Le Postillon s’est fait plagier ! Fin mars, un texte signé « l’équipe du crachat grenoblois » a été diffusé à l’Institut de Géographie Alpine (IGA) et par internet. Voici des extraits : « Dans le Y grenoblois, on n’arrête pas le progrès ! Encore à la traîne dans leur admiration béate du modèle technocratique grenoblois, l’institut de géographie alpine (qui n’a aujourd’hui d’alpin et de géographique que le nom) et l’institut d’urbanisme de grenoble vont réunir fin mars la grand-messe du gratin technologico-politique grenoblois. L’intitulé de ce colloque qui rassemble un nombre impressionnant de chercheurs paraît un peu pompeux : ‘‘hybridation, hybridité, hybriditude’’ pour mieux tromper les participants et moins vexer les sensibilités critiques. Mais il met en évidence l’inféodation des sciences humaines et sociales à la technologie et au capitalisme internationalisé. En effet, après avoir voulu nous mettre des GPS (Urban Fabrik) dans la tête pour mieux nous contrôler et savoir où nous allons, les chercheurs de l’IGA ne jurent plus que par l’hybridité. Ce concept vide de sens permet néanmoins d’appréhender toute la dimension technologique des rencontres prévues. (...) Lors de cet infâme colloque, qui coûte d’ailleurs plus de 50 000 euros au contribuable (à qui on n’a naturellement pas demandé son avis), tout sera en effet hybride (même le café !). (…) Le mot hybride et ses composés sont répétés pas moins de 92 fois dans le programme ! (...) L’inféodation de la faculté aux pouvoirs locaux nous paraît des plus déplaisantes. Loin du recul critique, du retrait que réclame la posture d’analyste, l’université se réclame carrément proactive. On n’est plus dans l’émission de savoir mais dans l’avalage de gratin dauphinois made in CEA-PS-Destot. Mais cela s’explique mieux quand on sait que la moitié des projets de recherches de la ‘‘cité des territoires’’ sont financés par les collectivités locales. Après cela on comprend mieux le fanatisme pour la technologie et l’amour des universitaires pour les copains de Jean Therme : sans eux plus de sous-sous... Elle est belle l’université française : à s’accroupir les fesses ouvertes devant nos édiles éclairés à la puce RFID ». Pour dire vrai, on n’était pas du tout au courant de ce colloque célébrant le concept universitaire à la mode du moment (l’hybridité) et on a donc été bien surpris quand une lectrice nous a fait suivre ce texte. Surpris et, avouons-le, assez flattés que d’autres s’inspirent de nos écrits. Mais cette parodie n’a pas fait rire les organisateurs du colloque international « Hybride, Hybdridation, Hybridité », surtout après qu’une alarme incendie ait été déclenchée pendant une après-midi, obligeant l’évacuation temporaire d’une partie du bâtiment. Pendant la clôture, les organisateurs ont accusé les auteurs du texte, et indirectement notre journal et le groupe Pièces et Main d’Oeuvre qui les aurait inspiré, d’être responsables de cet acte de malveillance, faisant applaudir l’auditoire contre « de telles méthodes ». Comme si les critiques contre le « modèle grenoblois » ne pouvaient provenir que de petits groupes, alors que visiblement – et pour le plus grand malheur de ces responsables universitaires – elles proviennent de leurs propres étudiants. Il va falloir qu’il repensent l’efficacité de leur formatage hybride.
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