Les élus et les patrons main dans la main. Une conférence de presse commune, une entente parfaite, aucune contrepartie. Non, on ne vous parle pas de la situation nationale, mais de ce qui se passe à Grenoble. Le 25 janvier dernier, le président de la Métro Marc Baietto, le presque-plus-maire de Grenoble Michel Destot accompagné de son fidèle toutou successeur désigné Jérôme Safar, et le président de la CCI (Chambre de commerce et d’industrie) Jean Vaylet (également ancien président du Medef 38), avaient invité la presse pour présenter « une gouvernance unique en matière économique ». Comme nous l’avions annoncé dans Le Postillon n°22, la future transformation de la Métro en métropole, qui aura la « compétence pleine et entière en matière de développement économique », conduira au diktat de politiques libérales. Cette conférence de presse en fut une parfaite illustration : aucun représentant de salariés, de syndicats ou de simples habitants n’étaient présents, juste trois grands élus et un grand patron. Le but était de présenter la voie choisie, c’est-à-dire la fuite en avant technologique et la guerre économique entre territoires, comme la seule possible. Toujours bêtement enthousiaste dès qu’il évoque la métropole, Destot s’est encore enflammé : « Cette métropole, c’est une chance extraordinaire, pour le territoire local comme national. Notre démarche doit nous permettre d’avoir une vision à moyen et long terme, et il faut viser l’aire de la région urbaine et ses 700 000 habitants. Il faut déjà évoquer, pour l’avenir, la métropole du Grand Lyon et du Grand Grenoble ». C’est-à-dire une fusion entre les deux villes et leur « continuité urbaine » ? Pour l’occasion, la CCI a pondu un document de travail « Vision 2030 » « pour se préparer, aujourd’hui, à demain ». Il présente les « futures technologies de rupture qui vont changer le monde » (comme « l’automatisation des métiers du savoir », « la robotique de pointe » ou « l’extraction d’hydrocarbures non conventionnelles ») et comment la métropole grenobloise doit s’y adapter. Les grands patrons de la région (les directeurs de Soitec, d’ARaymond, de Schneider Electrics, du CEA-Grenoble entre autres) exposent leurs rêves pour que Grenoble devienne un « hub de communication » « visible à l’échelle du monde ». Le pire, c’est que les futurs élus de la métropole risquent d’accepter cette feuille de route sans aucune contrepartie.
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