Accueil > Oct / Nov 2015 / N°32

Pour sauver le climat, ils plantent des arbres virtuels !

Le réchauffement climatique, voilà l’ennemi ! Si vous ouvrez de temps en temps les journaux ou écoutez d’une oreille même discrète les informations, vous avez forcément entendu parler de la COP 21, vingt-et-unième conférence mondiale autour du changement climatique, qui se tiendra à Paris en décembre prochain. À cette occasion, un gros battage médiatique est organisé pour promouvoir l’idéologie de la « fuite en avant technologique », qui voudrait nous sauver des désastres écologiques par un développement accru des nouvelles technologies.
À Grenoble, un lieu plus que tout autre incarne la volonté de faire accepter cette idéologie : le CCSTI (centre de culture scientifique technique et industrielle). Alors que se prépare une exposition autour du réchauffement climatique et de la réalité virtuelle, une ancienne stagiaire nous éclaire sur le fonctionnement du CCSTI.

« Comment peut-on mettre un masque à des gens pour leur faire ouvrir les yeux sur quelque chose ? » Le masque dont parle Juliette (pseudonyme), c’est un masque de réalité virtuelle. Un gros bazar qu’on se met devant les yeux, qui tient avec une structure autour de la tête et qui permet de naviguer dans un univers virtuel immersif. Une batterie de capteurs donnent à celui qui porte ce masque l’impression d’être le personnage d’un film.

C’est ce genre de masque qui devrait être utilisé pour la prochaine exposition du CCSTI (centre de culture scientifique technique et industrielle) autour du réchauffement climatique. Le CCSTI ? Un machin abreuvé d’argent public situé dans une casemate du bout de la rue Saint-Laurent (on l’appelle d’ailleurs également comme ça : la Casemate). Fondé en 1979, ce machin est le premier CCSTI de France (depuis il y en a une quarantaine), qui a pour noble mission de « diffuser et promouvoir la culture scientifique auprès de tous les publics », et a attiré – selon leurs chiffres – 42 000 personnes pour l’année 2014.

Jusqu’à l’année dernière, Juliette ne connaissait pas le CCSTI. Étudiante, elle a postulé pour y faire un stage de plusieurs mois : « J’étais curieuse de voir ce qu’était la culture scientifique et en quoi consiste le dialogue art-science-société. Je suis arrivée mi-mars, ma principale mission a été de penser et de réaliser une exposition autour du changement climatique, prévue pour cet automne ».
Le CCSTI monte plusieurs expositions par an, sur des sujets plus ou moins scientifiques comme le dopage, les jeux vidéos ou les « capteurs dans la ville ». En cette année de COP 21, la Casemate a donc décidé de faire comme tout le monde et de parler du réchauffement climatique. Juliette continue : « Au début j’étais enthousiaste : le sujet me touchait, j’étais assez libre et très heureuse d’avoir le temps de faire des recherches sur ce sujet. J’ai donc pu lire et découvrir pas mal de penseurs comme André Gorz ou Philippe Descola. » Mais Juliette a peu à peu déchanté : si elle abordait cette « mission » pleine de curiosité, des interdits et brusques revirements l’inquiètent : « Je voulais qu’on pose les idées de base de l’exposition selon des résultats et des courants de pensée scientifique, pour ensuite envisager quelles formes et outils technologiques conviendraient le mieux pour les exposer. Mais la Casemate tend au contraire à partir de la forme pour voir quels contenus pourraient y entrer. En fait, dans toutes les expositions de la Casemate il faut qu’il y ait des nouvelles technologies et du numérique. Et bien souvent cela se fait au détriment de la finesse de l’analyse en privilégiant le spectaculaire. Cet impératif de recherche de l’innovation devient vite un parasite, car on ne peut plus penser. »

Le CCSTI, financé à hauteur de 1,7 millions d’euros par l’argent public (la Métropole, la ville de Grenoble, la région, l’Etat, l’Europe), possède également une flopée de « partenaires », œuvrant au développement des nouvelles technologies (le Commissariat à l’énergie atomique, Génération Robots, Xerox, Institut des neurosciences, Orange, Minatec...). Que ce centre public fasse la propagande de tout ce que ces « partenaires » privés vendent n’est donc pas un scoop - loin de là -, mais l’expérience de Juliette documente le néant de la pensée qui règne dans ce type de lieux. « La Casemate se revendique être un lieu neutre et ouvert pour discuter les processus d’innovation, la place et l’usage des technologies et du numérique aux niveaux individuel et collectif. Tout en disant promouvoir des débats citoyens, aussi critiques et éthiques, sur des sujets de société. Mais il y a des confusions. La neutralité n’existe pas. Une chose est de tester ces dispositifs technologiques pour servir la présentation de phénomènes scientifiques et faire ce qu’on appelle la médiation culturelle et scientifique. Une autre est de mettre en scène la technologie de manière irrésistible, pour elle-même, de s’en servir d’appât pour le public et de lui demander son avis pour l’aspect contributif quasi-obligatoire mais souvent fictif. Ça peut tomber dans l’acceptabilité, et la propagande. En réalité ce à quoi on fait surtout contribuer le public c’est à cette course en avant de l’innovation dont on ne sait plus quoi faire. Le credo c’est qu’il nous est permis d’inventer de nouveaux usages, de détourner ces produits et ces technologies. En réalité c’est nous qui sommes détournés d’autres questions. Par exemple sur la responsabilité des nouvelles technologies dans la dégradation de l’environnement et le changement climatique, la virtualisation du vivant, la collecte et la mise en données du monde, le rôle et le pouvoir des experts et différents scientifiques dans les négociations locales et internationales ».

Faire participer sans faire penser

Au CCSTI encore plus qu’ailleurs, les nouvelles technologies ne sont pas un questionnement mais un réflexe. « Ils adorent mettre des écrans partout comme dans un rêve technologique. Et pas que des écrans, de plus en plus d’autres formes d’objets techno-magiques connectés, de l’internet dans les objets avec des puces et capteurs. On connecte tout mais quel est le fond ? Les nouveaux outils numériques rendent une exposition ‘‘sexy’’. Mais ta pensée est forcément conditionnée par ces médiums.(...) Par exemple la consigne d’explorer au maximum les possibilités de la réalité virtuelle tout en parlant du changement climatique était un dilemme. Aller dans la réalité virtuelle c’est comme partir de ce monde, ou se prendre pour Dieu. On avertit sur l’isolement profond et le mal-être causé par cette technologie. Au début j’essayais de travailler le collectif et la notion de choix à travers le film immersif mais c’était quasi-impossible. Ca me rappelle ce qu’a déploré Alain Damasio dans une interview à Poptronics sur le jeu Remember Me. Il n’a rien pu y insuffler de politique en raison des mécanismes-mêmes de la technologie du jeu et des impératifs commerciaux. Avec ces technologies on est au mieux ‘‘seul ensemble’’. L’homme se retrouve avec son masque sur la tête et plonge dans un non-lieu virtuel pour du pseudo-sensationnel. »

Construire une exposition autour d’un thème aussi plombant que le réchauffement climatique n’est forcément pas simple. Juliette en était consciente et a tenté de proposer des idées un peu « originales » : « C’est sûr que plein de questions se posent : comment ne pas être uniquement alarmiste ? Comment ne pas marteler ce qui se répète déjà ailleurs ? Comment apprendre des choses au public et donner envie d’agir ? À un moment je voulais introduire une pièce de théâtre. Mais on m’a dit qu’elle ne pourrait être jouée qu’une seule fois, alors que si on met un totem avec des voix enregistrées, ça peut être répété à l’infini. Donc on préfère mettre des dizaines de milliers d’euros pour acheter des machines que payer des gens. Je dois être has been… mais je tiens au vivant ! Pareil pour la programmation dans l’exposition. En cherchant du ludique qui soit sensibilisateur et participatif, j’ai proposé de préparer une sorte de jeu de rôle : un ‘‘procès’’ de la géo-ingénierie [NDR : l’ensemble des techniques visant à modifier le climat et l’environnement dans le long terme], présentant des faits et des arguments ‘‘pour’’ et ‘‘contre’’ mais ici on m’a dit que ce n’était pas possible, que la Casemate ne pouvait pas faire ça. Eux personnellement étaient intéressés mais se retranchaient derrière une image de l’institution. Moi je crois qu’une organisation c’est avant tout des gens qui ont des valeurs et des convictions. Si ce n’est pas la Casemate qui soulève ce genre de questionnements alors qui le fera ? »

L’exemple-type de la grande blague – très chère – que représentent les activités du CCSTI, c’est le Living-lab : ce nouvel espace à la mode dans le monde de la culture scientifique propose au public de tester en « grandeur technique » des nouvelles technologies et de donner son avis dessus. Ils appellent ça « l’innovation ouverte » et selon ses promoteurs, comme les gens participent, le Living lab est « au service de la créativité citoyenne et du développement local ». Mais Juliette doute : « On a organisé une journée living lab pour trouver ce qu’il serait pertinent de mettre dans le film, selon les avis d’un groupe de personnes qui avaient répondu à notre appel à participation. Certes ils ont pu rencontrer deux scientifiques mais cet événement ponctuel ne correspond à aucun engagement dans le long terme. La Casemate ne donne pas suite et ne prend aucune responsabilité vis-à-vis de la parole des gens. Si, on met leur nom au générique - quelle gloire ! La Casemate ne leur donne prise sur rien. On fait tester des technologies aux gens, on prend les idées, on recueille leur avis et on essaye de les restituer. Suite à la journée Living lab, les idées ont été balayées à la réunion suivante et on est finalement parti sur autre chose à mettre dans le masque ». Participer plutôt que de penser : peu importe s’il n’y a aucun enjeu « démocratique », c’est tellement plus à la mode de proposer au public de faire joujou avec un gadget plutôt que de lui demander si la camelote électronique le rend heureux.

Ce simulacre de participation avec le public se produit-il également en interne ? Plutôt que de seulement participer en tant que stagiaire passive, Juliette a cherché à s’impliquer : « D’après mes recherches, je m’étais dit qu’il serait pertinent de proposer une exposition sur le cœur de métier de la Casemate : les nouvelles technologies, le numérique et les processus d’innovation. J’avais donc écrit : ‘‘Les nouvelles technologies vont-elles nous sauver ?’’ Je voulais interroger le modèle d’une course accélérée à l’innovation et à la croissance, qui porte des promesses technologiques aux catastrophes à venir. Des réponses à notre place, qui tendent à faire de nous des assistés et nous éloignent du « faire », bien que ces innovateurs se revendiquent d’être des « makers ». Je voulais creuser dans l’exposition : de quelles énergies se nourrissent ces technologies, quels rapports de production et quels modes de domination elles induisent. Mais aussi quelles relations entre humains, non-humains, et environnement elles proposent. Si les technologies ont permis des missions et des mesures scientifiques de plus en plus précises, peuvent-elles vraiment devenir ‘‘vertes’’ et nous protéger de désordres naturels ? Quelle est la réalité physique, industrielle, de la dématérialisation ? Comment faire transition ? Je voulais d’abord provoquer des débats en réunion. Mais la proposition a été écartée et on n’en a jamais discuté ».

Discuter de tout sans que ça ne change rien

Cette absence de discussion ne relève pas de la censure, ni d’un climat de terreur. Juliette est d’ailleurs un peu gênée à l’idée de participer à un article du Postillon : elle n’aimerait pas passer pour une « traître » vis-à-vis de personnes qui ne l’ont pas maltraitée. À la Casemate, les salariés sont sympas et l’ambiance presque détendue. Il y a bien quelques tensions avec le directeur Laurent Chicoineau (voir encart), mais pas de pressions. On peut parler de tout, mais sans que ça ne change rien : « Ce que je découvrais sur le changement climatique, et comment il tend à rendre les inégalités toujours plus criantes, je trouvais ça assez terrible. J’avais besoin d’en parler avec mes collègues. Alors on a eu de vraies discussions là-dessus, ils sont touchés par la gravité de ce sujet, mais rien n’advient. C’est cynique. En restant sur le terrain des sciences naturelles (bio-physique, géologie, glaciologie, climatologie,…) il y a beaucoup à dire, mais c’est très partiel. En tant que centre de culture scientifique, c’est étrange de ne pas donner autant de place aux sciences humaines, sciences sociales, sciences politiques… Venant plutôt de ce milieu, je trouve fondamental de replacer le débat du changement climatique dans le contexte de négociations internationales. Qu’est-ce que cette COP21 ? Pas seulement une date de lancement d’expo, mais sûrement une énième conférence aux mesures dérisoires, qui se borne à prendre le problème du changement climatique comme un phénomène à part, réglable indépendamment et de préférence selon les lois du marché et de la concurrence, comme pour le marché du CO2. Alors que le changement climatique est inséparable de la façon qu’ont nos sociétés prédatrices de se développer, de la géopolitique de l’énergie et des modes de production, de l’urbanisation et des mouvements de populations... »

Voila pourquoi Juliette a décidé de témoigner publiquement : non pour planter un couteau dans le dos de ses anciens collègues, mais pour que les questionnements qui l’ont bouleversée pendant son stage puissent avoir un écho public. Parce qu’elle ne comprenait pas pourquoi personne ne faisait rien contre ce genre de paradoxes : « Dans la Casemate les technologies sont omniprésentes, ça consomme à fond mais personne ne fait le lien avec le réchauffement climatique. » C’est un réflexe contemporain en vogue : penser que la pollution se limite aux industries « anciennes » (chimie, charbon, diesel) et que les nouvelles technologies sont en revanche « clean ». Certains ont l’impression de sauver la planète en n’achetant plus de journaux-qui-tuent-les-arbres pour s’informer uniquement sur Internet, et omettent de réfléchir aux minéraux rares nécessaires à leurs gadgets et au gouffre énergétique creusé par le fonctionnement d’internet. Le CCSTI veut sauver la planète grâce à la réalité virtuelle, et fuir ainsi les dégâts bien réels causés par les technologies que ce centre technologique promeut tout au long de l’année. Dieu soit loué : les normes scientifiques sont gardiennes de notre salut, la science notre nouvelle religion, les modélisations du futur nos évangiles. Juliette analyse : « La Casemate œuvre au déploiement de ce monde ultra-technologique, qui nous fait miroiter la douceur d’une dépendance infinie de l’humanité aux dispositifs technologiques - dont les coûts prohibitifs ne feront qu’accroître les inégalités individuelles et collectives, dont la production repose sur l’exploitation internationale de travailleurs, dont le modèle d’obsolescence programmée et de boîte noire incompréhensible et irréparable par l’individu lambda pousse jusqu’au paradoxe ce fonctionnement autodestructeur pour notre société. »

C’est ainsi que le CCSTI va « faire mettre un masque aux gens » pour « leur faire ouvrir les yeux » sur le réchauffement climatique, afin qu’ils voient de leur propres yeux les conséquences de ce réchauffement (désert qui avance, banquise qui fond, bref du Yann Arthus Bertrand en 3D). Une ineptie qui devrait en effet coûter quelques 50 000 euros à produire et bénéficier de l’aura du réalisateur Luc Jacquet. Pour Juliette « ils veulent tirer leur légitimité à propos du réchauffement climatique de son nom et non de ce qu’ils ont fait ou pensé ». Paresse, quand tu nous tiens.

Ce Luc Jacquet - connu pour avoir réalisé La Marche de l’Empereur, vient de sortir un nouveau film La glace et le ciel, qui a été projeté en clôture du festival de Cannes, s’il vous plaît messieurs-dames. Centré autour de la vie du glaciologue grenoblois Claude Lorius, ce film - que la rédaction n’a pas eu la chance de voir, le festival de Cannes ne nous envoyant toujours pas d’invitation presse - documente sans doute très bien le réchauffement qui vient. Quant aux solutions proposées, on ne peut que douter de leur pertinence en voyant le nom des partenaires de la Wild Touch, la fondation de Luc Jacquet ayant produit le film : fondation Bettencourt Schueller, fondation Albert II de Monaco, groupe Danone/Evian, Fidal (premier cabinet d’avocats d’affaires), Disneynature, etc. : que des amis des petits oiseaux et des grands profits. Un des membres du « comité scientifique » autour du film n’est par ailleurs pas un inconnu de nos contrées dauphinoises : Jean Therme. Le directeur de la recherche technologique au Commissariat à l’énergie atomique est un grand promoteur de la fuite en avant technologique et aussi un grand ami de la nature : d’ailleurs il fait tous les jours les 66 kilomètres entre Grenoble et Saint-Jean-d’Arvey en taxi (voir Le Postillon n°11).

L’idéologie de Jean Therme est la même que celle du CCSTI, la même que celle de François Hollande ou de la quasi-totalité des responsables : le salut viendra par les nouvelles technologies. Une idéologie qui, face aux dégâts causés par la société industrielle, espère créer un monde nouveau qui échappe au réel : un monde virtuel dominé par le règne des technologies.
La dernière étape de l’exposition du CCSTI, telle qu’elle était prévue jusqu’en juillet, illustre à merveille cette idéologie : il sera apparemment proposé au public de déambuler dans une forêt d’arbres incrustés d’écrans numériques, chacun symbolisant une « initiative locale » luttant contre le réchauffement climatique et à coup sûr permettant de « sauver le climat ». Curieusement, sur les initiatives citées pour l’instant sur leur appel à contribution, il en manque une – pourtant pleine de bon sens : débrancher toutes les machines créées par tous les partenaires du CCSTI.

La symbolique du planter d’arbre est beaucoup utilisée par certains écologistes : pas plus tard que le 21 septembre, le maire Piolle a planté, en compagnie du président de la Ligue pour la protection des oiseaux Allain Bougrain-Dubourg, un « arbre pour le climat » à la Bastille afin de « symboliser l’action de Grenoble pour la nature ». Une symbolique somme toute ridicule mais inoffensive.
Les troncs d’arbres technologiques créant la « forêt virtuelle des initiatives locales » sont symptomatiques d’un changement d’époque : désormais beaucoup ont abandonné l’idée de sauver les conditions matérielles d’une vie saine sur la planète et commencent petit à petit à se faire à l’idée de la création d’une vie totalement artificielle. Mais un autre monde artificiel n’est pas possible : face au désert intellectuel qui avance, des témoignages comme celui de Juliette sont des oasis salvateurs.

Une médaille pour Chicoineau

Le directeur du CCSTI, Laurent Chicoineau, vient de connaître un moment de gloire moderne : il a reçu les insignes de l’Ordre national du mérite. Certes, ce genre de breloques arboré par tout un tas de fripouilles n’est pas une reconnaissance de qualité, surtout quand elle a été donnée par l’ex-ministre Fioraso : elle en a distribué à la pelle ces derniers mois – signe d’un pouvoir en pleine panique qui remercie ses amis comme il peut. Mais le discours prononcé par la députée à cette occasion regorge de passages vraiment humoristiques, comme quand elle dit que ses « qualités premières » sont « l’ouverture d’esprit » et « la modestie » - tous ceux l’ayant côtoyé savent qu’il a un égo « augmenté », que sa modestie est plutôt « virtuelle » et qu’il écoute peu les avis des autres pour décider tout seul. Ce « symbole de l’excellence française » pour Fioraso est quand même parvenu à plonger son établissement dans de « graves difficultés financières » (voir Le Postillon N°27), malgré les millions d’euros d’argent public récoltés notamment par le programme Inmédiats.