Accueil

Articles de ce numéro

  • Luttes victorieuses pour la libération des cailloux ?

    On croyait pourtant avoir tout bien fait. Dans notre combat homérique pour être le plus loin possible de toute forme d’actualité, on avait frappé un grand coup. La Une de notre numéro soixante-treize titrait « Libérez les cailloux ! ». À l’intérieur, quatre pages parlant exclusivement de pierres, et de tous les enjeux que leur exploitation recoupe. Ah ah ah ! Bien malin celui qui trouvera un sujet aussi obscur et éloigné du flux d’actualités toutes plus tragiques, sexy et/ou accrocheuses les unes que les autres. (...) Et puis patatras. V’là-t’y-pas que l’actualité, contre toute attente, vient nous coller au cul. Le 20 juin, des millions de mètres cubes de cailloux se « libèrent » dans la haute vallée du Vénéon (en Oisans) et rasent en quelques heures la plupart de la cinquantaine de maisons du hameau de la Bérarde.

  • Plus c’est gros, plus ça casse !

    Elles ont bon dos, les catastrophes naturelles ! Alors qu’elles se multiplient, les autorités tentent de les rendre responsables de tous les désastres. Et ce, même quand les causes semblent bien plus humaines que naturelles…
    Dernier exemple en date : le gigantesque éboulement du 25 Juillet sur la commune de La Rivière, où un million de mètres cubes de roches ont envahi la plaine et des hectares de noyers. Alors que la route départementale très fréquentée a été ensevelie sur 400 m et que la vie des riverains est depuis bien compliquée, les autorités tentent de faire croire que cette catastrophe serait juste « naturelle », comme la crue ayant rasé le hameau de la Bérarde. Le collectif d’habitants monté à la suite de l’éboulement est lui persuadé de la responsabilité des industriels Carron et Eiffage, qui exploitaient une carrière à l’endroit même où la montagne est tombée. L’enquête menée par Le Postillon vient apporter de l’eau à leur moulin.

  • Mangez de la terre, pas des puces

    Dans la vallée du Grésivaudan, il n’y a pas que l’usine de semiconducteurs STMicroelectronics qui s’agrandit : il y a aussi sa voisine Soitec. En avril dernier, juste après une manifestation de 2 000 personnes « De l’eau, pas des puces ! », on apprenait la suspension de l’extension de Soitec. Une « victoire » pour les opposants de StopMicro, contestée par la direction de Soitec, qui évoquait une décision due à un marché des semiconducteurs moins dynamique que prévu. En tous cas, le « répit » aura été temporaire : cet été, l’extension a repris, même si elle n’est plus officiellement portée par Soitec, mais par Isère Aménagement (voir encart). Conséquence directe de cette extension : la bétonnisation prévue de onze hectares de terre agricole, et peut-être l’expropriation d’une ferme. Le Postillon a rencontré l’une des victime directe de cette nouvelle artificialisation.

  • "J’ai toujours été hors-case de toutes façons"

    Au Postillon, on n’est pas sectaires ! Malgré toutes nos critiques sur les batteries et sur la mode du tout-électrique (voir notre n° 72), on l’affirme haut et fort : « des véhicules à moteur électrique, y en a des biens ». Depuis quelques années, quelques vélos-taxis à visée sociale sillonnent les rues grenobloises. Portraits de deux figures des rues grenobloises, à commencer par Gloria, une des pionnières du vélo-taxi social, qui évoque autant la chute libre de l’offre de soins, les failles des dispositifs d’aide à la personne, que ses peines et ses joies.

  • Pour une IA pas (t)éthique

    Inutile de contester l’utilité ou la pertinence de l’intelligence artificielle (IA), de toute façon elle est là, on n’a pas le choix et faut bien faire avec.
    Tel est en substance le discours de la plupart des faiseurs d’opinion, de France Inter au Monde et jusqu’aux médias les plus à gauche, pour qui il est plus facile d’imaginer la fin du monde que la fin de l’intelligence artificielle. Alors pour enjoliver le monstre IA, on entend de plus en plus parler d’« IA éthique », notamment sur le campus grenoblois.
    Trop vieux pour assister à l’événement présenté ci-dessous (et trop blacklisté aussi), ce mois-ci notre mathématicien a laissé les clés de sa chronique à une doctorante intriguée par « l’IA éthique ». Elle qui n’espérait déjà plus pouvoir changer le plomb de l’IA en or pour la planète ne décolère pas de la tromperie sur la marchandise qu’on lui a vendue… Elle raconte.

  • Derrière le spectacle du trafic

    Quatre pages questionnant le spectacle médiatique, et ses nombreux secrets, du trafic et de la "guerre des gangs" à la grenobloise.

  • Isorg de barbarie

    Pendant quatorze ans, la presse locale, Daubé en tête, a multiplié les articles louangeurs sur la start-up Isorg, qui avait une « ambition industrielle mondiale » après avoir été biberonnée au CEA (commissariat à l’énergie atomique). Malgré les dizaines de millions d’euros publics investis, la société a été mise en liquidation cet été sans avoir jamais rien vendu. Et le plus cocasse, c’est que Le Daubé et autres promoteurs du « modèle grenoblois » n’en ont rien dit. Même pas une petite brève.
    Voilà donc cet oubli réparé.

  • Il faut une grande gueule pour vendre de la flotte

    L’hydrogène va sauver le monde ! Et Grenoble est la capitale de l’hydrogène (H2) ! Tel est en substance le discours rabâché dans les médias locaux et nationaux. On a déjà écrit pour démonter cette bonne blague (notamment dans « Hydrogène : désamorcer la pompe à conneries » dans le numéro 38). Mais force est de constater que malgré nos mises en garde le délire continue et s’amplifie. Pour ce numéro on se penche donc sur le charisme des personnalités locales parvenant à faire passer pour un eldorado énergétique et décarboné ce qui, après tout, n’est que de la flotte.

  • Schizophrénie transhumaniste

    Quand le nouveau multi-lobbyste Olivier Véran parle de la neuro-augmentation et du transhumanisme, c’est rudement intéressant. Et représentatif de la schizophrénie des élites high-tech, se plaignant des conséquences alors qu’ils en chérissent les causes.

  • Ainsi vogue la Galaure

    Pour ce numéro, on a un sujet original : le pillage de l’eau par l’industrie… Sauf que cette fois on s’éloigne de la cuvette pour aller dans la vallée de la Galaure, à cheval entre l’Isère et la Drôme. Là-bas, les alertes sécheresses s’enchaînent, les nouveaux paysans n’ont pas le droit d’arroser pendant que… un industriel bien connu de nos services et répondant au nom de Vencorex pompe chaque jour plus d’une piscine olympique. Car dans la Galaure, il y a du sel dans les profondeurs. Et que le sel est l’élément indispensable pour le fonctionnement des plateformes chimiques. Alors que les élus et salariés s’inquiètent du redressement judiciaire récemment annoncé de Vencorex, partons à la découverte d’une nuisance supplémentaire de l’industrie chimique locale.

  • "Pour moi à la fin, c’était invivable."

    Roland signe toujours ses mails par « votre abonné de Loire-Atlantique ». S’il a migré de l’autre côté de la France depuis quelques années, ce n’est pas seulement pour profiter de l’océan : c’est aussi pour respirer un air plus sain que celui de la cuvette et ainsi préserver sa santé mise à mal par une vie de travail sur la plateforme chimique de Pont-de-Claix. Ouvrier à Progil (aujourd’hui devenu Vencorex), délégué syndical, et surnommé Léon à l’usine, il nous a souvent écrit ces dernières années pour nous informer du rôle de son ancienne boîte dans la fabrication du terrible « agent Orange » ou de ses souvenirs de pollution due à la plateforme.

    On a profité d’une virée vers l’océan pour le faire parler plus longuement. Il revient ici sur sa vie, les multiples accidents dans l’usine, les retombées mortelles de l’amiante, la bonne ambiance alcoolisée qui régnait dans les ateliers, l’arrivée du management plus brutal et les incessantes réorganisations des boîtes.