Trop riche pour être gentil
Qu’il est modeste, le patron de la multinationale Araymond ! L’héritier de l’entreprise familiale établie à l’origine cours Berriat à Grenoble, a eu droit à un portrait flatteur dans Les Affiches (20/04/2018). À la très impertinente question sur son « plus grand défaut », Antoine Raymond répond en toute simplicité : « trop gentil pour être aimé ». Il est tellement gentil qu’il s’est battu d’ailleurs pour des grandes causes : la suppression de l’ISF (impôt sur la fortune) ou de la réduction des droits de succession. Des combats totalement désintéressés pour cet homme placé à la 235ème place des plus grandes fortunes de France avec un capital de 350 millions d’euros (selon le classement de Challenges en 2017). Mais l’activité de celui qu’éric Piolle appelle « Antoine » en réunion publique (on fait ça entre gens de bonne compagnie) n’est pas toujours aussi « désintéressée » : après avoir convaincu la municipalité d’ « Eric » de soutenir son projet immobilier ultra-dense de 80 millions d’euros sur ses terrains du cours Berriat, il a menacé cette même municipalité de déménager son siège à Chambery si le projet d’autoroute à vélo du cours Berriat était réalisé parce que « ses collaborateurs sont obligés de venir en voiture [pour déposer] leurs enfants à l’école le matin avant de venir au travail. Ils ne peuvent pas prendre les transports en commun. » (Place Gre’net, 8/2/2017). En bon macroniste, il promeut, évidemment « en même temps », une société de « coopération », le « management collaboratif », le « respect » ou le « plaisir ». Trop hypocrite pour être gentil.