Victoire amère à Champberton
L’été dernier, Le Postillon était allé à la rencontre de Brandao, habitant du 22, rue Garcia Lorca, à Saint-Martin-d’Hères (voir Le Postillon n°41). Il vit dans le bâtiment le plus pourri du quartier le plus pourri de la ville rouge. à l’époque, ses voisins et lui demandaient à la riche propriétaire de faire les travaux dans les parties communes laissées dans un triste état.
Depuis cette propriétaire véreuse a vendu l’immeuble à Pluralis, un office HLM. Le quotidien aurait dû s’améliorer pour les habitants. Des petits travaux ont été réalisés (pour une douche, des chauffe-eaux ou des radiateurs), mais Brandao assure que « les installateurs reviennent parfois 4 ou 5 fois pour un radiateur… le mien est tombé juste après l’installation. » Même processus et mêmes allers-retours pour les chauffe-eaux. La douche fraîchement installée au quatrième fuit dans l’appartement et les fuites d’eau ont atteint le rez-de-chaussée. La cave est toujours inondée et l’odeur d’eau stagnante insoutenable, comme l’an dernier. Les pigeons sont toujours là.
Rien n’a changé ? Si ! Le loyer a augmenté (de 20 à 40 € par foyer) et les APL ont baissé pour plusieurs locataires. « La CAF m’a dit que comme j’habite dans un logement insalubre, elle ne peut pas me donner d’allocations », assure Brandao qui a perdu les 272 € d’aides. Alors, quand on lui demande si la situation s’est améliorée, deux locataires répondent en cœur : « Non ! Maintenant, c’est pire ! » Ils tentent donc de faire pression sur Pluralis avec l’aide du Dal38 (Droit au logement).
Seule raison de sourire : les locataires ont gagné l’an dernier face à leur ancienne propriétaire, Simone Prêttre. Sans une once de décence, elle avait attaqué les locataires, leur demandant des milliers d’euros. Finalement, elle a été déboutée, et a dû leur payer 800 € chacun. Pour une fois, c’est elle qui a fait le chèque