Accueil > Décembre 2009 / N°03

Brèves

La démocratie de la vidéo surveillance

A l’heure des délocalisations et fermetures d’entreprises, s’il y a un secteur qui ne connaît pas la crise c’est bien la sécurité privée, avec un chiffre d’affaire en croissance annuelle de 9% depuis 1998. Protection de bâtiments publics, de chantiers, de maisons individuelles : le marché est gigantesque et les entreprises à avoir flairé le bon filon nombreuses. Parmi elles, Renilg, une société grenobloise qui vient de commercialiser Visidom, «  un système de détection d’intrusion par vidéosurveillance performant, élégant (sic), respectueux de votre vie privée (re-sic) à un prix compétitif  ». «  Équipées de radars infrarouges et alimentées par batterie, de discrètes caméras murales sans fil détectent tout mouvement suspect, activent une sirène d’alarme et filment l’intrus. En moins de deux minutes, une vidéo transitant par ondes radio vers une centrale est transmise par message multimédia au téléphone mobile du propriétaire » (Le Point, 23/07/2009). Le but c’est de permettre la démocratisation de la vidéosurveillance, c’est-à-dire le développement du flicage de tous par tous : «  Pratique également pour surveiller à distance si les enfants sont bien rentrés de l’école, ou si le chat dort tranquille sur le sofa...  » (L’Express, 22/01/2009). Une «  innovation  » tout droit sortie du sérail grenoblois. Renilg fait en effet partie du pôle de compétitivité Minalogic et a reçu le soutien financier de la Région Rhône-Alpes pour lancer Visidom. Son président, Jean Michel Gliner, fait partie de ces entrepreneurs grenoblois dynamiques chouchoutés par la députée Geneviève Fioraso, et s’active notamment dans INP Entreprises SA, Grenoble Université ou l’incubateur d’entreprises Grain. Le titre de son dernier bouquin doit réjouir Michel Destot et ses rêves de grandeur : «  Lyon, Grenoble, la nécessité d’une Mégapôle ».

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