Accueil > Décembre 2013 / N°23

Iznogood : mode d’emploi

Vous avez entre les mains une double page qui servira peut-être aux historiens du futur. Quand ils chercheront à savoir à quoi ressemblait un politicien normal dans les années 2010 en France, ils pourront se référer à ce document. Il faut dire que dans plusieurs siècles, on aura beaucoup de mal à s’imaginer comment des personnages si insipides ont pu avoir autant d’importance dans la vie locale. Membre après membre, nous expliquons donc les caractéristiques principales de cette espèce. Pour rédiger ce mode d’emploi, nous avions l’embarras du choix dans la cuvette. Après avoir hésité à prendre les cas d’école des adjoints municipaux Olivier Noblecourt ou Laure Masson, nous avons finalement opté pour Jérôme Safar. Le premier fayot du maire de Grenoble Michel Destot vient de se faire adouber par son maître pour être le candidat du parti socialiste aux prochaines élections municipales.

Du coin de l’oeil : la surveillance

Sur la sécurité, Jérôme Safar assure ne pas être dans « l’idéologie ». Et c’est vrai que sur ce sujet comme sur d’autres, il ne fait que suivre le sens du vent. Si demain la mode consistait à dépêcher l’armée dans les banlieues, Safar ne tarderait pas à envoyer les chars à la Villeneuve et sur Mistral. Pour l’instant, comme tout le monde installe des caméras à chaque coin de rue, Safar est entré dans le moule alors que d’autres municipalités socialistes (Lille, Nantes, etc.) n’ont pas cédé au lobby de la vidéosurveillance. Les premières installations de caméras sur le parcours des manifestations se sont faites en catimini à l’hiver 2010, la municipalité allant jusqu’à mentir suite aux révélations de notre journal (Le Postillon n°4). En 2011, une partie du centre ville , du square Lafleur ou du Village olympique sont mis sous surveillance avec quelques déclarations 100 % langue de bois du type : « je ne suis pas libéral, en revanche je suis très attaché aux libertés » (Télégrenoble, 07/11/2011). L’hypocrisie atteint des sommets avec la composition du comité d’éthique censé encadrer ce déploiement sécuritaire, composé uniquement d’amis du maire. Plus de trois ans après sa création, il n’a strictement rien produit, ce qui n’empêche pas les caméras de proliférer le long des murs. Pour la cuvée 2013, l’adjoint à la Sécurité annonce au mois d’octobre l’installation de trente-deux caméras au centre-ville et à Villeneuve, Teisseire et Mistral, portant le total à quatre-vingt-quatre (un clin d’oeil à Orwell ?). Le tout s’accompagne de quelques mensonges éhontés : le 10 avril 2010, lors d’une réunion publique il déclare : « nous n’avons pas choisi d’avoir un centre de visionnage mais d’avoir la possibilité de récupérer les images pour qu’elles soient enregistrées et que sur demande du procureur, si fait délictueux il y a, on puisse solliciter la fourniture de ces images ». Quant aux autres caméras, prévues pour surveiller la circulation, « elles ne sont pas visionnées par la police. Elles sont visionnées dans un centre qui est un centre de gestion des flux de circulation sur Grenoble ». Un an et demi plus tard, on apprend que « dans les locaux rénovés de la police municipale se trouve la salle où sont visionnées les images de 49 caméras grenobloises. (...) Ce ne sont donc “que” huit opérateurs formés qui visionnent les images, avec un basculement vers un poste de la police nationale lors des heures de fermeture pour permettre un contrôle 24h/24 » (Grenews, 21/11/2011). En clair : toutes les images des caméras seront surveillées 24h/24 par la police (municipale le jour, nationale la nuit), contrairement à ce qu’avait prétendu Safar, qui peut tout dire tant que ça rassure l’électorat socialiste. Preuve de la fébrilité du premier adjoint sur ce sujet, il avait fait une conférence de presse à l’automne 2010 pour annoncer la généralisation de la vidéosurveillance sur tous les bâtiments municipaux (écoles, bibliothèques, centres sociaux). Annonce restée (heureusement) sans suite depuis mais qui ne manquera pas de ressortir à la prochaine poussée de fièvre sécuritaire.

Le cou d’une girouette

Dire tout et son contraire, c’est un métier, qui ne s’apprend pas uniquement en passant par Sciences-Po. Si Safar y arrive si bien aujourd’hui c’est qu’il a derrière lui de longues années d’apprentissage et d’erreurs. En 2003, il est adjoint à la culture et promet aux acteurs culturels inquiets : « nous ne fermerons aucune salle, pas plus Le Rio que le 145 » (Le Daubé, 23/05/2003). Quelques mois plus tard et malgré une occupation des lieux par des intermittents, le théâtre Le Rio est vendu à Glénat, une entreprise privée, qui en fait son siège social. De ces quelques mois délicats, Safar a su tirer les conséquences : « Oui, j’ai mal géré politiquement le dossier du Rio. Mais voilà : ça fait partie de l’apprentissage. Je suis désolé de le dire mais parfois, on apprend en se plantant » (Grenews, 9/2/2009). Les anciens usagers du site peuvent ainsi se réjouir d’avoir servi d’entraînement à Safar. Par la suite, il se sortira beaucoup mieux de ses retournements de veste. L’engagement n°3 du candidat Michel Destot en 2008 promettait de « ne pas augmenter les impôts locaux ». Moins d’un an après l’élection, son nouvel adjoint aux finances Safar annonce une hausse d’impôts de 9 %. Mais cette fois, la communication est bien rodée, la faute rejetée sur « le désengagement de l’État » et « la crise ». Bref un dossier très bien « géré politiquement » par Safar qui se perfectionne d’année en année. Son dernier fait d’armes concerne son sujet fétiche de la sécurité : après avoir clamé pendant des années qu’il n’était « pas favorable à l’armement de la police municipale » (Grenews, 9/2/2009), il a annoncé au printemps dernier que la police municipale grenobloise serait désormais armée la nuit. Change-t-il aussi souvent d’avis pour prouver qu’il n’est pas un imbécile ?

Ne se mouche pas du coude

Les nombreux mandats de Safar lui permettent d’amasser un joli capital : environ 2897 euros en tant que premier adjoint au maire, 1558 euros comme vice-président de la Métro, 3282 euros à la Région (chiffres de Capital.fr, 04/2013), et plus ou moins 1000 euros pour la présidence de GEG. Soit un total d’environ 8600 euros par mois, sans compter les multiples frais de bouche, défraiements, et autres avantages en nature. Safar se considère « totalement comme un bobo dans ce que cela veut dire aujourd’hui » (Grenews, 9/2/2009). Pour le côté bohème, ça reste à prouver, en revanche pour l’aspect bourgeois, il n’y a aucun doute.

Le bras long

Pour pouvoir être influent, Safar a dû être extrêmement intelligent. Et non spécialisé, avec ça : il est capable d’être également intelligent dans tous les domaines et de prendre n’importe quelle délégation. Après avoir été, en 2001, adjoint à la culture à la ville de Grenoble, il devient en 2008 premier adjoint, en charge des finances, de la gestion déléguée, de la prévention et de la sécurité. Pour s’occuper, il est également nommé président de la société d’économie mixte GEG (Gaz électricité de Grenoble). C’est déjà beaucoup mieux mais vous n’avez encore rien vu. En 2011, il récupère un nouveau portefeuille : la politique de la ville. 2012 lui permet de devenir, en plus de tout ça, premier vice-président de la communauté d’agglomération La Métro en charge de l’économie et de l’innovation. Culture, finances, gestion déléguée, prévention, sécurité, énergie, politique de la ville, économie, recherche : cet homme-là prétend savoir tout gérer. Un syndrome commun aux autres membres de sa caste, ceux qui ont été formatés à Sciences-Pipo, l’école où on apprend à parler sur tout sans connaître quoi que ce soit sur rien. En réalité, ce sont surtout ses nombreux assistants et chargés de mission qui se tapent le boulot, lui arrivant toujours à temps pour la photo.

La langue de bois

Un bon politicien répète régulièrement « qu’il n’aime pas ‘‘la langue de bois’’ » (Le Daubé, 16/12/2010). Ses interventions démontrent systématiquement le contraire et notamment lorsqu’il commence ses phrases par « on ne va pas se raconter d’histoires, mais... ».Quand on le questionne à propos de son statut de dauphin du maire Destot, il affirme sans rire que « sincèrement les problèmes sont aujourd’hui suffisamment importants à gérer au quotidien pour que j’aie autre chose en tête que justement la gestion des dossiers » (Télégrenoble, 3/11/2011), ou deux ans plus tard : « J’ai le souci de ne pas faire passer d’abord l’ambition personnelle mal placée alors que le service des Grenoblois est ce qui doit nous guider » (Télégrenoble, 13/07/2013). Cela sonne très faux, mais tant que c’est bien dit, le journaliste en face se contente de sourire. Tant que ça marche, pourquoi ne pas en abuser ? Alors Safar a rempli son tract de campagne de langue de bois, parfois difficilement compréhensible : « Je mesure la responsabilité et l’exigence qui accompagnent la confiance que je sollicite auprès de vous pour engager notre ville ces six prochaines années ». Le slogan est plus simple mais sonne tout aussi creux :« Aimer Grenoble pour vous ». à notre place ?

La grosse tête

Comme tout politicien, Safar veut de plus en plus de pouvoir. Il milite donc pour que Grenoble devienne une métropole toujours plus peuplée et urbanisée, pour qu’on puisse parler d’elle (et donc de ses dirigeants) au niveau européen ou mondial. Aucune réflexion sur le sens du développement économique sans limite car « nous ne sommes pas dans des dossiers de morale mais de développement du territoire » (Journal des entreprises, 30/05/2013). Pour développer le territoire, on peut donc, sans se soucier de « morale », faire tout et n’importe quoi, comme payer des millions pour faire venir un DJ-star : « Je développe la ville, et pour la développer, il faut aussi faire venir des gens comme David Guetta (…) C’est un débat ahurissant et lunaire, qui est très politisé malgré ce qui peut être dit, toujours les mêmes discours, ça suffit ! Si demain on veut une ville triste, on l’aura, mais moi, je veux une ville heureuse » (Le Daubé, 23/06/2013). Mais bien plus que le bonheur des habitants, c’est l’attractivité de Grenoble qui le préoccupe : « Pour jouer dans la cour des métropoles, il faut avoir de la culture et des loisirs (…) Certains critiquent le sport marchand ? Ça fait partie de l’économie d’aujourd’hui, il faut être dans la réalité.(...) La réflexion est lancée sur une gouvernance économique, un marketing territorial » (Journal des entreprises, 30/05/3013). A ceux qui osent critiquer l’intérêt de faire du marketing territorial, c’est-à-dire d’entrer dans un jeu de concurrence entre les villes et régions, Safar se lamente : « nous renvoyons une image brouillée quand du mal est dit sur notre territoire, un jeu dangereux auquel certains se livrent. (...) Je suis surpris qu’à Grenoble des gens sabotent en permanence nos atouts alors que nous sommes une ville hors-normes. » (Journal des entreprises, 30/05/2013). Safar n’aime pas la contestation et le débat d’idées, il aimerait que tout le monde soit d’accord avec lui pour construire une « ville heureuse ». Par rapport à l’avènement de la métropole, il assène qu’il n’y a « aucune raison d’avoir peur que demain il y ait perte de moyens, perte de puissance, perte de pouvoir, perte de développement. Nous pouvons, étant donné les forces de notre territoire, ne pas avoir peur et nous devons aller de l’avant. (…) Mesurons la chance que nous avons : Grenoble va faire partie du concert des grandes villes et des très grandes villes en France et en Europe. C’est une chance, bien entendu il faut que ça s’accompagne d’un développement humain. Faudrait pas que ça déshumanise l’ensemble du territoire grenoblois mais c’est une opportunité formidable, il faut la saisir » (Télégrenoble, 13/07/2013). Chacun aura compris que Safar se contrefout de savoir si la métropolisation va « déshumaniser l’ensemble du territoire ». Ce qu’il veut « saisir », c’est surtout l’opportunité de faire grossir son futur pouvoir.

Les dents longues

Un bon politicien doit commencer jeune. « J’avoue, ado, j’avais un poster de Laurent Fabius au mur de ma chambre, juste à côte de ceux des tennismen » (Le Daubé, 16/12/2010). Comme une flopée d’élus socialistes actuels, Safar a débuté son engagement politique en entrant à SOS-Racisme en 1983, année du « tournant de la rigueur » et de la mise en œuvres de politiques libérales par le gouvernement socialiste. Sans doute faut-il y voir un signe. Lui le raconte comme une légende : « Ce n’était pas bien vu dans mon établissement du sixième arrondissement de Lyon, un quartier bourgeois et, au moins à l’époque, très connoté à droite. Le censeur m’a interdit de venir au lycée avec une petite main au revers de la veste. Le lendemain, je n’en avais pas une, mais vingt-cinq, partout sur mes vêtements, mon sac... C’est mon état d’esprit : je n’aime pas qu’on me dise ce que je dois faire ou ne pas faire » (Journal des entreprises, 6/02/2009). Pourtant, pour un jeune de gauche ambitieux, il a tout bien fait comme il faut. Après SOS-Racisme, il adhère à l’Unef-ID, puis au parti socialiste en 1986, à vingt ans. à cette époque il est déjà étudiant à l’Institut d’études politiques de Grenoble, dans l’austère « section économie financière ». Mais il ne faut pas croire que Safar s’emmerde. Plus tard, quand il monte à la capitale pour être collaborateur de Michel Rocard, puis directeur de cabinet de Jean-Paul Huchon, maire de Conflans-Sainte-Honorine, il s’éclate : « J’ai d’ailleurs été colocataire avec Benoit Hamon. On passait nos soirées à refaire le monde, à gratter des motions pas toujours réalistes, mais qu’est-ce qu’on s’amusait bien ! » (Le Daubé, 16/12/2010). Sacrées soirées !

Du nez

Cet homme a du flair. Pour devenir maire de Grenoble, il a misé sur le bon poulain : le maire de Grenoble ! Assistant parlementaire, puis chef de cabinet, puis fidèle adjoint de Michel Destot, il a « d’ailleurs avec lui un rapport presque filial » (Le Daubé, 16/12/2010). Après plus de vingt ans de fayotage, le voilà intronisé candidat PS aux municipales grenobloise (ce qui équivaut presque à être candidat du parti communiste en Chine).
Au niveau national, son positionnement est un peu plus confus : présenté strauss-kahnien comme son mentor, il a soutenu Ségolène Royal pour les primaires du PS en 2006, puis Delanoe en 2008 pour le congrès de Reims, et enfin Manuel Valls (avec lequel il a une « proximité amicale ») pour les primaires du PS en 2011. Il y a quelques années, il clamait son admiration pour un des hommes politiques les plus détestés des Français : « Je ne peux pas dire que je l’aime bien mais je reconnais l’intelligence, les capacités, le talent et le culot de Copé. Il est bluffant » (Le Daubé, 16/12/2010). En réalité les idées n’ont que peu d’importance : il est surtout séduit par les capacités politiciennes des stars nationales, et copie leurs principaux défauts (le libéralisme de DSK, le sécuritarisme de Valls et le lyrisme de Royal). Ce vide idéologique saute aux yeux quand Safar explique sur son blog les raisons de l’ouverture d’un compte Facebook : « Quoi de plus normal qu’un socialiste sur un réseau social me direz-vous ». La critique du capitalisme, de la mondialisation, des rapports de production et de domination, c’est fini : être socialiste au XXIème siècle pour Safar, c’est être sur un réseau ».

Les mains lisses

Le travail manuel, celui qui donne les mains calleuses ? Safar ne connaît pas. En bon petit soldat, il a passé sa vie entière dans des bureaux à brasser de la paperasse et à chercher des slogans pourris. Pour avoir un CV plus présentable aux électeurs, il a finalement poussé la porte du privé. « J’ai un seul vrai ami en politique : Jean-Paul Huchon. C’est lui qui m’a donné le conseil le plus important de ma vie. Il m’a dit : ‘‘Tu ne peux pas envisager une carrière politique sans avoir eu une expérience professionnelle extérieur’’. Je lui dois beaucoup » (Le Daubé, 16/12/2010). On sait que les milieux politiques sont souvent liés aux industriels du béton. Safar n’a donc eu aucun problème à trouver un poste chez Bouygues Construction « aux ressources humaines de GFC Construction » puis « au service communication ». Ces six années pas très intenses (il était en même temps conseiller régional et adjoint municipal) lui permettent de faire croire qu’il a découvert la « vraie vie » : « Ça met beaucoup de plomb dans la tête quand on rencontre un chef de chantier qui se lève tous les matins à 5 heures pour travailler dehors par -5ºC et qui est responsable de la sécurité et de la vie de ses ouvriers » (Journal des entreprises, 6/02/2009). En 2007, il doit arrêter « faute de temps » et « à regret » pour se vouer totalement à la carrière politique. à l’écouter, on croirait presque qu’il aurait préféré quitter le service communication, et embaucher avec les ouvriers à cinq heures du matin, mais qu’il a choisi la politique par pur dévouement. Quel sens du sacrifice !

Les chevilles qui enflent

« Encore une fois, il y a actuellement un maire et je ne suis pas Iznogood ». Même s’il le renie, depuis sa plus tendre enfance, le surnom d’Iznogood lui va comme un gant : « Comme enfant il se dépeint comme le petit deuxième ‘‘qui voulait trouver sa place et qui argumentait toujours beaucoup’’ » (Le Daubé, 16/12/2010). Safar a quelquefois des éclairs de lucidité : « En politique, il y a une dose de narcissisme qu’il ne faut pas éluder. On ne fait pas de la politique pour se cacher, on aime être vus, être aimés, c’est normal ». Il faut dire qu’il parle de temps en temps de lui à la troisième personne : « En même temps, Jérôme Safar, il s’est tanné le cuir pendant sept ans à la Culture. Tu es jeune, tu as beau être peut-être intelligent, militant, travailleur, ça marche parfois moins bien » (Grenews, 9/2/2009). Et modeste avec ça ! Pour travailler sur lui le jeune homme « intelligent, militant, travailleur » est allé bossé dans le privé ou il a appris « l’humilité, l’efficacité, la compétitivité et la nécessité de rassembler autour d’un projet », ce qui l’a rendu « capable de prendre de la distance, de donner des priorités » et même de « travailler avec des gens plus intelligents que moi... » (Journal des entreprises, 6/02/2009) ! Heureusement, il n’y en a pas beaucoup...

La gyropode

Safar a été tout fier d’équiper la police municipale de ces curieux engins en 2011, qui font marrer tout le monde. Pour avoir une « ville heureuse » c’est bien plus efficace que David Ghetta.

Pour voir la double page c’est par .

À télécharger