Chamrousse pourrit l’eau potable
Encore un bienfait des stations de ski et de la neige de culture ! Avant, les habitants d’Herbeys, Brié et Angonnes ou Venon buvaient une bonne eau de montagne. Oui, mais ça c’était avant : depuis août ils ont droit à une eau surchlorée. La faute à la station de ski de Chamrousse qui a entrepris l’été dernier de gros travaux aux alentours de Casserousse, là où se situe la zone de captage du réseau d’eau de ces communes. Nouveau télésiège, installation de canons à neige, terrassement : tout a été défoncé, sans se soucier de protéger la zone de captage. Le 24 juillet, un gros orage a entraîné des coulées de boue, aggravées par le terrassement en cours. La boue a pénétré dans les conduites et réservoirs, polluant le réseau d’eau potable. Après quelques jours d’interruption, le réseau d’eau potable a été remis en route, mais avec du chlore à gogo pour pallier tout risque suite à cette pollution. Les habitants qui se demandent à quoi servent les millions d’euros dépensés par la région Auvergne Rhône-Alpes pour développer des canons à neige ont ici une réponse : à pourrir des eaux potables (on profite de l’occasion pour saluer les habitants de Lans-en-Vercors, dont la source d’eau potable du Fayollat va servir à alimenter 37 nouveaux canons à neige). Dépités, certains habitants d’Herbeys ont monté l’association de sauvegarde des eaux de Casserousse. Pendant ce temps-là, Chamrousse veut devenir la première « smartstation » après avoir été labellisée par les ministères de l’écologie et du logement comme « ville durable ». Une station « durable » même incapable de protéger l’eau, le premier des biens communs.