À bas les marques !
Merveille de notre époque mondialisée : dans la communication, toutes les métropoles sont uniques et originales alors qu’elles s’uniformisent de plus en plus. Pour essayer de se faire remarquer, chacune met en avant une « marque », des mots de novlangue vides de sens. Il y a quelques années, la municipalité Destot avait essayé de vendre Grenoble sous le nom de PlayGrenoble. Devant le bide, ce nom a été abandonné. Depuis deux ans, le département de l’Isère communique à grands coups de Alpes Is(h)ere, dans une langue bien loin du dauphinois et du terroir que ses élus prétendent défendre. Le 18 décembre, la Métropole est entrée dans le game en présentant sa nouvelle marque Grenoble Alpes, Get Ahead (ça veut dire « prendre de l’avance »). Cette géniale trouvaille (remarquez les deux initiales qui se recoupent) est le résultat d’une « démarche de marketing territorial » lancée par la métropole de Grenoble avec des grandes ambitions comme : « L’attractivité d’un territoire commence par le courage qu’il a de se positionner de façon non consensuelle, en assumant une image juste, forte et particulière ». Se positionner de façon non consensuelle ? Toutes les métropoles prétendent aller de l’avant, être à la pointe et « disruptives », toutes espèrent attirer les mêmes investisseurs et les mêmes « créatifs », toutes communiquent en anglais, toutes construisent les mêmes bâtiments, les mêmes centres technologiques, les mêmes gares, les mêmes galeries commerciales. Et toutes payent très cher des communicants pour masquer ce conformisme sous du vent inutile. Notons leur génie : l’acronyme de Grenoble Alpes, Get Ahead fait GAGA.