On a fait un nouveau hors série ! Mais plutôt que de choisir l’option brochure (comme Mélancolie postale ou STMicro, gros dégâts des eaux) on a fait le choix cette fois-ci d’en faire un vrai bouquin qu’on autoédite à 1000 exemplaires. « La noix connectée – le meilleur du pire de l’innovation grenobloise » – sortira autour de mi-mars et proposera 115 pages pour dix balles. Il sera disponible dans un certain nombre de points de vente (librairies et tabac-presse) qu’on démarchera à partir de mi-mars. Ce sera aussi bien entendu possible de le commander par correspondance, contre douze euros frais de port compris, à envoyer en espèces ou en chèque à Le Postillon, 42 avenue Jean Jaurès 38600 Fontaine. En attendant voilà un bout de notre préface.
Dans un document interne à la mairie communiste de Fontaine (« orientations pôle sécurité et tranquillité publique »), on apprend la future « mise en place d’une participation citoyenne dénommée Vigilance citoyenne ayant pour objet d’apporter une action de proximité aux missions de tranquillité publique et la complémentarité au service de médiation et de prévention voire de la police dans la lutte contre la délinquance, des vols, cambriolages, agressions, etc. »
Eric Piolle et son équipe adorent le film Demain, documentaire écolo-gentil cartonnant en salle. Ils en parlent à fond sur les réseaux sociaux. Une des adjointes, Maryvonne Boileau, a proposé à l’ancien maire Destot d’aller voir ce film pour avoir un débat autour de leur vision de la ville. L’équipe municipale a même commandé une séance au Méliès le 28 avril prochain pour montrer le film à certains salariés municipaux. D’ailleurs, comment s’empêcher de faire un lien entre le titre de ce film et l’opération de communication « Grenoble, ville de demain », lancée depuis le début de l’année par la mairie ?
Il paraît qu’Éric Piolle cherche à faire des économies. Résolument constructif, Le Postillon a décidé de lui donner des idées : pour ce numéro, nous lui proposons d’économiser les 200 000 euros que la mairie de Grenoble donne au bien nommé Le Magasin, le Centre national d’art contemporain. J’avoue être un peu embêté : j’ai plusieurs amis œuvrant dans l’art contemporain. Je ne voudrais pas qu’ils prennent cet article pour une charge bête et méchante contre leur passion. C’est vrai, j’ai depuis longtemps plein de préjugés idiots sur l’art contemporain, du genre « oui ben ça un enfant de huit ans pourrait le faire », ou « art comptant pour rien, ahahah ». Mais ce que j’ai découvert en m’intéressant au Magasin va bien au-delà de mes préjugés : il s’avère que ce milieu est pourri jusqu’à la moelle. Bien loin d’une vision romantique de l’art, le Magasin est une des places fortes du marché de l’art, forcément en proie à des enjeux de pouvoir et de gros sous. La grève récente des salariés puis le licenciement du directeur montrent que depuis vingt ans, les problèmes de gestion du personnel dénoncés ne sont pas traités. Si le présent est pourri, ni le passé (une précédente directrice a détourné plus de deux millions de francs), ni l’avenir (le trésorier actuel fait aussi du business dans l’art), ne permettent d’affirmer qu’une telle structure ait un intérêt public qui justifierait les 1,2 millions euros d’argent public qu’elle reçoit. C’est bien loin de ce genre de lieu que l’art pourra être désirable et utile, c’est-à-dire questionner et critiquer la marche du monde.
Les ferrailleurs... Dans l’imaginaire collectif, ils intriguent et inquiètent à la fois. Les images se bousculent : on pense à Mad Max, au film de Claude Sautet Max et les Ferrailleurs, aux gitans de Montreuil... Un milieu interlope, qui sent le cuivre cramé et le système D. Mais ces clichés correspondent-ils à la réalité ? Qui sont ces gens ? Que font-ils pour vivre ? Ayant quelques amis et connaissances qui arrondissent leurs fins de mois grâce à la ferraille, l’idée d’une enquête sur le sujet nous trottait en tête depuis un moment. Et comme partout ailleurs en France, l’agglomération grenobloise ne manque pas de ferrailleurs amateurs et professionnels. On a donc tenté de percer, en leur compagnie, les secrets de cette activité si mystérieuse, à la frontière entre légalité et illégalité. Un reportage semé d’embûches, où nous avons dû affronter rendez-vous manqués et « lapins » posés par nos interlocuteurs. Dans ces lignes, il sera question de nostalgie d’un âge d’or révolu, de combines et de récup’, de déchetteries et de bâtiments désaffectés, de cours des métaux et de batteries de camion.
Des mauvaises langues assurent qu’Alpexpo ne sert à rien, à part à engloutir des millions d’euros d’argent public. Pas du tout. Ce centre de congrès accueille aussi des événements œuvrant à la paix dans le monde et à l’harmonie entre les peuples. Par exemple, l’autre jour, un des petits malins du Postillon est parvenu à s’intégrer dans un séminaire de la Banque Postale. Il a ainsi pu écouter pendant plusieurs heures des encravatés expliquer comment « se gaver » en aiguillant leurs clients vers des systèmes d’endettement continu. C’était tellement bien qu’il nous raconte.
Cela fait dix ans qu’ils arpentaient le macadam dans tout Saint-Bruno, à la rencontre des jeunes de ce quartier de Grenoble. Le 31 mars, les deux éducateurs de rue du Codase (Comité dauphinois d’action sociale) devront pourtant abandonner leurs missions, priés de quitter le secteur par le Département. La nouvelle majorité du Conseil départemental a en effet décidé de diminuer le budget des associations de prévention spécialisée et de se concentrer uniquement sur les quartiers prioritaires. Un choix qui laisse sur le carreau la jeunesse de Saint-Bruno, apparemment pas assez turbulente. Mais que font donc les éducateurs spécialisés ? On est allé questionner tous les intéressés.
J’en avais marre de m’intéresser aux dévots des nouvelles technologies, à ceux qui pensent que le salut ne viendra que de l’innovation, qui considèrent qu’il y a une vie numérique après la mort sociale. Alors je suis parti à la rencontre d’autres croyants, plus classiques, pour leur demander ce qu’ils pensaient de l’avènement du Dieu Innovation.
Événement littéraire de l’automne : le patron du journal concurrent Les Affiches vient de sortir un bouquin. Pour ceux qui ne connaissent pas, c’est le genre de canard vivant grâce aux annonces légales, dont la lecture nécessite une forte attention pour distinguer les articles des publicités. Mais dans le bouquin, on apprend, entre autres choses extraordinaires, que si Les Affiches venaient à disparaître, cela entraînerait une « véritable dictature ». En attendant, profitons-en pour rigoler un peu.
Jérôme Safar vient de perdre deux élections en un an et demi. Une fois en tant que candidat, une autre fois en tant que directeur de campagne. Au Postillon, on aime bien les perdants, comme le prouve le nombre de chômeurs, de fonctionnaires ou de bibliothécaires au comité de relecture. Nous allons aider Jérôme à retrouver un poste qui puisse satisfaire tout le monde et rétablir l’équilibre cosmique.
Après avoir existé entre 1885 et 1886, Le Postillon a ressurgi depuis mai 2009, avec pour unique business plan d’occuper le créneau porteur et néanmoins complètement délaissé de la presse locale critique. Devant l’ampleur de la tâche, nous nous concentrons sur des sujets locaux et parlons presque exclusivement de Grenoble et sa cuvette. Aucune association, organisation ou parti politique n’est parvenu jusqu’ici à nous convaincre de devenir son journal de propagande. Et malgré les nombreuses sollicitations, nous avons refusé toute entrée dans notre capital : nous sommes donc complètement indépendants.
Le site internet du Postillon
Bienvenue sur un SITE-ARCHIVE. Le Postillon n’est pas un média internet, mais uniquement un journal papier de Grenoble et sa cuvette. À contre-courant de la vague numérique, nous tenons à faire exister avant tout un objet dans la vraie vie, qui sent l’encre et qu’on peut se passer de main à main.
Plutôt que de se fatiguer les yeux derrière un écran, nous vous conseillons vivement de vous procurer les exemplaires papier de notre journal (voir « Où le trouver ») que vous pourrez ensuite tranquillement déguster sur une terrasse au soleil ou sous la couette.
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