Accueil > Décembre 2018 - Janvier 2019 / N°48
Les réseaux sociaux, incubateurs à fachos
Au Postillon, on n’est pas vraiment enthousiastes par rapport au développement du numérique et de la vie virtuelle. Une position « réactionnaire » qui nous vaut régulièrement de grandes discussions, où on nous affirme des trucs du genre « Le numérique, c’est génial », « Non mais tu te rends pas compte, on peut savoir tout sur tout en trois clics », « C’est beaucoup plus facile pour s’organiser, pour convaincre les gens, pour faire passer des idées. » Bref, on serait bien mignons mais quand même le développement de la vie virtuelle aurait fait « progresser l’humanité ». Une progression flagrante au vu des résultats des dernières élections à plusieurs endroits dans le monde, où l’accession au pouvoir de personnages sinistres (Trump ou Bolsonaro) a été facilitée par les réseaux sociaux, et la diffusion massive de fausses nouvelles ou de discours anxiogènes. Début novembre, en France, un « commando d’ultradroite » prévoyant d’assassiner Macron a été arrêté avant de passer à l’acte, selon la police, qui affirme aussi que ce commando était dirigé par un habitant de Saint-Georges-de-Commiers. Un bon reportage du Daubé (8/11/2018) dans cette paisible bourgade située à une vingtaine de kilomètres de Grenoble nous apprend que cet homme n’est pas connu de ses voisins ou des commerçants du coin, et qu’il n’a jamais affiché ses idées dans la vraie vie. Il était par contre très actif sur les réseaux sociaux, où il appelait à la guerre civile et faisait la promotion du « combat » présenté comme « inévitable ». S’est-il « radicalisé » à cause de Facebook et de Twitter ? On n’en sait rien, mais ce qui est sûr, c’est que ces réseaux sociaux favorisent le développement de comportements asociaux, où les gens se renferment derrière leurs écrans à gober n’importe quelles conneries plutôt que d’aller les confronter dans la vraie vie. Éteignez tout, et le monde s’allume !