BD. Particules : plus fines, tu meurs
Dans Le Daubé (14/04/2018), Luc Federzoni, le directeur de Great (Grenoble alps together) nous explique : « un territoire génère énormément de données (GPS, smartphones,...) qui aujourd’hui sont éparpillées et perdues. [...] Il faut massifier le nombre de capteurs pour avoir des données très fines. Alors on créera une application pour permettre, par exemple, à une maman avec sa poussette de se rendre au parc en prenant le chemin le moins pollué, rue par rue. »
Thomas Bourdrel, membre du collectif Strasbourg respire et radiologue, en réponse au Postillon : « La nocivité vient de la taille des particules, et de ce qu’elles ont à leur surface. Souvent, les ultrafines ont plein de métaux lourds, les Hap -hydrocarbures aromatiques polycycliques- très cancérigènes, et qui pénètrent partout dans le corps. On en mesure un peu sur les PM10*, mais en fait elles sont surtout présentes sur les ultrafines. Et puis elles existent aussi en forme gazeuse, et là elles ne sont pas mesurées [...]. Nous on milite pour qu’on compte les particules en nombre, et non pas en masse. Il n’y a pas de corrélation entre données en masse et données en nombre. En clair, il peut y avoir très peu de PM10, mais énormément de particules ultra-fines. Peut-être. Lutter seulement contre les PM10 c’est pas du tout adapté aux enjeux actuels. Le but de cette lutte est de pouvoir dire que la pollution diminue [...]. Mais en fait elle diminue juste pour cette norme là, et on ne sait rien sur le reste. Les responsables semblent penser que si en plus, on parle des ultrafines, on va pas s’en sortir. Mais il faut mettre les gens au courant, sinon on va se rendre compte dans 20 ans qu’on a mis en place des mesures encore plus nocives. »