Parfois la police ne raconte pas la vérité. Ce n’est pas un militant anti-flics qui vous le dit, mais un policier de terrain. Alain Devigne est gardien de la paix à Grenoble depuis 1986. Depuis vingt ans, il signale « des comportements malhonnêtes, des moralités douteuses et des méthodes illégales », notamment à propos des relations troubles entre flics et indicateurs.
En 2016, suite à certaines de ses plaintes, une information judiciaire a été ouverte où il est partie civile. Non soumis au secret de l’instruction, il parle. Beaucoup. De son histoire et du « travail » (la machination) qu’on a monté contre lui. De la manière dont sa hiérarchie le fait passer pour un « fou ». Il évoque également l’affaire Neyret et les relations entre certains policiers grenoblois et des indicateurs criminels, l’incidence que cette relation a sur quelques événements et procès. Son témoignage laisse apparaître une autre version de quelques-uns des grands faits-divers grenoblois de ces dernières années : le go fast Bessame, le braquage de la bijouterie Delatour à Saint-Egrève ou le braquage du casino d’Uriage ayant précédé les émeutes de la Villeneuve en 2010. Une « déposition » passionnante et instructive.