Lecteurs, lectrices, approchez-vous donc que je vous narre un conte moderne (1). L’histoire prend place dans les contrées de Chartreuse, à Saint-Pierre-de-Chartreuse exactement. Une bourgade d’environ 800 habitants située à une trentaine de kilomètres de Grenoble, en plein milieu d’un massif que d’aucuns qualifieraient de charmant, entre forêts épaisses, sommets accessibles, gorges mystérieuses et grandes falaises calcaires. Tellement charmant que depuis 1995, un Parc Naturel Régional est censé protéger l’endroit et préserver son environnement.
Été 2011
- Le lièvre et les chemins tortueux
- Derrière le mythe Grenoblois : un désert industriel
- La métropole trace son sillon
- « Il est gentil Jeannot »
- La fac, laboratoire de « l’écosystème du Sillon Alpin »
- Comment briller en société grenobloise ?
- Quel grenoblois êtes vous ?
- Courrier des lecteurs
- Message aux arracheurs d’affiches
- L’écologie pour riches
- La noix d’honneur
- Le BTP au secours de « l’agglo nature »
- Concours de l’innovation la plus stupide
- Démolition du 50, galerie de l’Arlequin : l’étude cachée
- Scientifiques recrutent banlieusards défavorisés
- Un Stade des Alpes plus vide que vide
Articles de ce numéro
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Derrière le mythe Grenoblois : un désert industriel
À Grenoble il n’y a pas de charbon, pas de pétrole, pas de métal précieux. Il y a mieux : à Grenoble, il y a de l’eau. Aux origines de la Cuvette, elle a façonné notre paysage. C’est par elle que l’hydroélectricité autrefois, et la microélectronique aujourd’hui, ont colonisé ce territoire. L’eau est la matière première de l’industrialisation locale, mais elle est surtout à la source des deux mythes industriels locaux : la houille blanche et les nouvelles technologies.
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La métropole trace son sillon
De tout temps, les chefs de guerre ont eu pour principale ambition de diriger un maximum de soldats, pour d’évidentes raisons de supériorité numérique de « chair à canons ». Aujourd’hui où la guerre est devenue économique (en Occident du moins), et où baïonnettes et bunkers ont été troqués contre éprouvettes et « World Trade Center », les dirigeants cherchent toujours à voir grossir la masse de leurs administrés pour pouvoir « peser » au niveau international, et pour la santé de leurs égos. La compétitivité d’un territoire se mesure alors au nombre de ses habitants et à l’étendue de ses constructions.
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« Il est gentil Jeannot »
Directeur du CEA-Grenoble (Commissariat à l’Énergie Atomique) ; directeur de la recherche technologique et directeur délégué aux énergies renouvelables au CEA-France ; membre de l’Académie des Technologies et de multiples conseils d’administration ; président du High Level Group « Key Enabling Technologies » à la Commission Européenne... Jean Therme a des journées bien remplies et n’a rien à envier aux politiques cumulant les mandats. Lui n’a jamais été élu, est inconnu du grand public et porte pourtant de lourdes responsabilités dans des domaines publics.
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La fac, laboratoire de « l’écosystème du Sillon Alpin »
Échec de la candidature aux Jeux Olympiques de 2018, abandon de la Rocade Nord, Bérézina du GF38, retards pour le projet GIANT (suite à l’annulation du PLU par Raymond « Tribunal-administratif » Avrillier), explosion en plein vol de DSK : les élus socialistes grenoblois sont en pleine sinistrose. Heureusement, dans cette avalanche de mauvaises nouvelles, un secteur se porte à merveille et leur donne l’occasion de faire de réguliers communiqués dithyrambiques d’autosatisfaction : l’université. Ici pas de grosse opposition, et une succession de premiers prix dans la course française à « qui va pomper le plus de fric à l’État ». GUI +, Idex, Equipex, Labex, IRT : les responsables collectionnent les distinctions comme les gamins exposent fièrement leurs coupes de cross.
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Comment briller en société grenobloise ?
Père Castor n’est pas que ce vieillard sénile, rabachant à qui veut bien le publier, des histoires de révoltes dépassées où l’on caillasse la flicaille à qui mieux mieux. Derrière les apparences, il n’a pas son pareil pour briller en société. Il vous donne quelques tuyaux pour impressionner vos amis. -
Quel grenoblois êtes vous ?
Pour prendre la tête de votre parti :
1) Vous passez là par hasard
2) Vous assommez le président en place, fracturez le local et falsifiez les résultats des votes
3) Vous attaquez dans le col de porte avec un 34-18 -
Courrier des lecteurs
Le chargé de com’ de Carignon nous écrit suite à notre article « Carignon est encore dans la cuvette », publié dans Le Postillon n° 9 (mars 2011), Michel Tavelle nous a écrit une lettre le 30 avril. Nous la retranscrivons ci-après dans sa totalité et nous permettons quelques commentaires (...)
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Message aux arracheurs d’affiches
Pendant que d’autres se payent de grandes publicités dans des sucettes Decaux, nous collons quelques centaines d’affiches dans les rues de Grenoble à la sortie de chaque numéro du Postillon. Une manière de se faire connaître et d’attirer de nouveaux lecteurs qui n’a pas l’air de plaire à tout le monde.
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L’écologie pour riches
Comment sauver la planète ? En empêchant les pauvres de circuler, pardi. Une Zapa (Zone d’action prioritaire pour l’air) devrait être expérimentée à partir de 2012 sur Grenoble comme dans quatre autres villes françaises.
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La noix d’honneur
Décrochée, entre deux powerpoints, par Geneviève Fioraso, députée, adjointe à la ville, vice-présidente de La Métro, présidente-directrice de la SEM Minatec (et supposément opposée au cumul des mandats car membre du P.S.), qui déclarait, un mois et demi avant « l’affaire » : « DSK est celui qu’il nous faut dans ce monde de zapping.
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Le BTP au secours de « l’agglo nature »
Depuis que la Rocade nord a été recalée (et qu’il essaie de grapiller les voix des écologistes), Marc Baïetto, président de La Métro (communauté de communes), annonce à tout-va qu’il désire construire « l’agglo post-carbone, l’agglo nature, l’agglo innovante »
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Concours de l’innovation la plus stupide
« Grenoble carbure à l’innovation », titrait en novembre dernier Challenges, le magazine de la gauche patronale. Et tous les élus, avec une mention spéciale pour les perroquets Destot et Fioraso, de ressasser ad nauseum, que Grenoble c’est l’innovation, l’innovation c’est la vie, et la vie c’est Grenoble. Mais pourquoi faire ?
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Démolition du 50, galerie de l’Arlequin : l’étude cachée
Avec les études publiques, la mairie procède comme avec les sondages : elle n’en parle que quand ça l’arrange. Suivant à la lettre les directives de l’Anru (Agence Nationale de Rénovation Urbaine), qui met son financement sous la condition de la destruction d’habitats, la mairie a décidé depuis un moment de détruire une petite partie du quartier de la Villeneuve, en l’occurrence le 50, galerie de l’Arlequin.
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Scientifiques recrutent banlieusards défavorisés
En ce moment se joue une bataille de com’. On vous résume les épisodes précédents : jusqu’à l’été dernier Grenoble se vendait dans les médias nationaux et internationaux comme la ville « scientifique », « moderne », « à la pointe des nouvelles technologies », « de l’innovation », pouet pouet pouet.
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Un Stade des Alpes plus vide que vide
Il ne faut jamais croire les journaux. On le savait mais on s’est encore fait piéger pour le remplissage du Stade des Alpes du GF38. Naïvement, on pensait que les chiffres du Daubé ou de L’Equipe, annonçant environ 5000 spectateurs pour chaque match,