Accueil > Hiver 2022 - 2023 / N°67

Un point commun entre Piolle et Carignon !

Dans le même mois, plusieurs faits divers dramatiques agitent les tramways grenoblois. Un chauffeur est agressé, des caddies sont jetés sur un tram, des bagarres éclatent dans certaines rames. Le maire de Grenoble assure ne rien pouvoir faire et rejette la responsabilité de l’insécurité sur le gouvernement.
De quand datent ces faits ? De 2022 avec le maire Piolle ? Raté : c’est arrivé en 1991, alors que le premier magistrat de la Ville s’appelait Alain Carignon. Tomber sur ces archives est assez savoureux. Aujourd’hui, Carignon et sa bande se servent du moindre fait divers pour hurler à « l’ensauvagement » de la ville et s’emportent contre Piolle qui argue que la sécurité doit être assurée par l’État.
Il y a trente et un ans, « l’ensauvagement » était tel que la Semitag avait à un moment envisagé de « supprimer tous les tramways après 21 heures ». Le 19 novembre 1991, Le Daubé interroge le maire Alain Carignon : « – L’insécurité en ville est de plus en plus mal ressentie par les Grenoblois. Que faites-vous pour lutter contre le phénomène ?
– J’ai demandé à plusieurs reprises des renforts de police à Grenoble. (…) L’affaire est de la responsabilité du gouvernement qui pourrait assurer sa mission. Chacun exige que sa sécurité soit assurée. C’est à l’État de faire face à ses obligations... »
Soit typiquement une des réactions mollassonnes qu’aurait pu avoir Piolle aujourd’hui. Rien n’a donc changé en trente ans ? La différence notable, c’est quand même l’importance délétère prise par les réseaux sociaux. En 1991, les faits divers publiés par Le Daubé n’alimentaient généralement que les conversations de bistrot. Maintenant la moindre agression peut se retrouver reprise des dizaines de milliers de fois par des gens à l’autre bout de la France et alimente ce climat anxiogène qui caractérise tant notre époque.