À Varces, les conditions de détention empirent
Les émeutes et pillages au centre-ville de Grenoble du début de l’été ont encore été une occasion d’appeler à toujours plus de fermeté dans la répression. Le procureur de la République de Grenoble Éric Vaillant, qui a ouvert pour la première fois le tribunal un dimanche pour enchaîner les comparutions immédiates, s’est ainsi vanté de prendre « des réquisitions empreinte de fermeté » pour les participants aux émeutes, ce qui a conduit, par exemple, à des peines de six mois ferme pour des vols de chaussures. Lui a toujours clamé croire en « l’utilité de la prison » et en « l’utilité de la loi répressive », malgré les taux de récidive toujours plus haut. Il ne faut pas être fin psychologue pour douter du fait qu’un gamin s’étant fait entraîner dans des magasins éventrés sorte d’un séjour à Varces moins enragé qu’à son arrivée. Surtout quand on voit l’état de la prison : fin septembre, la contrôleure générale des lieux de privation de liberté sortait un « rapport alarmant » sur l’état de la prison grenobloise : taux d’occupation monté à 176 % en juillet dernier, cuisines et douches collectives dans un « état déplorable » « fils électriques dénudés qui pendent » « détenus obligés de dormir sur des matelas à même le sol », etc. La situation semble avoir encore empiré depuis notre article du n°56 (été 2020). La contrôleure souligne : « La prison, elle est faite pour punir mais aussi pour réinsérer. Mais peut-on se réinsérer dans de telles conditions ? » À propos de ces conditions indignes, il n’est jamais question de « fermeté » : le procureur sur-remplit les prisons, sans se poser plus de questions...