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Articles de ce numéro

  • Antenne, je ne boirai plus de ton réseau

    Quand le sage montre la lune, l’imbécile regarde le doigt. Si la plupart des commentateurs ont déploré l’incendie de trois antennes relais autour de Grenoble dans la nuit du 17 au 18 mai dernier, presque personne ne s’est interrogé sur la dépendance de nos sociétés connectées à ces objets. Près de 100 000 personnes privées de réseau, des paiements par carte bancaire impossibles, une grande partie de fréquences radios, quelques chaînes de télévision inaccessibles... et ce pendant près d’une semaine. Pour ce premier épisode du feuilleton Crise‑Antennes, Le Postillon est allé faire le tour des antennes incendiées, à la rencontre des vigiles aujourd’hui chargés de veiller sur elles. Les bribes de reportages rapportées sont entrecoupés de message récoltés sur le réseau social Twitter dans les jours suivants les incendies.

  • Le dernier des cybers

    Stars des années 2000, les cybercafés ont disparu presque aussi vite qu’ils étaient apparus, rendant la vie numérique encore plus inaccessible pour les personnes n’ayant ni ordinateur ni smartphone. À Grenoble, il reste encore quelques petits lieux où on peut consulter internet. Ghislain estime tenir le dernier « vrai » cybercafé grenoblois et même plus que ça : « Un café internet proche, solidaire, engagé . »

  • La dignité, pas la charité

    Fini les applaudissements. Dans les discours, tout le monde est d’accord pour accorder au personnel soignant et aux « premiers de corvée » des conditions de travail dignes. Dans la réalité, rien ne change si aucune pression sociale n’est mise sur les gouvernants et les directions. À Saint-Martin-d’Hères, des salariées d’un Ehpad ont débuté une « grève illimitée » fin avril avec un mot d’ordre : «  Nous luttons pour la dignité, pas pour la charité.  » Si le mouvement a été suspendu trois semaines plus tard, une telle mobilisation donne des idées sur la voie à suivre.

  • Cheveux blancs de tous les pays, unissez-vous

    Tous les mois, on recevait son bulletin qui semblait éternel malgré (ou grâce à) sa maquette simpliste. Le Ciip (Centre d’information inter-peuples), institution grenobloise de lutte locale et internationaliste, vient pourtant d’être placé en liquidation judiciaire et de cesser ses activités. Faut dire aussi que ce n’est plus trop « à la mode » les luttes internationalistes : à Grenoble, les assos ou collectifs anti-impérialistes regroupent surtout des « cheveux blancs ». Le confinement nous a permis de prendre le temps de causer avec certains d’entre eux.

  • La chasse à la balance est ouverte

    Sur l’internet grenoblois, on trouve de tout, même des photos de potentiels indicateurs de la police. Cette « nouveauté » vient briser un tabou de la rue : le silence. Balancer ses amis gangsters aux flics, qu’ils dealent ou braquent des banques, c’est faire face à des représailles desdits dénoncés. Mais pour dénoncer les dénonciateurs, Snapchat apporte la solution : un corbeau utilise le compte «  Mort aux poukaves » et balance des indicateurs de la police. Mais à la fin, un mec qui « poukave » une balance n’est-il pas un indic ? 

  • Varces Attaque

    Pressions, représailles, crainte de perdre sa place : critiquer une institution expose à des risques. Imaginez en prison ! Dans la maison d’arrêt de Varces, où les salariés étaient moins de 150 et les détenus près de 350 avant le confinement, tout se sait très vite. La direction et les surveillants peuvent à tout moment faire pleuvoir coups et sanctions arbitraires. Alors qu’à l’automne dernier, 16 détenus et ex-détenus ont déposé un recours contre l’insalubrité et l’indignité des conditions de détention, des prisonniers témoignent des violences et abus de pouvoir subis entre les murs, décidément trop épais.

  • Saint-Bruno ne peut pas accueillir tous les start-uppers du monde

    Ça fait longtemps que le quartier Saint-Bruno est cerné par les bastions grenoblois des nouvelles technologies. De la Presqu’île à Bouchayer-Viallet en passant par Europole, l’ancien quartier ouvrier est entouré de centres de recherche, de start-ups et d’entreprises bossant dans la «  tech ». Si cette proximité se ressent forcément dans sa sociologie, le cœur du quartier a été relativement épargné par cette invasion. Mais début février, le Moonshot Labs, a ouvert ses portes sur le cours Berriat, non sans quelques tensions.

  • Bien aligner son business avec ses chakras

    Il y a cinq ans, Le Postillon s’était incrusté à Cowork In Grenoble pour écrire un reportage « J’ai rencontré #ceuxquifont (d’la merde) » sur ces entrepreneurs qui ont « à la fois les dents de requin du businessman avide, et à la fois le sourire mièvre du jeune cool du XXIème siècle » (voir Le Postillon n°30). Depuis Cowork In Grenoble a déménagé deux fois et vient de s’installer à Saint-Bruno, au Moonshot Labs. L’occasion de retourner humer l’air vicié de la start-up nation. Cette fois, notre reportrice a eu droit à une session de coaching gratuit. Et a rencontré des gens « qui ne bossent pas » : ils «  aident les gens ». Du grand «  kiff  ».

  • Harcèlement rectoral

    Jeanne est prof d’histoire-géo au lycée Aristide Bergès à Seyssinet-Pariset. Du genre à aimer son métier, sans être pour autant toujours d’accord avec des orientations prises par le gouvernement ou sa direction. Ces derniers mois elle a un peu ouvert sa gueule, participé à des mouvements de contestation sur les retraites ou la réforme du bac. Rien de méchant, sauf que depuis des années l’idéologie sécuritaire s’étend à l’administration des services publics. Gros retour de bâton pour Jeanne. Son cas met en lumière la manière dont le pouvoir, y compris par ses relais locaux, se considère comme absolu et n’hésite pas à malmener les contestataires, assimilés à des agitateurs infantiles et dangereux, fussent-ils professeurs.

  • Beauvert de plus en plus gris

    Beauvert ? Comme son nom l’indique, ce petit bout de ville était autrefois un îlot de verdure. Depuis des dizaines d’années, les immeubles encerclent peu à peu les petits pavillons construits dans les années 1930. Entouré de grandes avenues, de zones industrielles et d’un centre commercial, ce quartier est un des moins connus de Grenoble, où on n’a rien à y faire à part y habiter. Justement, depuis l’été dernier, une colocation de jeunes précaires et employés a trouvé refuge dans l’une de ces maisons. Comme pour beaucoup d’autres personnes, le confinement leur a donné l’occasion d’explorer les rues avoisinantes et de faire quantité de rencontres.

  • En attendant que ça sonne

    Beaucoup a été écrit sur l’exploitation des nouveaux prolétaires que sont les livreurs à vélo. Une critique qui ne satisfaisait pas totalement le spécialiste en boulots de merde du Postillon. « Regarde, ils n’ont pas de patron sur le dos, ils bossent quand ils veulent, ils découvrent la ville. J’ai envie d’écrire un truc positif dessus !  » Après tout, pourquoi pas ? Si les personnes rencontrées sont plutôt contentes de gagner de l’argent grâce à cette nouvelle manière de travailler, elles ont aussi des histoires d’exploitations et d’injustices à raconter.

  • Une députée au front

    Grenoble a la chance d’abriter quelques spécimens reconnus de macronnards et macronnasses, énergumènes politiques du début du XXIème siècle sortis de nulle part, mais soudés derrière leur idole. Modernes, dynamiques, aux CV impeccables, ils manient à merveille la novlangue qui ne dit rien. Coco le virus ayant soudainement bousculé l’agenda politique, comment l’égérie locale du club, la députée Chalas, vit-elle la période ? Le Postillon a (presque) pu avoir accès à son journal de confinement.

  • Queue je t’aime

    Quelles sont les files d’attente grenobloises les moins chiantes ?

  • La presse est locale, l’impression beaucoup moins

    Au grand jeu concours « quel journal grenoblois fait le plus de kilomètres pour être acheminé après impression ? », c’est le journal de la mairie écolo grenobloise Gre.mag qui gagne avec le très bon score de 776 kilomètres. Notons également le bon goût des journaux comme Les Affiches et Le Petit Bulletin, qui ont choisi l’exotisme de l’Espagne. Retrouvez ici notre classement complet : • Gre.mag : Imaye graphic à Laval en Mayenne (776 km). • Terre Dauphinoise : Digitaprint à (…)

  • Pour l’interdiction des manifs virtuelles

    La manif virtuelle est une des pires nouveautés que le confinement a engendrée. Pour le 1er mai dernier, l’intersyndicale de l’Isère (regroupant Solidaires, la CGT, l’Unef et des gilets jaunes) ont appelé à une manifestation sur les balcons et derrière les ordinateurs en suivant une page Facebook « 1er mai aux fenêtres en Isère ! #PourLeJourDapres » sur laquelle était programmés des discours syndicaux, des « musiques festives et engagées » et des partages de photos ou vidéos des balcons (…)

  • Popolitique, le parti qui avait tout prévu

    Le Parti Popolitique a fait campagne pour les municipales grenobloises avec des engagements souvent qualifiés de « farfelus » (voir Le Postillon n°54). Au moment du dépôt des listes, le Parti Popolitique a finalement jeté l’éponge pour des raisons financières (« nous refusons d’accorder une telle importance pécuniaire à ce jeu auquel on ne croit même pas ») tout en demandant aux autres candidats de se retirer de la campagne et « d’annuler ces élections grotesques une bonne fois pour toutes (…)

  • Un drone, une caillasse

    Ah qu’il semble loin, ce mois de janvier ! À l’époque, Pipoto m’avait envoyé une vidéo de Chine où l’on voyait un drone survoler des habitants en leur ordonnant de rentrer chez eux. À l’époque, on trouvait que les Chinois étaient bien mal barrés, dans un sacré cauchemar orwellien. Deux mois plus tard, les flics français se sont mis aussi à utiliser des drones pour repérer les mauvais citoyens soupçonnés de ne pas respecter le confinement. Dans la cuvette, la préfecture a communiqué deux fois (…)

  • Covid-Radius ou le règne de l’autoflicage

    Ce confinement aura été un très bon test de la servitude volontaire de la population. Ainsi de l’absurde règle de ne pas pouvoir se promener (même tout seul) plus d’une heure et à plus d’un kilomètre de chez soi. Pour aider les gens à être bien sages, deux jeunes ingénieurs fontainois ont créé une application Covid Radius permettant de calculer le périmètre autorisé autour de son domicile. Hyper pratique ! D’autant que l’appli, qui a connu un gros succès avec plus de « 800 000 visiteurs (…)

  • Lubrizol-sur-Drac, la suite

    Suite à notre article sur la plate-forme chimique de Pont-de-Claix et Vencorex dans le numéro 54 (À quand un Lubrizol-sur-Drac ?) une lectrice nous confirme le peu d’attention portée à la sécurité par la direction. « J’étais cadre dans cette boîte jusqu’en 2015, responsable des achats de transport et logistique. J’ai remarqué que certaines citernes transportant des matières dangereuses fuyaient. J’ai fait remonter à ma direction qui m’a rétorqué que ce n’était pas possible de les réparer (…)

  • Courrier des lecteurs

    Postillon d’antan = facteur « Salut le Postillon et les gens qui sont derrière ! Quoi !? Pourquoi faire un journal papier ?… Mais pour que je le distribue bien sûr ! Je suis facteur et fan du Postillon ! Putain, heureusement que vous avez fait le n°55 ! » S G
    STMicro fait sa com’ sur l’épidémie « À la fois parent d’élève et enseignant et à ces titres témoin des protocoles ubuesques de réouverture des établissements scolaires, j’ai été tristement amusé d’entendre deux chefs d’établissement (…)

  • Piolle 2022, le chantage à l’espoir

    Le maire de Grenoble Eric Piolle subit depuis quelques mois un enchaînement de maladies aux symptômes dramatiques. Depuis avril, il a été contaminé par la tribunite, virus touchant beaucoup de personnalités de gauche, et obligeant les contaminés à signer quantité de tribunes creuses dans des médias nationaux pour « réfléchir au monde de demain », « préparer le jour d’après », voire, audace suprême, « construire l’avenir ». Un virus qui se propage encore plus facilement en temps de (…)

  • Et à la fin, c’est la Métropole qui gagne

    Le second tour des élections municipales aura-t-il lieu le 28 juin ou pas ? Au moment du bouclage de ce numéro, on en n’est toujours pas certain. Mais à vrai dire, on en n’a pas grand-chose à foutre. Parce que quel que soit le résultat dans les communes du coin, ce sera de toute façon la Métropole qui prendra les décisions les plus importantes dans les années à venir pour le futur de la cuvette. Épidémie ou pas, il n’y a jamais eu d’élections pour choisir les dirigeants métropolitains, ni (…)

  • Nouvelle enquête sur le braquage du Casino

    Dix ans après la mort de Karim Boudouda suite au braquage du casino d’Uriage (ayant entraîné les émeutes de la Villeneuve et le discours de Grenoble de Sarkozy), une information judiciaire a été ouverte par le doyen des juges d’instruction en mars dernier. De nombreuses zones d’ombre entourent cette affaire et notamment la responsabilité des policiers qui avaient fait des déclarations farfelues à l’IGPN (la police des polices) sur la raison de la présence de deux voitures de la BAC à la (…)

  • Ocov, ô desespoir

    Pour une fois, le CEA (Commissariat à l’énergie atomique) de Grenoble voulait se rendre utile. Plutôt que d’inventer une nouvelle merde connectée créant un nouveau besoin, les ingénieurs grenoblois ont voulu participer à l’effort de guerre national sur la production de masque. Ils se sont donc alliés avec Michelin et la marque lyonnaise Ouvry pour créer un masque Ocov en plastique médical souple, réutilisable plus de cent fois grâce à un filtre lavable. Quantité de communicants locaux se (…)

  • Saint-Martin-le-Vinoux, premier sur le béton

    À quoi sert le tram ? À transporter des gens ou à faire monter le prix de l’immobilier ? Il y a huit ans, Le Postillon n°15 dénonçait que la construction de la ligne E du Tram ait été « le prétexte à un vicieux chantage à la construction, subtilement dénommé “contrat d’axe” », obligeant les communes traversées à bâtir des centaines de logements afin que le tram soit rentable. Six ans après sa mise en route, ce moyen de transport « écologique » est en effet un grand atout pour les (…)