C’est une question qui avait traversé quantité d’articles du Postillon les premières années du premier mandat de Piolle : comment se fait-il que la France insoumise – qui à l’époque s’appelait le parti de Gauche – ait défendu sans réserve les politiques menées à Grenoble, en avalant quantité de couleuvres et sans jamais se démarquer des politiques austéritaires menées par les écolos (notamment avec le « plan de sauvegarde » de 2016) ? Cette « soumission » nous a toujours étonnés : on avait notamment raconté plusieurs crises internes au parti de Gauche, où les chefs locaux et nationaux faisaient taire toute voix dissidente, ce qui avait notamment entraîné le départ de plus de la moitié des militants (voir « Grenoble sera-t-elle insoumise ? » dans Le Postillon n°37). À l’époque, on supposait que la soumission était due à des considérations de politique nationale, une bonne entente entre les Verts et le parti de Gauche au pouvoir à Grenoble pouvant entraîner le soutien des Verts à Mélenchon aux élections présidentielles. Mais en juin dernier les révélations fracassantes d’Enzo Lesourt, l’ancien conseiller spécial de Piolle, apportent une explication beaucoup plus prosaïque. Selon Lesourt, Piolle et « l’insoumise » Élisa Martin (qui à l’époque était première adjointe) lui avaient imposé un deal fin 2016 : l’augmenter de 600 euros en échange qu’il en reverse 400 en liquide chaque mois à Élisa Martin. Pourquoi une telle faveur pour l’élue insoumise ? La pauvre venait de perdre ses indemnités d’élue au conseil régional et devait se contenter des indemnités d’adjointe à la ville et à la Métropole. Soit quand même 3100 euros brut… Cet arrangement a perduré jusqu’à l’élection d’Élisa Martin au poste de député en juin 2020. Au total, plus de 16 800 euros d’argent public détournés en échange de la « soumission » d’Élisa Martin qui défendait l’indéfendable à ses petits camarades par mail. Pour justifier son soutien au plan d’austérité de la ville de Grenoble de 2016, elle écrivait, comme nous l’avions révélé dans notre numéro 37 : « J’ai validé le plan de sauvegarde sans faire gaffe. Quelle conne ! » Apparemment elle faisait plus gaffe au bon arrivage des enveloppes de liquide posées chaque mois par Enzo Lesourt. Si le parquet a ouvert une enquête pour « concussion et recel de ce délit », ces faits accablants, révélés juste avant l’annonce de la dissolution, n’ont pas empêché Élisa Martin d’être de nouveau candidate à la députation au nom du « Nouveau front populaire » et de profiter de la campagne-éclair pour être élue largement. À quand son propre parti « La France insoumise aux cotisations sociales » ?
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