Fin octobre, des milliers de militants et élus écolos se sont mobilisés contre les méga-bassines à usage agricole dans les Deux-Sèvres. Le parallèle avec la situation locale nous a frappés : ici personne ne s’est mobilisé contre le « plus gros investissement industriel depuis les centrales nucléaires », l’agrandissement de l’usine STMicro à Crolles, annoncé en grande pompe cet été. Pourtant cet industriel pille bien plus d’eau qu’une méga-bassine : dans un an ou deux, la consommation annuelle des usines de puces du Grésivaudan équivaudra à 16 méga-bassines de Sainte-Soline ! Alors que les élus écolos soutiennent toujours ce pillage de l’eau, bingo : de simples habitants entament une mobilisation.
Hiver 2022 - 2023
- Ultra-méga bassine de ST Micro : à quand un soulèvement ?
- Le détournement d’argent public à l’insu de son plein gré
- À la recherche des trésors de la Silicon Valley
- Inventaire après liquidation
- La désindustrialisation racontée par le vélo
- Le « Street Phone Box Project »
- Kafka connecté - épisode 1
- Réunionite aiguë à l’hôpital : un traitement sans effet
- Les bons tuyaux
- Comment l’IA nous crétinise
- Compost-à-porte
- Dans la dech’
- Délivre-nous du Linky
- Les petits garages à contresens
- Les robots arrivent (aussi) dans les classes
- Allez, tous au lit !
- Tentatives sur terrain gras
- Courrier des lecteurs
- Quatre euros négociables
- La War valley
- La fabrique des petites inepties
- Vivez une expérience unique et rafraîchissante !
- Métro-girouette
- Un point commun entre Piolle et Carignon !
- Chamboule-tout dans les quartiers sud
- Zone de Flicage Écolo
- Une ZFE de plus en plus contestée
- Le RER : encore une « fausse solution »
- L’éducation populaire by le privé
Articles de ce numéro
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Le détournement d’argent public à l’insu de son plein gré
Dans notre précédent numéro, on révélait – grâce aux informations données par son ancien chef de cabinet – les pratiques irrégulières du président de la Métropole, à propos de l’utilisation de sa voiture de service et du chauffeur mis à disposition. À l’époque, fin septembre, Christophe Ferrari n’avait pas daigné répondre à nos questions. Pas plus de réaction aux demandes des nombreux médias (Le Daubé, Place Gre’net, France 3, etc) qui ont repris nos informations à la sortie du journal (le mardi 4 octobre). Le président de la Métropole a tourné sept fois son clavier dans sa bouche avant de finalement pondre un communiqué le jeudi 6 octobre au soir. Voici donc une large partie de ce texte, accompagné de nos nombreux commentaires et nouvelles informations. S’il reconnaît avoir fauté, il prétend que c’est à l’insu de son plein gré et menace quand même notre journal de poursuites judiciaires.
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À la recherche des trésors de la Silicon Valley
4 pages sur des tonnes de déchets chimiques dans la forêt de Champ-sur-Drac et alentours. Une balade instructive à l’heure ou un nouveau site Seveso s’érige à Champagnier : l’usine d’Aledia. Alors que le commissaire-enquêteur a rendu un avis défavorable, la construction du bâtiment prend fin.
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Inventaire après liquidation
On parle beaucoup des usines quand elles s’installent et qu’elles créent de l’emploi. Mais une fois qu’elles sont parties, que reste-t-il des terres occupées et des emplois ?
À deux kilomètres de l’usine en pleine extension de STMicro Crolles, se trouve l’ancien site d’Atofina (devenu Arkema) de Brignoud. Fermé depuis 2004, il reste néanmoins quelques traces indélébiles de ses cent cinquante ans d’histoire. Dans les entrailles du site, on trouve toujours du mercure et une douzaine d’autres polluants. Les anciens ouvriers eux peuvent se faire diagnostiquer des cancers jusqu’en 2044 à cause des produits qu’ils ont manipulés. Certains se débattent dans des méandres administratifs et judiciaires pour que leurs souffrances soient reconnues et indemnisées comme des maladies dues au travail. -
La désindustrialisation racontée par le vélo
Si je sais faire un gâteau, je sais faire une bombe, proclame un slogan féministe.
En France justement, on a des tas d’usines d’armement. Fabriquer des missiles, ça paraît plus compliqué que faire des vélos, alors : puisqu’on sait faire des bombes, est-ce qu’on saurait encore fabriquer des vélos ?
Le Postillon est allé papoter avec Jean-Paul Routens, qui a fabriqué des vélos toute sa vie et qui a assisté impuissant à la fermeture de toutes ces petites et grosses entreprises nécessaires à la fabrication entière d’un vélo. C’est une histoire de la mondialisation, de la désindustrialisation et d’une dépossession de nos moyens de production. En selle ! -
Le « Street Phone Box Project »
Le week-end des 25, 26, 27 novembre, c’était le « start-up week-end Grenoble », trois jours d’euphorie entrepreneuriale connectée qui, cette année, mettait à l’honneur – ô comme c’est original – l’intelligence artificielle.
Il y a six ans, deux zozos du Postillon (n°38) y étaient allés pour faire un reportage et tenter de provoquer des réactions avec un projet de start-up orwellien. Cette année, Jean-Michel Sepultura, partisan du retour des cabines s’y est pointé pour pitcher un projet de réinstallation de cabines téléphoniques. Enfin, il en a vachement mieux parlé, comme vous pouvez le voir dans ce texte. -
Kafka connecté - épisode 1
Le Postillon entame un nouveau feuilleton participatif : des récits de situations ubuesques ou kafkaïennes vécues à cause du progrès qui ne s’arrête pas. Actes basiques irréalisables faute d’avoir un téléphone portable, impossibilité de rentrer dans un lieu faute d’avoir un smartphone, ou toutes situations connectées virant à l’absurde. Pour les prochains épisodes, on compte sur vos témoignages ! Pour celui-là, voilà l’histoire de Julien, qui n’a pas de téléphone portable mais qui a quand même essayé d’accéder à ses comptes en ligne à la Banque Postale.
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Réunionite aiguë à l’hôpital : un traitement sans effet
Depuis le Covid, les acteurs responsables du système de santé de la région grenobloise se réunissent tous les mercredis dans des « cellules de crise territoriale ». Ces raouts – tout comme les multiples consultations et rencontres organisées par les responsables nationaux – semblent n’avoir aucun effet positif sur la chute libre de l’offre de soins dans l’agglomération. Immersion dans l’un d’entre eux.
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Les bons tuyaux
À Grenoble, il y a les risques nucléaires, chimiques et de ruptures de barrages. Même notre sous-sol n’est pas sans danger : plusieurs pipelines serpentent dans la cuvette, transportant des produits toxiques à haute pression, et en grande quantité. Encore un fabuleux avantage d’habiter dans la « Seveso Valley ». Partons sur les traces de ces réseaux souterrains.
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Comment l’IA nous crétinise
Dans le précédent numéro, un chercheur mathématicien grenoblois racontait sa prise de conscience récente sur les méfaits de son domaine de recherche (l’intelligence artificielle) et sa proposition d’étudier sérieusement l’option aujourd’hui tabou du « démantèlement du numérique ». Dans cette fournée, il raconte une des impasses absurdes dans lesquelles nous pousse la dévotion grandissante au Dieu intelligence artificielle.
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Compost-à-porte
Il n’y pas de sot métier, par contre il y a des métiers de seau. Comme celui qui consiste à amener chez tous les habitants des petites poubelles marron pour qu’ils fassent leur compost. C’était le job de Lama ces dernières semaines.
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Dans la dech’
Un bénévole du journal a bossé cet été dans quatre déchetteries du coin. Toute la population défile dans ces cimetières d’objets, qu’elle vienne en vieux diesel pourri-qui-pollue-et-qui-pue, en camion de location, en style SUV-tongs, en véhicule électrique-Polo, et même à pied et à vélo. Dans l’antre du déchet, qui se résume à deux allées longues de trente mètres où la circulation se fait au rythme des arrêts devant les bennes alignées là, on assiste à la mise au rebut de tous types d’objets : ceux qui n’ont pas servi une fois, certains très anciens qui appartenaient à notre défunte « mémère » ou à notre « pépère », d’autres en mille morceaux et qui trouveront un repos bien mérité… C’est assurément le cimetière de nos modes de consommation. Notre reporter-intérimaire a été touché par un virus là-bas, endémique en ces terres : la récupération. Interdite en théorie, elle est en pratique très répandue et pratiquée par pas mal de monde. Souvent honnie par les élus et techniciens, elle est à l’inverse adulée par les aficionados de l’autonomie et des militants du « zéro déchet ». Est-elle un syndrome ou une maladie ? Une passion ou un loisir ? Un art de vivre ou une nécessité pour vivre ? Voici une tentative de typologie de quelques profils des récupérateurs et récupératrices.
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Délivre-nous du Linky
En 2021, deux moines avaient été arrêtés, après avoir incendié une antenne-relais dans le Beaujolais. Un membre de la cure de Bourg d’Oisans s’est lui, contenté de démonter son compteur Linky et de le remplacer par un « vieux » compteur. Enedis n’a pour l’instant pas donné suite.
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Les petits garages à contresens
Les petits garages automobile des villes comme Grenoble, c’est un peu comme les tabacs-presse : des lieux en voie de lente disparition. Comme beaucoup de leurs clients ont des vieilles voitures, cette décrue devrait être accélérée par la mise en place des ZFE (zone à faibles émissions), interdisant progressivement les plus vieilles voitures de rouler. Petite tournée de ces lieux atypiques.
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Les robots arrivent (aussi) dans les classes
Au collège Gérard Philipe de Fontaine, les élèves ont dû accueillir un petit nouveau : un « élève-robot ». Cela fait partie des progrès de « l’école numérique inclusive » selon le rectorat, qui permet de travailler à la généralisation de l’enseignement « ensemble à distance et en interaction ».
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Allez, tous au lit !
Le froid, c’est aussi une question d’habitude. Il y a 200 ans, les maisons sans isolation étaient de vrais frigos. Le seul endroit où il faisait chaud, c’est le lit. Nous, on n’a plus trop de cheminées, et bientôt peut-être plus de chauffage du tout à ce qu’il paraît. Analyser les legs de nos ancêtres dauphinois, ce n’est peut-être pas une mauvaise idée pour survivre au froid dans les prochaines années.
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Tentatives sur terrain gras
Si en ce moment, on parle beaucoup de football, rien n’a jamais été écrit – à notre connaissance – sur un match entre l’US Abbaye et l’ASJF de Domène. Voilà cette injustice réparée grâce à Gabriel, joueur de Domène. Qui évoque aussi les différences de classe dans les loisirs grenoblois et la beauté du foot « deuxième langue la plus parlée du monde ».
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Courrier des lecteurs
« Plus le temps » = Trop d’écran ?
« Malgré mon intérêt persistant à la lecture de votre journal, il faut que je me rende à l’évidence : le temps me manque désormais pour lire vos articles. Je souhaite donc arrêter mon abonnement. Je ne sais plus où j’en suis au niveau de mes règlements, mais il n’est pas nécessaire de me renvoyer une somme d’argent éventuelle. Je vous souhaite une bonne continuation et prendrai toujours plaisir à vous lire plus ponctuellement, mais mieux. » A.L
Le Postillon : Le manque de (...) -
Quatre euros négociables
Suite à notre dernier numéro et l’annonce de l’augmentation définitive du prix à quatre euros, nous avions oublié de préciser que, bien entendu, ce prix pouvait être largement négociable. Pour toute personne ou structure désargentée, de larges remises (jusqu’à la gratuité) peuvent être effectuées lors de ventes à la criée ou pour la prise d’abonnement. N’hésitez pas à nous contacter !
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La War valley
Le 16 novembre 2022, BFMTV fait un article pour expliquer « comment l’armée et les industriels mettent en place l’économie de guerre voulue par Macron » Qu’est-ce que l’économie de guerre ? Le ministère des Armées précise qu’il s’agit de « la capacité à avoir une industrie de défense capable de répondre aux besoins que nous aurions en terme d’armes, de munitions et de maintien en condition opérationnelle en cas de conflit majeur ». Mais alors où produire ces armes et munitions ? « “La plaque grenobloise (...)
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La fabrique des petites inepties
Même les balades doivent maintenant être connectées ! Voilà un moment qu’on a vu pousser des QR-codes sur nombre de sentiers de randonnée. Ça serait effectivement dommage de regarder bêtement le paysage quand on peut une fois de plus avoir le nez rivé sur son smartphone pour découvrir tel ou tel aspect historique ou botanique de l’endroit visité. Mais cette intrusion de la technologie dans la balade était encore assez gentillette. Les « lunettes Jules-Verne » lui permettent vraiment de prendre toute la (...)
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Vivez une expérience unique et rafraîchissante !
Et essayez-vous à la vente à la criée du Postillon ! Vous aurez ainsi l’occasion de vous essayer à une pratique en pleine voie de disparition, tenter toutes vos meilleures techniques marketing apprise dans votre BTS commerce, vous prendre de multiples vents, avoir des discussions originales et inattendues, vivre quelques moments de solitude, bronzer au soleil d’hiver avec une bonne excuse. Toutes bonnes volontés bénévoles bienvenues (...)
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Métro-girouette
Qu’est-ce qu’on rigole avec le Métrocâble et les élus verts de Grenoble. Pendant des années, Mongaburu a été le plus grand défenseur du projet de transport par câble entre Fontaine et Saint-Martin-le-Vinoux, répétant que c’était « la meilleure solution », malgré le coût monstrueux et les multiples incohérences. Depuis qu’il n’est plus président de l’autorité de transport, il a rejoint, comme les élus verts&rouges, le camp des opposants ! Début novembre, la ville a émis un avis réservé en jugeant le projet « (...)
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Un point commun entre Piolle et Carignon !
Dans le même mois, plusieurs faits divers dramatiques agitent les tramways grenoblois. Un chauffeur est agressé, des caddies sont jetés sur un tram, des bagarres éclatent dans certaines rames. Le maire de Grenoble assure ne rien pouvoir faire et rejette la responsabilité de l’insécurité sur le gouvernement. De quand datent ces faits ? De 2022 avec le maire Piolle ? Raté : c’est arrivé en 1991, alors que le premier magistrat de la Ville s’appelait Alain Carignon. Tomber sur ces archives est assez (...)
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Chamboule-tout dans les quartiers sud
Au niveau municipal, par contre, la bande à Piolle est toujours au pouvoir et donc continue à faire n’importe quoi dans les quartiers Sud, où elle ne dispose, ni d’un gros électorat, ni d’une grande connaissance de la « carte et du territoire ». Avec son tact légendaire (c’est-à-dire « Bonjour. Adieu. »), la ville vient d’annoncer aux structures du Plateau (à Mistral) et de la Cordée (à la Villeneuve) qu’elle ne renouvelait pas leur convention. Et comme déjà-vu dans ce genre de « rupture », la ville évoque (...)
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Zone de Flicage Écolo
Un des grands combats des élus métropolitains pour « améliorer la ZFE » est de militer pour renforcer les dispositifs de contrôle ! Si la plupart des élus ont exprimé, presque la larme à l’œil, comprendre « l’extrême difficulté » dans laquelle allait se retrouver certains ménages, ils veulent en même temps pouvoir les sanctionner plus facilement en cas de non changement de véhicule. Ainsi, le vœu voté le 30 septembre appelle à « accélérer la mise en œuvre des solutions de contrôle-sanction automatisé afin (...)
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Une ZFE de plus en plus contestée
Comment encore faire gagner des voies à la droite et l’extrême-droite ? La gôche et les macronistes ont trouvé une arme encore plus efficace que les petites polémiques quotidiennes. La mise en place des ZFE (zones à faibles émissions), imposée par l’État et mise en place par la gauche locale, offre un boulevard aux élus LR ou RN. On le rappelle, cette ZFE pour les véhicules particuliers va être mise en place à partir de juillet 2023 dans la métropole grenobloise et interdire progressivement aux véhicules (...)
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Le RER : encore une « fausse solution »
Pour défendre ce choix de mettre en place les ZFE, les élus métropolitains insistent beaucoup dans leur vœu voté le 30 septembre pour dire que c’est un devoir : « celui de respecter la loi climat et résilience de 2021 » et une nécessité pour « répondre à l’impératif sanitaire », à savoir la pollution de l’air. Curieusement, cet « impératif sanitaire » ne les fait pas rompre avec les logiques d’attractivité du territoire, visant – et réussissant – à attirer toujours plus de monde dans notre cuvette étriquée. Qui (...)
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L’éducation populaire by le privé
On s’en souvient : la mairie de Fontaine avait viré l’année dernière la MJC Nelson Mandela pour lui préférer une grosse structure implantée dans 19 départements différents. Viltais, c’est son nom, dont les responsables sont proches politiquement des élus fontainois, avait été jugée « plus moderne et dynamique ». Pour le dynamisme, ce n’est pas encore gagné vu le peu d’activités proposées. Pour l’instant, le recrutement du controversé adjoint voironnais Chokri Badredine (voir Le Postillon n°55) en tant que « (...)