La noix connectée
Les noyers connectés aux drones
Pour ce numéro, le choix de la « noix connectée » s’est imposé à nous tout naturellement. Car pour la première fois en dehors de cette rubrique, on a vu « noix » et « connectée » dans le même article. Dans le numéro n°72, nous racontions l’histoire de l’expansion de la culture des noix dans le Sud-Grésivaudan, portée par l’industrialisation de l’agriculture.
Cette industrialisation prend encore une nouvelle dimension avec l’arrivée des « drones et de l’intelligence artificielle dans les noyers ». Bien entendu, Le Daubé (18/09) s’enthousiasme pour cette « innovation » qui permet de prédire l’importance de la récolte à venir en faisant voler des drones au dessus des noyers quelques semaines avant la récolte. Ces drones prennent « de multiples photos de très haute résolution, qu’une intelligence artificielle s’emploiera a posteriori à analyser. L’objectif : identifier et compter les noix visibles dans la partie supérieure du verger. » Et ainsi calculer les tonnages de noix à venir. En quoi ce calcul peut-il aider les nuciculteurs ? Pour savoir s’ils doivent avoir 50 ou 100 pallocks pour stocker les noix de la récolte à venir ? En fait ce calcul sert surtout aux commerciaux, les « metteurs en marché » comme dit Le Daubé, ceux qui tentent de vendre les noix de Grenoble sur les marchés internationaux (comme on le raconte dans le 72). Le président du CING (Comité interprofessionnel de la noix de Grenoble) s’enthousiasme : « Notre agriculture est aussi connectée, à la fois dans la tradition et la modernité. » Cette connexion des noyers est avant tout un bon prétexte pour faire croire que l’invasion des drones et de l’intelligence artificielle pourrait servir l’intérêt général, alors que ces technologies serviront avant tout au développement d’une société de contrôle. Encore une innovation à la noix !