’aggravation de la crise du logement permet aux militants nationalistes de surfer sur la guerre entre les pauvres.
    À Grenoble, cela fait plusieurs années que des militants essayent de contourner cette concurrence entre galériens. Certains ont monté « l’assemblée des locataires, mal-logé.e.s et sans logement », dont le but est de réunir tout le monde : migrants à la rue, SDF français, locataires HLM empêtrés dans des impayés, locataires menacés d’expulsion. Excursion au sein de ce laborieux combat.

  • Qu’ils sont vides mes bureaux !

    Alors que des milliers de personnes n’ont pas de logements, des centaines de milliers de mètres carrés de bureaux sont vides à Grenoble. Connaissez-vous l’immeuble des Reflets du Drac sur l’ancienne friche Bouchayer-Viallet ? Inauguré en grande pompe en 2009, loué dans toute le presse comme « un des premiers bâtiments tertiaires à basse consommation », les douze mille mètres carrés de bureau sont majoritairement vides huit ans après.

  • Les logements vides servent à spéculer

    On a appris dernièrement que Grenoble est « classée parmi les 10 villes où il est conseillé d’investir dans l’immobilier », selon le site Explorimmoneuf. La majorité des logements vides sont la propriété de gros propriétaires privés, qui n’ont pas d’autre but que de se faire de l’argent – et tant pis si des gens dorment dehors. Illustration avec trois propriétaires de squats grenoblois.

  • La baronne et les pigeons

    Le quartier Champberton, à Saint-Martin-d’Hères, à côté de la voie ferrée et de la rocade, est en déshérence. Construits en 1959, les appartements ont appartenu à une myriade de propriétaires. Depuis 2014, le bailleur social Pluralis rachète tout le quartier pour le rénover. Tout ? Non. La montée d’immeuble du 22, rue Garcia Lorca n’a toujours pas changé de main. Simone Prêttre-Nachmann, propriétaire des 19 logements, a laissé traîner les négociations avec Pluralis et s’est entêtée à laisser l’immeuble dans un état déplorable.
    La dame de Corenc, qui vit désormais en Suisse, est pleine aux as quand les habitants, eux, sont dans la galère, avec petites retraites et chômage. Déterminés, ils ont décidé de se soulever face à la situation qui dure depuis une vingtaine d’années.

  • Laisse béton

    Des vieux bâtiments en béton tout pourris, il y en a pas mal à Grenoble. Mais si la mairie vient de décider de raser les cités ouvrières de l’Abbaye, elle organise par contre le sauvetage de la Tour Perret. Ce vieux machin, symbole de l’exposition internationale de 1925, du développement urbanistique de Grenoble et du règne du béton, va même servir de « laboratoire du béton ».

  • Le CEA est (aussi) dans les bois

    Depuis qu’il s’est installé en 1956 sur les anciens terrains du Polygone militaire, le CEA (Commissariat à l’énergie atomique) possède un véritable pouvoir sur la ville. C’est Jean Therme, homme fort du CEA, qui a lancé le plus gros projet urbain grenoblois du XXIème siècle : le nouveau quartier de Giant/Grenoble Presqu’île.
    Ce que l’on sait moins, c’est que le centre de recherches essaime également dans la forêt ! En se baladant dans les alentours de Grenoble, loin des grandes routes et des parkings bondés, on peut tomber sur des étranges bâtiments appartenant au CEA. Où il est question d’une mystérieuse « magnétométrie », de sous-marins nucléaires et d’un fort rempli de munitions de la seconde guerre mondiale...

  • Du fumier pour faire fleurir la grève

    Les salariés de la direction technique générale d’EDF ont de drôles d’idées. Non seulement ils refusent de revoir à la baisse leurs conditions de travail, mais en plus ils sont à la pointe de l’innovation contestataire : un jour ils amènent des pigeons pour accueillir un grand chef, l’autre ils font marcher leurs supérieurs dans le fumier. Éric nous raconte un printemps mouvementé.

  • Avec le fan-club de benoît hamon

    J’ai toujours eu une grande tendresse pour les losers. Alors forcément pour cette élection présidentielle, ma compassion s’est naturellement portée sur les militants socialistes. Les pauvres ! En 2012, ils avaient tous les pouvoirs à Grenoble (mairie, département, région, État). Cinq ans plus tard, ils ont perdu les élections municipales, départementales, régionales, et leur candidat s’est pris une des plus grosses branlées d’un socialiste à la présidentielle (6,3 % des voix au premier tour). Alors, j’ai eu envie d’aller voir l’état des troupes – je vous ai déjà dit que j’aime les causes désespérées ?

    Comme je suis jeune, on m’a dit d’aller militer avec les jeunes, soit le fameux mouvement des jeunes socialistes (MJS). Voilà comment, ce mardi 25 avril, je me suis retrouvée à La Table ronde, pour faire un bilan du premier tour avec le MJS.

  • « Il faut que les élus apprennent à se taire, et que le peuple apprenne à parler »

    Elle a le même âge qu’Emmanuel Macron (39 ans), mais pas le même genre d’ambition. Antonietta a été adjointe à la culture de Saint-Martin-d’Hères, ville de 35 000 habitants, entre 2008 et 2014. Depuis elle a complètement quitté la politique classique, sans pour autant abandonner la volonté d’agir sur le monde.
    Je vais être honnête : je ne suis pas beaucoup l’actualité politique de Saint-Martin-d’Hères, si ce n’est le projet inepte de giga-centre commercial Neyrpic. Alors je n’ai aucun avis sur l’action d’Antonietta à la ville, sur la qualité de son mandat et de ses réalisations. Mais ce qu’elle retire de son passé d’élue est assez original pour mériter une petite interview.

  • Le receveur de plaintes

    Pour le numéro de cet été, on avait comme envie d’une grande nouveauté, au Postillon. Heureux concours de circonstances : Basile Pevin nous a fait l’honneur de nous proposer la publication de sa dernière nouvelle. Un divertissement postal qui part à la découverte des affres de la Poste moderne, du service Veillez Sur Mes Parents au smartphone Factéo, des avancées du Rentabilisme aux "pick-up stations".
    Une tentative littéraire spécialement dédicacé à toutes celles et ceux qui continuent à envoyer des lettres manuscrites.

  • Postillon : 1 - lecteurs : 0

    Ça fait un an qu’on est passés à trois euros, mais ça continue à faire râler les rageux : certains peuvent parler pendant une soirée entière du scandale d’un journal à trois euros tout en descendant des pintes à cinq. Pour tous ces pingres aigris, nous soulignons que pour ce numéro d’été, nous offrons un cahier central supplémentaire sans augmentation de prix. Alors oui, il faut faire un petit découpage pour avoir une belle nouvelle à lire, mais ce n’est quand même pas trop compliqué, encore que ça peut faire une raison suffisante pour râler en sirotant des mojitos.

  • Postillon : 2 - lecteurs : 0

    « Non, mais arrête de fourguer ta came… » « alors, tu fais ton business ? Tu vends ta soupe ? » « Capitaliste ! (parfois suivi d’un crachat par terre) » Les vendeurs à la criée du Postillon (enfin un journal payant !) entendent souvent ce genre de remarques, sur le ton de la blague ou sur un ton sincèrement outré. D’où émanent ces remarques ? De journalistes n’ayant jamais eu à « vendre leur came », leur employeur étant financé par la pub et les aides d’État. D’inconnus stupéfaits qu’on vende le journal au milieu du cortège pour Charlie défilant le 11 janvier 2015 (c’était pourtant un hommage raffiné : Cavanna et Choron, les fondateurs de Charlie, se sont rencontrés en vendant le journal Zéro à la criée). De potes qui bossent dans des associations fonctionnant uniquement sur subventions... Alors que la France vient de placer un banquier à l’Élysée, il est temps de réhabiliter le pognon ! Suivons les préceptes du grand philosophe macroniste Booba : « Ceux qui n’veulent pas faire de business, je vous en prie, descendez là ». Donc on recherche toujours des vendeurs et vendeuses pour porter haut les valeurs du business et de la liberté. Écrire au journal.

  • Postillon versus lecteurs : et 1, et 2, et 3 zéro

    « Franchement c’est dommage parce qu’il y avait des choses bien plus intéressantes à raconter ». C’est un retour qu’on a eu plusieurs fois : après un article pondu sur un sujet, des personnes bien informées nous expliquent gentiment qu’on est passé à côté de l’essentiel. Dans le numéro 18, publié en décembre 2012, on avait tiré le portrait du sénateur ivre de pouvoir André Vallini. Rencontrée quelques mois plus tard sur un marché, une de ses anciennes collaboratrices nous avait assuré : « Ce que vous avez écrit tout le monde le sait déjà. Il y avait bien pire à dire ». Mais quoi ? Pas froissés par son air mystérieux, on lui avait proposé de nous raconter tout ce qu’on avait raté, quitte à faire une suite à notre article. On l’avait même relancée plusieurs fois, au fil des mois - puis des années. Mais que dalle, walou, nada : elle n’a rien lâché du tout, même en off, et nos lecteurs sont restés bêtement aussi ignorants que nous.

  • À propos du Vélo-moteur

    Dans le dernier numéro, on critiquait beaucoup le vélo à assistance électrique (VAE). Vu que des lecteurs adeptes du VAE ont été un peu vexés, on tient à préciser notre position : le VAE, on trouve ça très bien pour les vieux, les handicapés, ou les ingénieurs. Pour tout vous dire, même mes vieux ont un VAE, et je les aime. Mais s’il vous plaît, arrêtez de parler d’écologie à propos du VAE : contrairement au vélo tout court, ce gadget bourré de matériaux rares et non réparable facilement est dans le moule de l’époque de l’obsolescence programmée. Pour plus de clarté, nous proposons donc désormais, comme le journal La Décroissance, de l’appeler vélo-moteur.

  • Le Crédit Coercitif

    Suite à notre article sur le Crédit coopératif, plusieurs lecteurs nous ont fait part de « pratiques ahurissantes » de la part du centre grenoblois, allant pour une personne jusqu’à une radiation aux raisons inexpliquées. Certains l’ont même rebaptisé le « crédit coercitif ». Par ailleurs, un lecteur nous a fait parvenir les rémunérations des dirigeants, et c’est vrai qu’elles font rêver : Jean-Louis Bancel, président du conseil d’administration, a par exemple touché 336 000 euros pour l’année 2015, quand François Dorémus, directeur général, a eu droit à 655 000 euros en 2015, année de son départ à la retraite. Le Code du travail énonce pourtant qu’« au sein des entreprises solidaires (…) la moyenne des sommes versées aux cinq salariés ou dirigeants les mieux rémunérés n’excède pas (…) cinq fois la rémunération annuelle perçue par un salarié à temps complet ». Mais c’est vrai que le Crédit coopératif n’est pas une « entreprise solidaire », elle se définit juste comme « la banque de l’économie sociale et solidaire de ma région ». Une nuance qui lui permet d’être vraiment solidaire avec ses dévoués dirigeants.

  • Pour la séparation d’Apple et de l’éducation nationale

    On croit innover en Isère, avec les tablettes Apple distribuées aux élèves de collège pour leur montrer, enfin, ce qu’est un écran tactile et faire entrer, enfin, l’entreprise et le numérique dans le monde austère de l’éducation (voir Le Postillon n°39)

  • Pour la séparation de Google et de l’éducation nationale

    Suite au même article sur les tablettes dans les collèges, une lectrice nous a informés de l’expérimentation Chromebook, menée notamment à l’école de Theys sur les balcons de Belledonne. Les écoles primaires sont elles aussi envahies par les écrans, mais cette fois c’est Google qui a décroché le gros lot en commercialisant auprès de l’éducation nationale un petit ordinateur-tablette appelé Chrome-book.

  • Rétro Vélo Satanas

    À en croire certains, les cyclistes sur le trottoir sont le plus grand danger du monde moderne. Le Daubé (17/05/2017) nous apprend que selon une étude auprès de quelques riverains de l’union de quartier Notre-Dame, les incivilités des cyclistes « arrivent en tête de liste des préoccupations ». Les policiers municipaux de Grenoble ont d’ailleurs commencé à verbaliser les cyclistes comme de vulgaires automobilistes. Alors c’est sûr que quand on aime marcher en flânant, se faire frôler par des vélos maladroits, c’est pas agréable... Mais ce focus permanent sur le danger des deux-roues sans moteur paraît bien ridicule par rapport aux milliers de morts annuels que continue de causer la bagnole. Ce même 17 mai, à côté de notre local, un cycliste de 13 ans est décédé après s’être fait faucher par un conducteur bourré. Il aurait dû rouler sur le trottoir ?

  • La noix connectée : la Love box

    116 ans après la création du concours Lépine, le fameux concours français d’inventions, Le Postillon lance son propre challenge, dénommé le concours de la noix connectée. À chaque numéro, nous honorerons l’innovation grenobloise la plus stupide du moment, celle qui pique le bon sens et la décence ordinaire. Les postulants étant chaque jour plus nombreux, la sélection d’un seul lauréat est un combat acharné ; aussi réclamerons-nous votre indulgence.
    La Love box
    Pour cette première (…)

  • Pas les maires à boire

    On le sait, les maires sont les élus les plus appréciés des Français et possèdent une véritable influence sur leurs administrés. Tenez, par exemple, prenez ce brave Christophe Ferrari, mandarin de Pont-de-Claix et président de la métropole.

  • Chamrousse pourrit l’eau potable

    Encore un bienfait des stations de ski et de la neige de culture ! Avant, les habitants d’Herbeys, Brié et Angonnes ou Venon buvaient une bonne eau de montagne. Oui, mais ça c’était avant : depuis août ils ont droit à une eau surchlorée.

  • L’office du tourisme en crise aigüe d’innovationite

    Grenoble continue à subir une terrible épidémie d’innovationite. Dernier cas grave recensé, celui du directeur de l’office du tourisme métropolitain Yves Exbrayat. Dans une interview au Daubé (7/04/2017), il s’enflamme : « On a bien l’intention d’être le premier office de tourisme innovant au monde ».

  • Pour ou contre le pétage de câble ?

    Chantal Carlioz vient d’atteindre le point Georges W Bush. On se souvient que l’ancien président américain avait osé cette formule tout en finesse à propos du terrorisme : « soit vous êtes avec nous, soit vous êtes contre nous ». La vice-présidente du département au tourisme et à la montagne se place au même niveau de subtilité.

  • La co-construction de la propagande

    Pas facile de poser des questions aux élus écolo-citoyens de Grenoble : au Postillon, quand on cherche des informations normalement publiques, on se prend souvent des vents. C’est pas très sympa, mais bon on comprend : on ne couvre pas les événements de la mairie, on vient jamais à leurs conférences de presse, on signe pas nos articles, on ne sent pas bon des pieds et on écrit souvent des choses pas gentilles. Les écolo-gauchistes ne sont pas très joueurs, et surtout pas très ouvert à la « libération des données » (contrairement à leurs engagements de campagne), mais c’est presque compréhensible pour notre canard – quoique largement critiquable

  • L’affichage sauvage

    Grenoble ville de contraste On adore les conférences de presse : quand on arrive à rester jusqu’au bout, on peut manger du quatre-quarts. Par malheur le 23 mai, à la conférence de presse de lancement du Street Art Festival (un festival soutenu par la ville, où des artistes sont invités à peindre sur les murs de Grenoble au mois de juin), des perturbateurs ont interrompu la présentation pour protester contre la verbalisation de l’affichage libre par la mairie. Ces mécontents ont réclamé des (…)

  • le mauvais plan soirée

    Pour le résultat de chaque élection, la préfecture invite la presse et les élus à un moment mondain. Les résultats tombent en direct sur des écrans, et les politiciens les commentent aux journalistes. Le 23 avril, c’était ma toute-toute première soirée électorale. J’ai vu les immenses lustres de la préfecture et les tables remplies de champagne et de petits-fours. J’ai vu Michel Destot errer longuement dans les couloirs à la recherche d’un micro pour exposer ses brillantes analyses. J’ai vu (…)

  • Le pachyderme

    Pour la première élection de Destot député, Le Daubé (13/06/1988) racontait : « Visiblement, ce jeune rocardien n’a pas l’intention de se transformer en vieux pachyderme de la politique politicienne. "D’autant plus qu’à Grenoble, confie-t-il, c’est important de garder un pied dans la technologie"... » Trente ans plus tard, le pachyderme, toujours les deux pieds dans la promotion des technologies, veut repartir un huitième mandat.

  • La paix

    Manif du 1er mai 2017 à Grenoble. Le gouvernement n’a qu’à bien se tenir.