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Articles de ce numéro

  • Laissons entrer le soleil

    Il est crispant ce mouvement des gilets jaunes, vous ne trouvez pas ? Un jour, vous trouvez que les manifestants ont raison, le lendemain vous flippez qu’ils soient des sous-marins de l’extrême-droite. Vous avez du mal à savoir quoi en penser ? Vous n’arrivez pas à en dire du mal mais sans parvenir à les défendre ?
    Pour vous compliquer la tâche, les rassemblements s’organisent souvent dans les périphéries urbaines, loin des centres-villes et peut‑être de votre lieu de vie. Pour éclairer vos lanternes, on est allés traîner sur ces ronds-points occupés et on y a trouvé plein de choses. De la chaleur humaine dans ce monde glacé de solitude, des rencontres improbables et surtout l’impression qu’il se passait enfin quelque chose de réjouissant : des anonymes sortaient la tête de leur écran pour se retrouver, discuter, le tout dans un bordel complètement imprévisible et donc difficilement saisissable par le pouvoir. Un élan contre le fatalisme ambiant qui a pour l’instant bien du mal à pénétrer dans Grenoble. Ce papier vous invite donc à laisser, laisser entrer le soleil.

  • J’ai rencontré les derniers fans de Macron

    408 417. C’est le nombre d’adhérents revendiqué par la République en marche (Rem). Le Postillon en est : on a cliqué sur le site d’En marche pendant la campagne présidentielle, et hop ! Une adhésion, une ! Depuis, on reçoit les mails des camarades du parti, les éléments de langage des grands chefs pour échanger avec les tontons au repas de Noël, les vœux des députés et les invitations à des réunions super passionnantes sur l’Europe.
    À l’automne, plus convaincus que jamais, on a voulu voir ces réunions en vrai. Notre reportrice a traversé quelques joyeusetés : la désignation chaotique d’un référent en septembre, une formation des Jeunes avec Macron de toute la région le 1er décembre, jour de la grosse mobilisation des gilets jaunes. Et pour finir, un repas de Noël à cinq. Bonne ambiance intimiste, dont les marcheurs ont l’habitude : le parti majoritaire, qui revendique 5 000 adhérents en Isère, a du mal à attirer plus de vingt personnes dans la vie réelle.

  • Le plus grand fichier de France

    En 2016, La Poste a racheté Probayes, une start-up grenobloise spécialisée dans l’intelligence artificielle. Pourquoi ? Quel rapport avec la distribution du courrier ?
    ça fait longtemps que La Poste vend des fichiers d’adresses postales à des entreprises pour les aider dans leur « prospection commerciale  ». Pour aller plus loin dans le marché de la « connaissance client », l’intelligence artificielle est utilisée pour collecter et ordonner des milliards de données personnelles. Voyage au sein du Big Brother postal.

  • À Clinatec, le fiasco dissimulé

    « Faire marcher les tétraplégiques » : c’est une des ambitions de Alim-Louis Benabid, président du directoire de Clinatec, la clinique expérimentale consacrée au cerveau situé sur le site du CEA (Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives). Pour avoir une caution médicale, Benabid avait également associé le CHU et l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) à ce projet. Mais patatras : suite à des tensions autour des risques éthiques et une grande souffrance du personnel, ces partenaires ont été éjectés. C’est une histoire datant d’il y a trois ans, mais la raconter permet d’en apprendre beaucoup sur le fiasco d’un fleuron de la recherche grenobloise. Et sur l’impunité du CEA, qui s’est bien gardé de communiquer là-dessus et qui continue à tenter de capitaliser sur l’image de l’Inserm pour vendre Clinatec.

  • L’éco-station qui pourrit l’eau potable

    Qu’elle est verte ma station de ski ! À en croire la communication et la presse locale, la « smart-station » Chamrousse serait à la pointe de l’écologie. En réalité, elle élabore des solutions artificielles et polluantes pour stimuler des activités sans lendemain. Son plus haut fait d’armes : avoir pourri l’eau potable de toutes les communes en-dessous. Le pire c’est que c’est pas fini.

  • Les Urgences en burn-out

    Le Postillon a envoyé une lettre recommandée à madame Hubert, ancienne directrice de l’hôpital de Grenoble, le 7 janvier dernier.

  • La première des violences

    Début décembre, la députée de l’Isère Émilie Chalas se plaint dans les médias de « menaces » des gilets jaunes et assure craindre pour sa vie. Ça la fait rire Soraya, d’entendre ça. Rire jaune, bien entendu. Parce qu’elle la connaît bien, Émilie Chalas : c’est son ancienne supérieure hiérarchique à la mairie de Moirans. Quand elle travaillait sous ses ordres, Soraya a fait une tentative de suicide et une longue dépression. Il y a les violences des « casseurs » qui passent en boucle sur les chaînes d’info, et puis les violences institutionnelles, qui détruisent des vies en silence.

  • Les « coopés » d’abord

    Grenoble ville innovante ? Il arrive fréquemment que la pauvre vieille technopole soit en retard d’un train, et que des initiatives percutantes viennent d’ailleurs et pas d’ici. Pour cet épisode : les coopératives d’habitants.

  • L’arbre va tomber

    Pendant soixante-dix ans, Raphaël Bichebois, 94 ans, a cultivé et entretenu un terrain voisin de son immeuble avec d’autres jardiniers. Le dernier jardin ouvrier du quartier de la Buisserate à Saint-Martin-le-Vinoux, planté d’arbres fruitiers et patiemment jardiné. Aujourd’hui ce sont trois immeubles que la mairie de Saint-Martin-le-Vinoux voudrait voir pousser au pied du Néron, mais le flou sur le lancement des travaux laisse planer le suspense : en 2019, Raphaël pourra-t-il continuer à planter ses patates ?

  • La privatisation du social

    La pauvreté explose, les moyens publics pour y faire face diminuent… Heureusement, il y a les businessmen ! De plus en plus de fondations investissent dans le social. La fondation Boissel, du nom d’un médecin, a repris ou « absorbé » ces dernières années plusieurs structures sociales de la cuvette : les associations Miléna et Solidarité Femmes, accompagnant toutes deux les femmes victimes de violence, le traiteur et restaurant solidaire de la Villeneuve L’Arbre fruité, ou le service (…)

  • Courrier des Lecteurs

    Ne nous posons plus de questions
    Des internautes nous ont offert de belles réactions sur l’article « Ingénieurs : Pourquoi ? » du Postillon n°47, qui a été publié sur le site Agoravox. Le commentaire de Zelco est notre number one. Après avoir cité une de nos phrases : « En école d’ingé, on apprend à répondre aux questions “comment ?” mais jamais “pourquoi ?” », il s’emballe : « C’est sûr que si vous ne comprenez pas ça, vous n’avez rien à foutre comme ingénieur. Et non, je ne peux pas vous (…)

  • Ever Clean Hand

    Pourquoi profiter de la vie quand on peut flipper de tout, et surtout des milliards de miasmes et de bactéries qui se promènent autour de nous ? Les humains, c’est sale et ça se refile plein de saloperies en s’embrassant ou en se serrant la main. Heureusement, une start-up grenobloise a pondu une grosse machine pour garantir des mains sans bactéries. L’entreprise s’appelle Ever Clean Hand, et elle tente de commercialiser une grosse « borne désinfectante » à installer dans des entreprises (…)

  • Rip, le Ric d’Éric ?

    Le maire de Grenoble a surfé sur la vague de demande d’un Ric (Référendum d’initiative citoyenne) portée par les gilets jaunes pour promouvoir ses prétendues « expérimentations démocratiques ». Le dispositif de « votation citoyenne » n’a pourtant servi à rien pour l’instant, l’initiative en faveur des bibliothèques ayant été refusée par la mairie, la seule ayant abouti (à propos de la concertation sur le stationnement) n’a pas permis aux pétitionnaires d’avoir gain de cause, bien qu’ils (…)

  • Annulez l’agrandissement de l’A480 d’abord !

    Comment prétendre agir contre le réchauffement climatique et « en même temps » autoriser Area à ajouter une voie à l’A480 ? Ils sont emmerdés à la Métropole : comme la conscience des ravages à venir des changements climatiques s’est aiguisée ces derniers mois, ils en font des tonnes sur le futur Plan air énergie climat. On est même invités à participer, c’est dire. Dans une vidéo, le vice-président de la Métropole à l’environnement, à l’air et au climat, Jérôme Dutroncy, appelle à l’aide : « (…)

  • Les écrans tuent aussi le foot

    Un supporter de foot nous a fait passer La voix du RK, la « feuille d’info du Red Kaos 1994 » (le Red Kaos est un club de supporters de football du GF38) distribué le 1er décembre à l’occasion du match Grenoble-Metz. On y trouve notamment ce passage : « Coup de gueule ! Depuis le début de la saison et le retour en Ligue 2, nous assistons à des dérives de la tribune que nous ne constatons pas en National/CFA et encore moins en CFA2… Déjà, les Smartphones sont de sortie… et plus que ce qu’il (…)

  • 2020 c’est demain

    T’as vu les candidats pour les prochaines municipales ? C’est chaud frère. Pour que Grenoble rayonne enfin, pour ambiancer la cuvette, Le Postillon se présente aussi. Problème : on n’a jamais signé nos textes, du coup personne ne nous connaît. Autant trouver une tête de liste vraiment bankable. Pourquoi pas toi, sista ?
    Ch. H/F 18+ hab. Gre. CDD 6 ans (renouv.) dispo pr 2-3 meetings, 1er/2e tour. 0 comp. requise. APL à jour. Discours écrits par nos soins. Votre tête partout ds Gre. Gloire (…)

  • Quizz - Qui a dit ?

    Qui a dit ?
    « Si chacun des gilets jaunes sur les ronds-points était allé voter, eh bien on n’aurait peut-être pas Emmanuel Macron comme président. » Éric Piolle, l’inspecteur du Ric. Julien Terrier, ressorti de son trou. Émilie Chalas, première de la classe. Michel Destot, Michel qui ? Mireille d’Ornano, seule membre des Patriotes de l’Isère.
    Réponse : Chalalalalalas dans Place Gre’net, le 15/01/19.

  • La e-réputation pour lutter contre Le Postillon

    En novembre, on a été tout surpris de tomber sur une longue interview d’Yveline Denat sur internet. La directrice de cabinet du maire de Pont-de-Claix est longuement interrogée sur son parcours, sa formation, sa « passion pour l’art » (on apprend notamment qu’elle adore les nouvelles grandes tours hideuses de Marseille) ou ses grandes analyses sur le monde du type : « scientifiques et artistes nous posent la question de l’évolution de l’humanité ». Mais pourquoi cette interview ? Qui a bien (…)

  • À bas les marques !

    Merveille de notre époque mondialisée : dans la communication, toutes les métropoles sont uniques et originales alors qu’elles s’uniformisent de plus en plus. Pour essayer de se faire remarquer, chacune met en avant une « marque », des mots de novlangue vides de sens. Il y a quelques années, la municipalité Destot avait essayé de vendre Grenoble sous le nom de PlayGrenoble. Devant le bide, ce nom a été abandonné. Depuis deux ans, le département de l’Isère communique à grands coups de Alpes (…)