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Articles de ce numéro

  • La Métropole est-elle une fatalité ?

    Aux dernières élections municipales, il y a eu dans la Métropole deux équipes élues inattendues : celle d’Eric Piolle à Grenoble et celle de Francie Mégevand à Eybens. Les deux étaient censées représenter une « autre gauche  », avec pour ambition de « faire de la politique autrement  ». Quatre ans plus tard, les deux équipes ont déçu nombre de leurs sympathisants en faisant de la politique comme d’habitude : langue de bois, non-respect des engagements, discrédit sur toute contestation interne. À Grenoble, Guy Tuscher et Bernadette Richard-Finot, exclus de la majorité pour « crime d’abstention  » lors du vote du budget 2017, ont monté le groupe « Ensemble à gauche  ». À Eybens, Raoul Urru et Belkacem Lounes ont fait scission pour fonder « Pour le respect des engagements ».
    Le Postillon a rencontré certains de ces dissidents pour parler de la Métropole. Où l’on voit que le développement de celle-ci s’accompagne de nombreuses contradictions et que ces transferts massifs de compétences compliquent sacrément la tâche des élus municipaux qui veulent simplement tenir leurs engagements.

  • Métro, c’est trop

    On a les aventures qu’on mérite : j’ai survécu à une séance entière du conseil métropolitain. J’étais venu humer l’esprit métropolitain dans son cœur, j’ai surtout effectué un voyage au bout de l’ennui. Jusqu’à tomber sur une délibération présentant le futur « manifeste pour une cité métropolitaine  ». Un condensé de novlangue presque hilarant : plus le développement de la métropole complexifie la démocratie locale, plus cette organisation territoriale devient incompatible avec la réduction de la pollution, et plus ses élus en font des tonnes sur la nécessité de « faire métropole ». Vous êtes prêts ?

  • Fort avec les émissions, faible avec les compromissions

    Au Postillon, on déteste les bagnoles. Au point de penser que le développement de la civilisation automobile est une des plus grosses erreurs de l’humanité. Que la prolifération de ces tas de tôle a contribué au saccage des centres-villes, des banlieues et des campagnes, et a découpé notre monde en « zones », réduisant les possibilités de rencontre. Et on ne parle pas de la pollution, des accidents, ou de combien la tenue d’un volant peut rendre con.
    Dans notre monde idéal, l’A480 passerait de deux à une voie, les véhicules motorisés individuels seraient réservés aux vieux, aux handicapés, aux secours, et les humains redécouvriraient la joie de se déplacer lentement.
    Bref, on est plutôt khmer vert que lobby de l’automobile. Et pourtant : on pense que la restriction de circulation dans la cuvette grenobloise est une fausse bonne idée. Dès janvier 2019, une ZFE (zone à faibles émissions), dénommée également ZCR (zone à circulation restreinte), va être développée par la métropole grenobloise qui, «  en même temps  » agrandit l’A480 de deux à trois voies.
    Et on trouve que c’est une grande supercherie.

  • Gilets jaunes et jaunes gilets

    C’est pas tous les jours qu’il y a une forme de mobilisation inédite près de chez nous. Vous avez forcément entendu parler des gilets jaunes et de la journée de blocage du samedi 17 novembre. Un mouvement confus, ramassant certaines des colères du moment plus ou moins légitimes, organisé sans syndicats ni partis politiques. Un mouvement qui a rebuté la plupart des habitués des manifs, « parce qu’on s’en fout du prix de l’essence », « parce qu’il n’y a pas de revendications claires  » ou « parce qu’il y a les fachos derrière ». Mais pour une fois que ces mécontents-là sortaient la tête de leurs écrans pour essayer de « tout bloquer  » dans la vraie vie, on n’allait pas perdre l’occasion d’aller papoter avec eux.

  • Ni jurés ni condamnés

    Chaque jour, des dizaines d’histoires. Le tribunal de Grenoble n’est pas seulement cet austère bâtiment moderne, amas de vitres et de béton. C’est aussi le lieu où l’on peut entendre le plus de récits sur la vie grenobloise. Des violences diverses, des embrouilles professionnelles plus ou moins compréhensibles, des conduites sans permis, des errances alcooliques : il y a les grands faits-divers qui sont narrés dans les journaux, et puis toutes ces petites histoires qui racontent une partie de la vie locale, des choses qui se passent juste à côté de nous, mais dont on n’est jamais au courant. Toutes ces séances judiciaires sont une petite fenêtre ouverte sur la cuvette. Alors certains viennent regarder un peu à travers cette fenêtre, par curiosité ou pour occuper leurs après-midis : un article de Society (25/01/2018) les appelle les « voyeurs du tribunal  ». Le Postillon a traîné sur les bancs des salles d’audience, écouté plein d’histoires et rencontré certains de ses habitués.

  • « Maquiller les échecs plutôt que de favoriser les réussites »

    Bosser trois heures en plus pour pas un rond. C’est ce à quoi ont droit les AESH (accompagnants d’élèves en situation de handicap) depuis la rentrée, en Isère. Une décision grotesque qui a entraîné une mobilisation inédite de cette profession méconnue. Rassemblements locaux et nationaux, polémique à l’assemblée nationale suite au « coup de gueule  » du député François Ruffin : on a un peu entendu parler des conditions de travail pitoyables des accompagnants d’enfants handicapés dans les écoles et les collèges. Mais en quoi consiste ce métier ? Une AESH de la cuvette nous livre un témoignage sensible et éclairant.

  • Yannick Neuder, la rage de s’imposer

    Qui est Yannick Neuder, le nouveau président des Républicains de l’Isère ? On avait déjà évoqué ses multiples casquettes (Le Postillon n° 40). Dernièrement, on le voit toujours couper moult rubans : pour l’inauguration d’un bâtiment au CEA, une centrale photovoltaïque, un vestiaire de foot. En janvier 2018, c’est une autre célébration qui se profilait : le mariage de la commune de Saint-Étienne-de-Saint-Geoirs, dont il est maire, avec une petite voisine du nom de Saint-Geoirs. Ça vous rappelle quelque chose ? Mais oui, bon sang : une métropolisation en miniature ! À la campagne aussi, les communes et les intercommunalités fusionnent, éloignant toujours plus le pouvoir du simple citoyen et favorisant l’autoritarisme de personnages ambitieux.

  • Et ça continue enchlore et enchlore

    En Occitanie et en Catalogne, les « dracs » sont des « créatures imaginaires de formes variables, dont la plupart sont considérées comme des dragons représentant le diable liés à l’eau et à ses dangers  ». Dans la cuvette, le Drac est une rivière sagement canalisée. Mais que sait-on du Drac ?
    Pour le troisième épisode de ce feuilleton, on est allés pêcher juste derrière l’espace Comboire, à échirolles. À proximité de l’endroit où deux canaux se jettent dans notre torrent adoré. De l’eau du Drac, qui a fait un petit détour par les plateformes chimiques de Jarrie et du Pont-de-Claix. De quoi offrir au Dragon plein de joyeusetés, chlorate, perchlorate, mercure, etc.
    Est-ce que ce monde est sérieux ?

  • La Chambre d’agriculture alternative

    Grenoble ville innovante ?
    Il arrive fréquemment que la pauvre vieille technopole soit en retard d’un train, et que des initiatives percutantes viennent d’ailleurs et pas d’ici. Pour cet épisode : la Chambre d’agriculture alternative.

  • À La Poste on n’est pas jaune pour rien

    C’est le rêve de tout patron : ne plus avoir de salariés attachés à leur métier, disposer d’une main-d’œuvre interchangeable et jetable, ne pas se retrouver face à des syndicats ou des collectifs. C’est ce qu’on appelle l’uberisation, et c’est ce qui est en train de bouleverser pas mal de boulots, pour le plus grand bonheur des promoteurs de la « start-up nation  ».
    À La Poste, la direction n’a pas de rêves originaux et travaille depuis des années à « ubériser  » le métier de facteur. Il y a quelques années encore, une certaine aura entourait ce métier pourtant fatigant et mal payé. Bientôt, on risque de regarder les distributeurs de courriers comme des intérimaires anonymes. Ce troisième épisode évoque autant les briseurs de grève de « Fact’aides » que la future « plateforme multiflux  » du quartier Mistral, qui va permettre l’instauration des « tournées sacoches » et l’accélération de la destruction du métier de facteur.

  • « J’aimerais mieux être morte cent fois que vous me puissiez baiser »

    Le Postillon remonte le temps. En 1600, dans la campagne à trente kilomètres de Grenoble, trois « chevaliers » ont agressé trois jeunes bergères. Quatre siècles avant #BalanceTonPorc, une longue enquête allait être menée, résumée ici grâce à quatre-vingts manuscrits et grâce à Michèle qui les a déchiffrés.

  • Intrusif, ça rime avec maif

    Plusieurs lecteurs du Postillon nous ont renvoyé l’invitation, intrigués : le 11 octobre, la Maif invitait ses sociétaires à une « conférence-expérience » autour de l’intelligence artificielle au Prisme de Seyssins. Pourquoi « l’assureur militant  » s’empare-t-il de ce thème ? Pour les assureurs comme pour plein d’autres industriels, l’intelligence artificielle (IA) est une opportunité de dématérialisation, de business, et de construction du meilleur des mondes. Mais bizarrement, il n’a pas été question de ces perspectives lors de cette soirée. Le Postillon rattrape cet oubli.

  • Courrier des Lecteurs

    Les vieux comme miroir de notre humanité
    « Infirmière en EHPAD, passionnée par la gériatrie, j’ai été très émue de lire le témoignage de Jeanne B. sur le décès de son mari. Émue et révoltée car je sais à quel point tout cela est vrai. (…) La gériatrie est le parent pauvre de notre système de santé. À une époque, elle était considérée comme une punition pour les mauvais professionnels. Aujourd’hui, nous sommes considérés comme des sous-soignants. Pourquoi ? Parce que comme vous le dites si (…)

  • Adieu au prince des bas-fonds

    Et tout à coup, une saloperie de choc frontal. Et tout à coup, plus de survet’, de frontale toujours au cou, de démarche chaloupée débonnaire, de concerts improbables de groupes moldaves ou ouzbeks, de tournées organisées à l’arrache, de volonté d’unir les gens pas pareils, de coordination anarchiste grenobloise voire mondiale, de plans foireux assumés, de longs textes obscurs, d’autodérision désarmante, de discussions sauvages, de soirées glaciales et chaleureuses dans les cabanes de (…)

  • #ParlerAvecSonVoisin

    L’invasion des smartphones et le développement de la Smart city vont permettre de réaliser des grands pas pour l’humanité ! Dernière innovation : réussir à échanger avec ses voisins, grâce au « logement connecté » mis en œuvre par Bouygues Immobilier dans l’écoquartier Daudet à Saint-Martin-d’Hères. Le Daubé (23/09/2018) nous renseigne sur les possibilités révolutionnaires offertes par ces éco-logements. Outre le pilotage du chauffage, de l’éclairage et des volets à distance (remarquez le (…)

  • Geneviève Fioraso n’a pas été mise à jour

    Croisée sur le marché de l’Estacade, Geneviève Fioraso a eu une remontée d’aigreur en voyant notre Une du dernier numéro « Ingénieurs : pourquoi ? ». « Pourquoi ? a aboyé l’ancienne ministre sans prendre le temps de s’arrêter. Parce que ça fait de l’emploi, parce que ça fait vivre des familles. » Et puis elle est partie comme elle était venue, sans plus développer son argumentaire subtil. Une rhétorique « hi-tech = emplois = bonheur = pas d’autres questions » peu originale et pas mise à jour (…)

  • Les lieux ferment, la ville chiante progresse

    Les gens qui font la fête, ça empêche de regarder tranquillement les écrans. Dans 90 % des rues grenobloises, il n’y a heureusement pas de bruit d’humains après 22 heures, juste le doux bruit des moteurs. Hélas, il reste encore quelques endroits où les gens sortent, boivent, parlent, crient. Quel scandale ! Autour de la place Notre Dame, ça fait des dizaines d’années qu’il y a des bars et des étudiants bourrés. Mais depuis quelques temps, de courageux voisins enchaînent les pétitions pour (…)

  • Quizz démoniaque

    Qui a dit ça ?
    « Les autres habitants du quartier Saint-Bruno préfèrent se murer dans le silence, se terrer chez eux, volets fermés, plutôt que de risquer des représailles. Comme s’ils étaient ‘‘résignés à l’enfer’’. » A. Bruno de Lescure, président de l’Union de quartier, à propos de la requalification de la place Saint-Bruno menée par la mairie. B. Valeurs actuelles, au sujet des activités du Centre social Tchoukar du 38 rue d’Alembert. C. Les Affiches, à propos du déménagement du Daubé (…)

  • La noix connectée - Hydrao

    C’est vrai que des douches, j’en prends pas tous les jours. Certains trouvent ça sale, je réponds que j’aime bien mon odeur et que je gaspille moins d’eau. Pour autant, je ne félicite pas les concepteurs d’Hydrao, une innovation visant à « consommer moins d’eau » sous la douche. Le concept, c’est un « pommeau de douche connecté » qui « change de couleur dès lors qu’un certain volume d’eau s’est écoulé ». Au bout de dix litres consommés, le pommeau s’éclaire en bleu, au bout de cinquante (…)

  • A480 : on a trouvé les derniers climato-sceptiques…

    « Les conclusions du Giec sont actuellement contredites par un certain nombre de scientifiques. Qui croire alors ? » Ces propos ne sont pas issus d’une discussion à la machine à café d’une start-up, mais sont écrits par des commissaires-enquêteurs. Ceux qui viennent de pondre le rapport sur la « demande d’autorisation environnementale » pour l’agrandissement de l’autoroute A480, l’autoroute urbaine grenobloise. Vu que plusieurs avis d’habitants hostiles à cet agrandissement leur rappellent (…)

  • Le Daubé milite pour la montagne connectée

    « Comment voulons-nous vivre la montagne en 2030, nous, Isérois ? » C’est la question centrale d’une « vaste consultation » menée par Isère Tourisme sur le site Internet du Daubé pendant l’été. Pour en rendre compte, Le Daubé (9/11/2018) titre « Les Isérois amoureux de leurs montagnes », amalgamant ainsi les Isérois aux lecteurs de son journal. Plus qu’une synthèse de la « consultation », l’article du Daubé est une libre tribune pour Vincent Delaitre, directeur d’Isère Tourisme, qui se (…)

  • Un glacier facétieux

    On en avait parlé l’année dernière : depuis 2017 la station des Deux Alpes a équipé son glacier de canons à neige pour soi-disant « protéger le glacier ». Une bonne blague qui visait surtout à « protéger » les bénéfices de la station, menacés par la fonte du glacier rendant de plus en plus compliquée la vente de forfaits l’été et à la Toussaint. Mais cet été, patatras : le lac naturel d’eau de fonte glaciaire qui avait été aménagé l’année dernière pour alimenter les canons à neige s’est vidé (…)

  • Les réseaux sociaux, incubateurs à fachos

    Au Postillon, on n’est pas vraiment enthousiastes par rapport au développement du numérique et de la vie virtuelle. Une position « réactionnaire » qui nous vaut régulièrement de grandes discussions, où on nous affirme des trucs du genre « Le numérique, c’est génial », « Non mais tu te rends pas compte, on peut savoir tout sur tout en trois clics », « C’est beaucoup plus facile pour s’organiser, pour convaincre les gens, pour faire passer des idées. » Bref, on serait bien mignons mais quand (…)

  • Et pouf, les robots !

    Polémique autour des bibliothèques à Grenoble, épisode 342. Dans Le Daubé (26/10/2018), l’adjointe écologiste aux cultures Corinne Bernard annonce mettre en œuvre l’automatisation des prêts, pour la modique somme de 800 000 euros (de quoi faire fonctionner les bibliothèques récemment fermées pendant huit ans) : « On peut permettre le prêt des ouvrages plus facilement. L’automatisation peut libérer les agents pour d’autres missions. J’ai vu ça au Havre, vous passez votre bouquin et pouf, (…)

  • En Marche et l’Europe : le bide

    Des « grands » rassemblements avec vingt personnes. Le 7 avril, la République en marche de l’Isère (LREM 38) avait lancé la Grande Marche pour l’Europe avec un rendez-vous au parc Paul Mistral : sur la photo de groupe, on compte 22 personnes en incluant les élus, les enfants et un représentant national de LREM venu pour l’occasion. Le 11 novembre dernier, le Mouvement européen de l’Isère, mouvement apolitique, organisait un « rassemblement transpartisan » pour célébrer une « Europe de la (…)

  • Exclusion scolaire : les tablettes innovent

    Valentine était scolarisée en sixième au collège Jean Vilar à Échirolles, un des collèges isérois équipés de tablettes par la grâce de l’État et du Conseil départemental. La famille de Valentine vit en dessous des minimas sociaux et connaît des conditions matérielles rudes qui compliquent ses études. Elle et sa famille ont été expulsées de leur logement lors du dernier trimestre de l’année scolaire en juin 2017. Fin août, après avoir été en transit dans un gymnase, puis dans un hôtel à (…)