Le début, tout le monde le connaît. Paris, vendredi 13, attentats coordonnés, 130 morts, 300 blessés. Déclaration de l’état d’urgence, soit une « forme d’état d’exception qui restreint les libertés », appliquée pour la première fois sur l’ensemble du territoire national depuis le 14 novembre. Deux jours plus tard, on apprend que la « riposte » a débuté. « Pour la première fois, en France, plus de 150 perquisitions dites ‘‘administratives’’ - sans autorisation judiciaire – ont eu lieu, un peu partout sur le territoire visant ‘‘des membres présumés de la mouvance djihadiste’’ a annoncé le premier ministre, Manuel Valls, le 16 novembre. » (Le Monde, 17/11/2015). Qui dit « un peu partout sur le territoire », dit notamment dans la région grenobloise.
Décembre 2015
- L’arbitraire mène la danse
- L’état d’urgence, c’était mieux avant ?
- Droit de réponse de Christophe Ferrari
- Le système Ferrari à plein régime
- Comment lutter contre des moulins ?
- Dernières nouvelles de la paix sociale
- Mère Nature au secours d’EDF
- L’huile de palme va-t-elle chauffer Grenoble ?
- Grenoble Playlist
- Docteur Éric et Mister Piolle
- André Vallini en promoteur de la dictature
- Des grandes surfaces toujours plus grandes
- Girouette sécuritaire et déchéance de crédibilité
- Quizz
- L’écologie de Piolle est une « opportunité de business »
Articles de ce numéro
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L’état d’urgence, c’était mieux avant ?
Depuis les attentats parisiens, comme après chaque grand événement, la parole est aux experts. Politologues, islamologues, terroristologues, kamikazologues, traumatismologues, Bfmtvologues... Les médias dénichent de véritables pépites pour éclairer la lanterne de leurs auditeurs. Au Postillon, on est parvenu à trouver un seul expert acceptant de nous apporter sa science : c’est Père Castor. Alors que nous vivons sous état d’urgence depuis le 14 novembre, nous lui avons demandé de nous raconter comme s’est passé l’état d’urgence de 1958 à Grenoble.
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Droit de réponse de Christophe Ferrari
A découvrir en cliquant sur lire la suite et sur les fichiers jpeg. Plus d’informations dans notre prochain numéro.
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Le système Ferrari à plein régime
Tout au bout du cours de la Libération, dans le sud « prolo » de l’agglomération, Pont-de-Claix fait peu parler d’elle au-delà des frontières iséroises. Pour beaucoup, la commune, l’une des plus pauvres du département, évoque surtout la plate-forme chimique voire, depuis 2013, le phare urbain qui aveugle riverains et oiseaux migrateurs. Ancien bastion communiste de la ceinture rouge grenobloise, dirigée sans interruption par le PCF depuis 1977, la ville a été conquise en 2008 par un jeune socialiste d’alors trente-neuf ans, Christophe Ferrari. Reconduit pour un second mandat l’an passé, ce Pontois d’origine, professeur des universités, a progressivement pris du galon, au point d’être élu président de la Métro en avril 2014. Côté pile, le maire vante un modèle de « démocratie participative » et met en avant l’union socialo-écologiste, à mille lieux des relations glaciales entre les deux partis dans le reste de l’agglomération. Côté face, la réalité semble moins reluisante. Éveillé par certains mails et coups de fil, notre intérêt s’est vite trouvé renforcé par divers bruits de couloir et discussions. Harcèlement, copinage, incompétence, malaise, manipulation... Les mots sont forts. Intrigués, nous sommes allés lever quelques lièvres terrés dans les bas-fonds pontois.
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Comment lutter contre des moulins ?
Au départ, ça ne devait être qu’une déviation provisoire, le temps des travaux du tram E. Et puis, le provisoire est devenu définitif. Depuis l’été 2013, la fermeture à la circulation d’une portion du quai Claude Bernard a bouleversé le quotidien des riverains, confrontés au doublement du trafic dans les rues Aristide-Bergès et Casimir-Brenier. Depuis, les habitants du quartier, excédés par le bruit et la pollution, sollicitent sans relâche la mairie, la Métropole et le département. Pourtant, deux ans après, aucune explication ni aucune solution ne leur ont été proposées et le collectif a de plus en plus l’impression de se battre contre des moulins. Description d’une situation ubuesque.
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Dernières nouvelles de la paix sociale
Cinq cent cinquante morts. Kalashnikov ? 22 long rifle ? Bombe ? P 38 ? Non : « travail ». Il y a environ 550 morts au travail par an en France. Des milliers de blessés. Des dizaines de milliers de déprimés. Pourtant la souffrance au travail n’existe quasiment pas dans l’espace médiatique. Encore plus en ces temps, où la guerre au terrorisme envahit les écrans, et où ceux qui ont un emploi devraient se considérer comme assez chanceux pour ne pas la ramener. L’état d’urgence et l’unité nationale imposeraient la paix sociale. Mais certains grincheux continuent à vouloir rendre publiques les dérives de leur boîte ou les menaces qui pèsent sur leur métier. Quelques-uns sont venus toquer à la porte du Postillon.
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Mère Nature au secours d’EDF
En Isère, on adore l’innovation, même dans les endroits les plus reculés. Pour la première fois depuis longtemps en France, une grande route départementale a été fermée pendant plus de sept mois. Depuis le mois d’avril dernier, on ne pouvait plus aller de La Grave au Bourg d’Oisans en voiture, obligeant les gens du coin à agrémenter leurs journées de quelques aventures : soit un détour de trois heures et demi, soit une marche d’une grosse demi-heure, soit un tour de bateau ou d’hélicoptère selon les moments. Des aventures qui ont pris fin - au moins temporairement - le 24 novembre dernier avec l’ouverture d’une route de secours. La cause de ces désagréments ? Le lent effondrement d’une montagne, menaçant le tunnel du Chambon, situé au bord du lac du même nom. Cette crise est-elle due simplement à Mère Nature ? C’est la version des autorités, pour qui l’effondrement de la falaise de la Berche, située au dessus du tunnel, est uniquement un problème géologique. Cette affirmation permet de couper court à tout débat sur une éventuelle responsabilité humaine. Et ça tombe bien, vu que cette responsabilité incomberait à EDF, l’entreprise aux 73 milliards d’euros de chiffre d’affaires que les politiques cajolent sans relâche depuis des dizaines d’années.
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L’huile de palme va-t-elle chauffer Grenoble ?
De l’huile de palme pour faire tourner les centrales de chauffage ? On n’arrête pas le progrès, à Grenoble plus qu’ailleurs. La CCIAG (Compagnie de chauffage de Grenoble) a fait au mois de novembre une première expérimentation pour tester cette façon innovante de chauffer les chaumières. Le problème, c’est qu’en plus d’être innovant, le recours à ce combustible est potentiellement polémique.
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Grenoble Playlist
Les fêtes de fin d’année arrivent, Le Postillon a contacté les personnalités de la cuvette pour savoir ce qu’elles ont dans leur walkman. Si vous voulez récupérer une cassette, contactez la rédaction.
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Docteur Éric et Mister Piolle
Le 24 septembre dernier, Piolle a inauguré avenue Albert 1er de Belgique « Central Plaza », un programme de 52 logements vendus pour certains pour la modique somme de 4400 euros/m2 et réalisés par… BNP Paribas Immobilier Résidentiel. Comment Piolle-l’élu en est-il venu à couper le ruban, le sourire aux lèvres, avec ceux pour lesquels Piolle-le-candidat n’avaient pas de mots assez durs lorsqu’il dénonçait la « cherté du logement à Grenoble liée notamment à la préférence quasi-systématique donnée aux banques et aux grands promoteurs ».
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André Vallini en promoteur de la dictature
L’ancien président PS du département de l’Isère nous étonnera toujours. Le grand promoteur inutile ne cesse de repousser toujours plus loin les frontières des dégâts qu’il engendre. Dernièrement, c’est en… Azerbaïdjan qu’André Vallini est allé faire étalage de tout son nocif savoir-faire. Du 25 au 27 novembre dernier, en plein hommage national aux victimes des attentats du 13 novembre, Dédé s’est rendu à la capitale Bakou pour rencontrer le président de la République Ilham Aliyev, un grand démocrate élu avec 84 % des voix et des résultats annoncés… un jour avant l’élection.
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Des grandes surfaces toujours plus grandes
Fin octobre, des commerçants grenoblois ont mené une virulente campagne contre la municipalité, l’accusant de « tuer le petit commerce » avec ses projets d’autoroute à vélo ou de réduction de la place de la voiture. Pour une fois, les élus verts & rouges sont parvenus à communiquer habilement en assénant que le développement des grandes surfaces à l’extérieur des villes fait beaucoup plus de mal aux petits commerces que la politique qu’elle mène. Au Postillon, une fois n’est pas coutume, on est d’accord.
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Girouette sécuritaire et déchéance de crédibilité
C’est beau la politique. À quelques mois d’intervalle, on peut affirmer tout et son contraire. Suite aux attentats parisiens, l’encore député Michel Destot a applaudi des deux mains les décisions prises par le pouvoir socialiste et a même, sur son blog, « tenu à saluer le discours d’unité, de fermeté et de responsabilité prononcé par le Président de la République » devant le congrès à Versailles.
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Quizz
Qui a dit : « oui, j’appelle à la résistance citoyenne ! » ?
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L’écologie de Piolle est une « opportunité de business »
Vous vous souvenez de la polémique autour de la gestion de l’éclairage public de l’année dernière (voir Le Postillon n°28) ? À l’époque, les écolo-gauchistes expliquaient laborieusement que c’était regrettable que le marché aille à Vinci, mais que ce n’était pas leur faute vu que c’était le résultat de l’appel d’offres. Aujourd’hui, Eric Piolle explique qu’en fait, ça ne le dérange pas...