Accueil > ÉTÉ 2022 / N°65

Témoignage d’une ancienne habitante d’un hameau perdu

« À l’époque, dans la vallée, il y avait beaucoup d’entraide »

Une vie quotidienne sans eau courante, sans électricité, sans route, sans moteur. Toute l’année, malgré six mois enneigés et les dangers omniprésents de la montagne. À l’heure de la dépendance accrue à toutes sortes de prothèses technologiques, cette vie exempte de modernités semble inconcevable et appartenir à une époque lointaine et depuis longtemps révolue. Et pourtant, certains la menaient encore dans des montagnes pas très éloignées de Grenoble jusque dans les années 1960. Marie-Thérèse Turc a grandi au Puy, un hameau de Saint-Christophe-en-Oisans accessible uniquement à pied. Loin des clichés sur la vie de souffrance menée en ces territoires reculés, elle garde un « bon souvenir de son enfance » et nous livre nombres d’anecdotes sur ses jeunes années.

C’était une époque où il n’y avait pas de réseau.
De réseau d’eau potable, hein.
Quand Marie-Thérèse était jeune, l’eau arrivait dans un bassin au centre du hameau, et puis après il fallait la porter un peu partout : dans les maisons, les granges, les jardins, pour abreuver les bêtes ou les plantations.
Porter, tout, partout, toujours. Le foin, les vivres, les affaires : quand on habite un hameau à 1 600 mètres d’altitude, inaccessible en voiture, à trois quarts d’heure du centre du village et de la route, le portage fait partie du quotidien.

Mais soixante-trois ans après avoir quitté définitivement ce hameau, Marie-Thérèse raconte ne pas avoir trop souffert de ces portages perpétuels. «  Déjà nous, on avait de la chance : quelques années avant ma naissance, il n’y avait même pas d’eau potable dans le hameau. Il fallait aller la chercher à vingt minutes de marche... » Encore quelques années auparavant, il n’y avait même pas de véritable route qui arrivait au village : la route « moderne » traversant la vallée du Vénéon date de 1928. Comme dans la plupart des terres d’altitude, l’arrivée de la route n’a pas fait venir mais partir les gens. S’il y avait encore 535 personnes à Saint-Christophe-en Oisans en 1886, il n’en restait plus que 319 en 1926 et 91 en 1968.

En 1968, cela faisait déjà quelques années que les parents de Marie-Thérèse avaient définitivement quitté le hameau du Puy, où la famille paternelle était installée depuis au moins cinq générations. Eux ont fait grandir leurs sept enfants tout en menant diverses activités agricoles : légumes, céréales, vaches, moutons, chèvres, cochons. Comme ses quatre sœurs et deux frères, Marie-Thérèse participait activement : « Dès qu’on a pu le faire, je sais pas quel âge moi, six ou sept ans, on aidait. Pour apporter de l’eau aux bêtes, les garder, faire les foins, les patates, etc. Dès qu’on pouvait, on aidait.  » Tous les soirs d’été, aller chercher les chèvres qui pâturaient au-dessus : « Des fois c’était une heure et demie ou deux heures de marche. Et puis il y avait quelques passages bien raides.  » À la fin de l’été, aller traire les vaches qui pâturaient dans le vallon de la Selle où il restait de l’herbe « à une heure et demie de marche » et revenir avec des bidons remplis de lait sur le dos. Dans le hameau, il restait seulement deux familles pendant la jeunesse de Marie-Thérèse : les Brun, la sienne, et puis les Paquet qui avaient dix enfants.

Les agneaux et les fromages étaient vendus dans des hôtels de Bourg d’Oisans. Les revenus étaient complétés par les salaires du père, guide de haute-montagne pendant l’été. « Des fois il fauchait le matin et partait faire une course après. » Les dépenses étaient peu nombreuses, l’essentiel de la nourriture étant produite ou chassée (chamois, grives, marmottes) sur place. « On achetait juste du sucre, du café, de l’huile. Et puis aussi de la farine de blé. Nous on faisait du seigle, ça allait bien pour le pain mais pas pour cuisiner. » C’était pas trop monotone les repas, surtout l’hiver ? « Pas du tout, ma mère cuisinait très bien, elle faisait des crozets, des rissoles, des petits pois avec du lard. C’était même bon et assez varié. Et puis nous on n’a pas souffert pendant la guerre, on produisait ce qu’on mangeait. »

Et le froid, la neige qui restait pendant trois, quatre, cinq, six mois selon les années ? « C’est vrai que les maisons n’étaient pas bien chauffées, mais on était habitués. Je n’ai pas le souvenir d’avoir souffert du froid, il fallait faire du bois, on n’avait pas d’autre moyen de chauffage. » Et de raconter les sorties à ski au-dessus du hameau, les journées à marcher et crapahuter partout, celles passées au printemps à « épierrer » [enlever les pierres des champs] ou remonter la terre descendue pendant l’hiver du bas vers le haut des champs, les soirées autour de la lampe à carbure, les bals à Saint-Christophe ou à Venosc. « Une fois on avait dansé toute la nuit à Venosc, on est remonté à pied au petit matin, mon père nous a pas laissé dormir, il fallait planter des raves...  » Malgré les dangers mortels entourant le hameau, les frères et sœurs jouissaient d’une grande liberté : « Mes parents n’étaient pas du tout anxieux, ils nous laissaient partir, avaient confiance en nous, on n’avait jamais de recommandations. »

Avec un tel isolement, quid des maladies et de la mortalité infantile ? «  Seul le premier enfant de ma mère est mort-né. Sinon il y avait toujours un médecin ou une sage-femme qui venait et les sept autres accouchements se sont bien passés. J’ai pas le souvenir d’avoir été malade, les sept enfants je crois qu’on a jamais vu un médecin. » Une fois son père avait un abcès dans la bouche «  qui lui faisait très mal. On est allé à Saint-Christophe [où il y avait un téléphone] appeler un médecin de Bourg d’Oisans. Il faisait mauvais temps, il a mis deux jours pour monter. Entre-temps mon père l’avait enlevé avec un couteau. “Vous auriez pu vous saigner”avait dit le médecin...  » Les sept enfants n’ont eux jamais eu d’accident grave, selon Marie-Thérèse qui se souvient par contre d’une mésaventure arrivée à la famille d’à côté. « Un jour d’hiver, les voisins avaient lâché leurs chèvres. En allant les chercher, un des fils est tombé en passant un couloir de neige et a eu une fracture du crâne. La mère était assez forte elle l’a descendu sur le dos jusqu’au Plan du lac, après des secours sont venus.  » Pour les malheurs de sa famille, elle se remémore : « Dans les années 45, mon frère avait tondu les moutons dès la première semaine de mai. À ce moment ils étaient en liberté. Il a fait une grosse tempête de neige, du vent, de la tourmente, on se croyait en plein mois d’hiver. Les moutons sont montés en direction du lac noir, au dessus du Puy, pour se réfugier dans une grotte. Lorsque mon frère retrouva les douze, ils étaient morts de froid, n’ayant plus de laine pour les protéger. »

Plus que l’âpreté des conditions de vie et des risques encourus, ce sont les bons moments et notamment l’entraide qui reviennent dans les paroles de l’ancienne habitante du Puy. « À l’époque, dans la vallée, il y avait beaucoup de monde et on s’entraidait. Mon père avait deux mulets qu’il prêtait, mon frère allait labourer pour des gens du village. En échange ils venaient nous aider à moissonner. Quand on ramassait les pommes de terre, on était des fois trente personnes… À ce moment-là, on ne s’occupait pas de politique, le seul lien c’était avec les touristes l’été. »

À quatre-vingt-sept ans, Marie-Thérèse saute d’un détail à l’autre de sa jeunesse, tout sourire, en s’excusant presque d’éprouver une certaine « nostalgie  ». «  Quand je leur raconte ça, mes enfants disent “c’était une autre époque », s’exclame-t-elle malicieusement. « C’était dur mais ce que j’ai vu en voyageant dans des pays sans confort moderne, moi je l’ai vécu !  »

Dans l’imaginaire collectif et dans la plupart des «  récits  » [1], la vie dans ces endroits reculés ne pouvait être synonyme que de souffrance intense. Comme partout, comme tout le temps, il y avait des joies et des peines, certes très différentes de celles actuelles. Mais aujourd’hui, ne restent que les peines. Les traces écrites restantes insistent sur la dureté d’une « vie archaïque, dépourvue de tous les artifices de la vie moderne, d’une économie pauvre sans rapport avec l’extérieur  ». Un texte paru dans la Revue de géographie alpine en 1955, intitulé «  La vie dans une cellule de haute-montagne  » : Saint-Christophe-en-Oisans s’étonne que l’exode montagnard n’ait pas été plus rapide dans cette vallée, que les habitants n’aient pas été chercher des « sorts plus enviables » ailleurs avant.

Dans ce document, de multiples détails sont racontés, par exemple sur la dureté des travaux physiques : « Les vieillards de la Ville évoquent souvent le temps où ils allaient faire du foin à l’Alpe du Pin et ramenaient tout sur leur dos ; ce trajet comporte une descente de 200 mètres [de dénivelé] pour traverser le Vénéon par une passerelle, puis une rude montée de 550 mètres [de dénivelé]. » Précision : cette randonnée déjà conséquente pour nombre de marcheurs actuels était donc réalisée avec des bottes de plusieurs dizaines de kilos sur le dos, «  jusqu’à soixante kilos pour les hommes », selon Marie-Thérèse.

L’autrice insiste aussi sur les très grandes différences entre les saisons, un été suractif avec quantité de travaux agricoles à faire en plus des activités de guide ou d’hôtelier, et un hiver où la quantité de neige « condamne » à l’inaction. « Plus encore peut-être que ces dures conditions de vie, l’inaction pèse sur les habitants. Il faut vivre au ralenti, se lever tard et se coucher tôt. Le seul travail quotidien consiste le matin à ménager des issues dans la neige et soigner les bêtes. Les hommes vont quelquefois couper du bois, les femmes filent et tricotent. Les veillées sont longues ; les familles se réunissent entre elles, invitant à tour de rôle l’institutrice. Les habitants des Etages se joignaient le dimanche à ceux de la Bérarde [NDR : d’autres hameaux de Saint-Christophe-en-Oisans] ; la belote était très en faveur et aussi la pétanque sur la neige tassée aux heures de soleil.  » Se lever tard, se coucher tôt, veiller longuement, jouer à la belote ou à la pétanque : pour l’autrice, ce rythme au ralenti imposé par les éléments naturels est forcément déprimant. D’autres écrits racontent les jolis moments passés enfermés par la neige. Le texte d’une institutrice La vie d’hiver dans le Haut-Vénéon en 1922 raconte comme les hommes (et a priori seulement eux...) allaient « se soleiller » : « Cette vie au grand air entraîne une vraie sociabilité. Les hommes des Étages ont leur place publique, sur laquelle ils passent beaucoup de temps ensemble ; c’est le pont, qui traverse le Vénéon devant l’école. C’est le seul endroit plat du village, le seul, où l’on puisse enlever la neige complètement et où l’on ait un peu d’espace, en comparaison des petites ruelles. Les hommes y sont presque continuellement, les jours de beau temps, en rond, ou couchés à plat ventre, ou les jambes pendantes au-dessus du torrent. Ils vont là “se soleiller”, ou “écouter le soleil” : ils arrivent et s’en vont avec lui (de 10 à 13 heures en février)…  » Mais dans les deux textes, on n’apprend rien de l’avis de habitants sur cette vie au ralenti. Quoique bien documentés, ces écrits reflètent avant tout le regard de catégories sociales supérieures – institutrice ou universitaire – sur «  la vie dans une cellule de haute-montagne  ».

Voilà pourquoi le témoignage d’une ancienne habitante comme Marie-Thérèse est important. Elle n’a pas de mauvais souvenirs de cette «  inaction » forcée. « Des fois à cause des risques d’avalanches, on ne pouvait pas partir du Puy pendant plusieurs jours ou semaines, mais ce n’était pas grave.  » Pour l’octogénaire, si la vie n’était pas trop dure, c’est aussi grâce à la relative « chance » de sa vallée d’avoir eu quelques revenus extérieurs grâce aux débuts de l’alpinisme. «  Dans le Vénéon, il y a eu un peu de tourisme depuis 1870. Beaucoup d’hommes faisaient guides ou porteurs l’été. À l’époque il n’y avait pas de refuge, il fallait porter le bois, les gamelles, la nourriture, etc. Pour les alpinistes, c’était un peu comme des sherpas. À Bourg d’Oisans, il y avait des enfants de l’assistance, mais dans la vallée il n’y avait pas de misère. J’ai entendu parler de villages où les sols des maisons étaient en terre battue, nous on avait un plancher et trois pièces différentes.  »

Si son père allait à l’école au chef-lieu du village, à trois quarts d’heure de marche, Marie-Thérèse a suivi sa scolarité, jusqu’à quinze ans et son certificat d’études, dans ce petit hameau isolé. «  Au hameau il y a eu une institutrice entre 1936 et 1951. » Avec les deux familles il y a eu jusqu’à 15 élèves dans la classe. La dernière institutrice ayant officié ici, pendant l’année 1950-1951, raconte son expérience dans le livre Ces demoiselles au tableau noir, Souvenirs d’institutrices en Oisans 1913-1968 (sous la direction de Roger Canac, Pug, 2008). La nomination dans un de ces hameaux perdus était vécue comme une punition par les jeunes élèves fraîchement diplômées de l’école normale de Grenoble. Mais René Clayet-Merle a finalement gardé un souvenir éblouissant de son année passée au Puy, à faire la classe pour seulement cinq enfants : « Ces lieux mythiques dont parlent toutes les jeunes institutrices, avec l’espoir de ne pas les connaître, je vais en découvrir un et lequel ? Même à la fin d’une vie, on n’oublie pas. (…) Quand on a passé une année là-haut, qu’on y a trouvé une deuxième famille, on ne peut oublier.  » Marie-Thérèse, citée plusieurs fois dans son texte, est restée en contact avec l’institutrice jusqu’à la fin de sa vie, revenue en visite régulièrement dans la vallée. À la fin de l’année scolaire, toutes les appréhensions et les « chocs » vécus lors de l’arrivée dans ce pays hostile s’étaient évaporés : «  Je ne me languis plus. J’aime ce pays qui m’a adoptée. Je suis éblouie par sa beauté. C’était une aventure non souhaitée mais imposée, qui m’a apporté beaucoup de satisfactions. »

Dans les années 1950, «  à partir de 17 ou 18 ans  », Marie-Thérèse a commencé à aller travailler, dans un hôtel à Saint-Christophe d’abord, puis dans la station naissante des Deux-Alpes avant de migrer deux ans à Grenoble. En 1957, elle a dû remonter vivre au Puy pour aider sa mère malade. Ses parents quitteront définitivement le hameau en 1959 : « Mon père avait mal au genou, tous les enfants étaient partis, ils ne pouvaient plus vivre seuls là-haut. Ils étaient isolés et c’était un peu triste, quand on a vécu en famille, c’est compliqué de se retrouver à deux. Alors leur départ était plutôt un soulagement. » Ses deux frères, guides et moniteurs de ski, n’ont pas voulu reprendre «  la culture » : « Mon père aurait bien aimé, mais ce n’était pas possible. En montagne la culture ça marche si on est nombreux pour travailler... » L’autre famille habitant le hameau partira quelques années plus tard : aujourd’hui les maisons du hameau sont bien entretenues, un couple de retraités y vit une bonne partie de l’année et un des fils de Marie-Thérèse a aménagé un gîte dans l’ancienne maison familiale.

Marie-Thérèse, qui a « toujours aimé marcher », a travaillé en tant que gardienne de refuge, quatre ans à celui de la Selle, puis trente-deux ans à Temple-Écrins. « Mes frères me poussaient à passer le guide parce que j’étais plus hardie qu’eux en montagne. Mais bon il fallait apprendre à grimper, ce n’était pas possible.  » Sur cette période de sa vie elle est aussi intarissable, regrettant l’époque où la montagne était plus «  accessible  » : « Les gens couchaient dans des granges à Saint-Christophe, ou en camping sauvage à la Bérarde. C’était des groupes de la MJC, de l’UCPA ou autres, ils venaient avec un réchaud et leur bouffe, ne dépensaient rien, même dans les refuges où ils apportaient leur nourriture à cuire. L’évolution a fait que les jeunes ne veulent plus porter, ils préfèrent payer. Donc forcément il faut être un peu riche pour faire de l’alpinisme, c’est socialement moins varié qu’avant.  »

Et puis le manque de vie dans la vallée du Vénéon la chagrine. « Avant la Bérarde, c’était la Mecque de l’alpinisme ! Quand on a connu la grandeur d’avant, aujourd’hui c’est triste. » Si les grandes stations toutes proches de l’Alpe d’Huez ou des Deux-Alpes multiplient les aménagements et attirent de riches clients internationaux, ce dynamisme touristique ne profite pas à la vallée encaissée du Vénéon. « De l’autre côté, à Vallouise [dans les Hautes-Alpes], ils ont une station de ski, ça permet aux jeunes de rester dans la vallée en bossant. Qu’est-ce qui tient les gens au pays maintenant, vu qu’il n’y a plus de cultures ? Dans le Vénéon, il n’y a plus de jeunes. Il n’y a plus qu’un seul guide qui est de la vallée, dans les années 1960 il y en avait une cinquantaine ! » Bien loin des plus de 500 habitants du XIXème siècle, une centaine d’habitants réside officiellement à Saint-Christophe-en-Oisans « mais la plupart y vit seulement l’été. L’hiver, ils ne sont plus qu’une trentaine  » assure Marie-Thérèse qui conclut : « J’ai la nostalgie de l’époque où la vallée du Vénéon était bien vivante...  »

Notes

[1Dans Chaudun, la montagne blessée (paru en 2020 au Seuil), le journaliste du Monde Luc Bronner raconte la vie et la mort d’un petit village de montagne des Hautes-Alpes. En manque de ressources à cause du surpâturage et des coupes excessives de bois, les habitants se sont résignés en 1895 à vendre et fuir leur village. Rachetée par l’État, cette vallée exsangue à la fin du XIXème siècle est devenue aujourd’hui une réserve de biodiversité, dont une partie est classée au patrimoine mondial de l’humanité.
À partir d’un travail titanesque de recherches d’archives, Luc Bronner tente de décrire ce qu’a été la vie des anciens habitants et surtout leurs souffrances. Parce que forcément, cent-trente ans après ne restent principalement que les actes de décès, les lettres officielles, les actes notariaux, les archives diocésaines. Autant de documents retranscrivant surtout les mauvaises nouvelles et les drames. S’il ne s’agit pas de nier la dureté de la vie en ces lieux reculés, force est de constater que ces sources ne donnent qu’une vision partielle du quotidien dans ces hautes vallées, les éventuelles joies et la douceur de vivre loin des villes et de l’industrialisation naissante n’ayant forcément laissé aucune trace écrite. D’où l’importance de retranscrire les paroles et sentiments des dernières personnes ayant vécu cette vie loin de tous les avantages et affres du monde moderne.