Accueil > Été 2020 / N°56

Courrier des lecteurs

Postillon d’antan = facteur
« Salut le Postillon et les gens qui sont derrière !
Quoi !? Pourquoi faire un journal papier ?… Mais pour que je le distribue bien sûr ! Je suis facteur et fan du Postillon ! Putain, heureusement que vous avez fait le n°55 ! » S G

STMicro fait sa com’ sur l’épidémie
« À la fois parent d’élève et enseignant et à ces titres témoin des protocoles ubuesques de réouverture des établissements scolaires, j’ai été tristement amusé d’entendre deux chefs d’établissement saluer le soutien de la multinationale « STMicroelectronics ». Ayant produit du gel hydroalcoolique en grande quantité pendant la période de confinement, la firme en a semble-t-il proposé aux établissements scolaires de l’agglomération grenobloise. Cette générosité est tout à l’honneur de la multinationale cotée au CAC 40, mais il aurait été autrement plus altruiste d’avoir la pudeur de ne pas « communiquer » autour de ce geste, qui ressemble finalement à une opération publicitaire d’envergure menée à peu de frais. Les plus pessimistes (et les lecteurs de Damasio) y verront un symptôme de l’effacement d’un État négligent et incompétent au bénéfice de multinationales omnipotentes et autoritaires. Les plus optimistes considèreront que ce genre de stratégie révèle sans doute que STMicroelectronics, qui participe largement aux saccages environnementaux contemporains – dont les effets seront autrement plus difficiles à juguler que la pandémie du COVID – redoute de ne pas trouver sa place dans un monde d’après un peu moins dépendant des technologies nocives. » X E

Une écocité sans arbre
« Pour fêter la fin du déconfinement (qui avait commencé plus tôt sur le chantier de la presqu’île de Grenoble), les arbres de l’écocité Presqu’île (voir Le Postillon n°54) viennent d’être abattus, alors que le dossier d’étude d’impact (p. 333) indiquait qu’aucun arbre ne serait abattu en période de nidification, de mars à juillet.
Ce énième mensonge vient s’ajouter aux écrans achetés pour rien dans chaque immeuble, à l’écran publicitaire du bâtiment ABC qui fonctionne de jour comme de nuit depuis deux ans, aux espaces enherbés remplacés par des bacs, aux espaces ouverts clôturés. »

Numéros d’urgence inopérants
« Je suis une jeune fille de 22 ans habitant pas loin de Grenoble, habitant chez ses parents et dont le père exerce des violences psychologiques (il hurle souvent, m’humilie, dit que je suis une ratée...). Ne pouvant plus supporter cette situation en plein confinement, j’ai décidé d’en parler à mon médecin traitant. Ce dernier me conseille des numéros d’urgence : le 119 et le 39 19. L’un m’a sèchement dit de m’adresser ailleurs, l’autre n’a tout simplement pas répondu et a sonné dans le vide. Désemparée, je retourne voir mon médecin en lui expliquant la situation. Il me donne un troisième numéro, le 39 77. L’appel fut houleux, mon interlocutrice, très sèche et lorsque je lui annonce que je ne porte pas de handicap, elle m’explique sans émotions que je dois appeler le 39 19 si je suis valide. Au 39 19, toutes les lignes étaient occupées. Je retente ma chance au 39 77, la standardiste consent enfin à m’écouter et me dit simplement que sa supérieure me rappellera. Lorsque cette dernière appelle sur mon portable, elle ne sait comment prendre mon appel, et m’incite à, je cite « garder le moral et continuer de se battre ».
Très aimable mais fort peu utile… Je suis finalement parvenue à trouver une solution toute seule en demandant à un ami de m’héberger. Appeler ces numéros d’urgence, c’était comme pisser dans un violon. » R B

Les plateformes omniprésentes
« Je souhaitais partager avec vous le service rendu par la Ville de Grenoble concernant les objets trouvés/perdus. Ayant égaré mon trousseau de clés, j’ai souhaité téléphoner à la police municipale pour savoir si une bonne âme avait pu les déposer dans leur service. La police municipale me renvoie sur une plateforme internet accessible depuis le site de la Ville. Faut-il avoir un ordinateur ! Par chance, je peux le faire.
Je remplis le formulaire et j’ai la curiosité d’aller regarder la gestion des données privées. Cette plateforme gérée par une société privée, ATLANTIS, basée à Meylan, conserve nos données pendant 2 mois, peut enregistrer nos données de navigation, peut nous demander des éléments financiers tels que RIB, numéro de carte bancaire... Tant pis, je ne retrouverai pas mes clés ! Je suis choquée qu’un service public puisse utiliser ce type de plateforme. Je regrette le moment où je pouvais demander simplement à la police municipale si mon trousseau de clés avait été déposé dans leurs bureaux ! Bon et je n’évoquerai pas la distribution des masques où il y a nécessité de s’inscrire pour recevoir un SMS pour être informé.e des jours de distribution puis de s’inscrire pour avoir droit à son masque... » B R