Retour vers le foutoir
Les techniques de drague de Carignon
L’éternel retour, épisode 51. Au moment de sa condamnation, en 1995, Carignon avait prévenu : « Je ne renoncerai pas à la vie publique tant que mon honnêteté ne sera pas reconnue. Cela prendra un mois, un an, des années. » Terrible chemin de croix : voilà dix-sept ans que l’ancien maire tente de revenir en politique. Cette fois, il devrait réussir à être tête de liste aux municipales grenobloises de 2020.
Pour le discréditer, ses adversaires brandissent uniquement son passé judiciaire. Mais s’arrêter à ces 29 mois de prison fait passer à côté d’une facette du personnage : Carignon est un infatigable séducteur. Quand il n’est pas à Marrakech (au Maroc), il passe tout son temps à sillonner la ville afin de glaner des soutiens à sa liste autoproclamée « société civile avec les citoyens ». Et les faiblesses de l’actuelle majorité municipale lui permettent de récupérer plein « d’abandonnés ». Comment parvient-il à séduire ?
Un samedi, début mai. Les vestes orange sont de sortie dans le quartier des Eaux Claires. Les vestes orange, c’est l’uniforme des soutiens de Carignon, un collectif pompeusement dénommé « la société civile avec les citoyens ». Ils sont venus pour une opération « porte à porte » et tentent de glisser un tract ou d’entamer une conversation dans les rues du quartier. En se baladant vingt minutes, on tombe sur un binôme composé d’un magistrat à la retraite, François Bernault (qui trouve que les condamnations de Carignon étaient injustifiées), et d’un ancien athlète, Mustapha Essaid (toujours détenteur du record de France du 3 000 mètres). Un peu plus loin, on croise un couple assez âgé, puis Carignon lui-même accompagné du chocolatier Patrice Besson. Ils sont une trentaine, comme deux semaines auparavant au Village Olympique. Et ça se passe bien ? « Le problème c’est qu’il y a plein d’immeubles où on ne peut pas rentrer, on n’a pas les badges », répond l’ancien maire qui par ailleurs répète que la « sécurité » sera le principal thème de sa campagne.
Faire campagne pour Carignon ? Pour ce « pourri », ce « corrompu », l’homme politique recordman du nombre de mois (29) passés en prison sous la Ve République ? « Faut vraiment être bête » jugent nombre de Grenoblois, surtout à gauche et à l’extrême-gauche.
Et pourtant. Depuis le début de l’année, Carignon réunit au moins deux fois par mois trente à cinquante personnes pour faire du porte à porte ou tenir un « forum citoyen » dans différents quartiers de la ville. Semaine après semaine, il convainc de nouveaux soutiens, fait un selfie avec eux et poste une photo sur son compte Twitter. Sur le site de la « société civile avec les citoyens », ils sont pour l’instant 98 à s’être engagés. Pendant ce temps-là, à la République en marche par exemple, ils ne parviennent pas à regrouper plus de vingt personnes pour parler des municipales (voir Le Postillon n°49).
Bien sûr ça n’a rien d’une déferlante. Si Carignon va dans différents quartiers, ce sont souvent les mêmes têtes qu’on voit sur les photos. Mais son potentiel de séduction attise quand même la curiosité. Je voulais aller l’ausculter de plus près alors j’ai adhéré en ligne au collectif de la « société civile avec les citoyens ». Quelques jours plus tard, je rencontre le repris de justice dans un café, non loin de ce quartier hideux Europole, entièrement bétonné par Carignon sur les ruines du quartier populaire de la Frise.
Quadrillage de la ville
« Oui j’aime bien vivre la ville à pied. à vélo par exemple je trouve que c’est moins bien parce qu’on passe mais on voit moins les choses. Je marchais cours Lafontaine l’autre jour et j’ai remarqué que les nouveaux trottoirs sont mal faits, ils sont ballonnés et le maire n’a rien vu. C’est des détails mais si vous multipliez les détails… Quand j’étais maire, je demandais au chauffeur de me déposer au pont de Catane [NDR : en revenant de Paris] et je rentrais à pied à la mairie, pour marcher et rencontrer des gens au hasard, ce qui vous permet d’avoir une température de la ville. La fois d’après, il me déposait à Villeneuve. Après ma journée de travail à la mairie, je rentrais à pied aussi, je rencontrais des clodos, des machins [sic]. »
L’ancien ministre m’assure qu’il n’aime « pas trop les techniques de campagne. Il faut juste partir du concret. » C’est-à-dire parler avec tout le monde, savoir quels sont les problèmes, surtout « l’insécurité », terme qui reviendra au moins 20 fois en une heure de conversation. Pour faire le beau, il invente même une belle fable : « Il y a deux ans, j’ai vu l’évolution de la ville qui m’a tordu le cœur et les boyaux. (…) La ville est en train d’être complètement déclassée, ça va devenir Saint-Étienne ou Amiens. (…) Je suis allé voir les gens en disant : “Prenez la tête d’une liste, moi je vous aiderai. Voilà mon diagnostic, voilà ce qu’il faut faire.” Et ces présidents de société, ces chefs d’entreprise m’ont dit qu’ils étaient d’accord avec moi mais qu’ils ne sauraient jamais faire. Alors chacun m’a dit : “Si vous vous y remettez, moi je vous soutiendrai.” Même si mes proches, ma femme Jacqueline, me disent de ne pas le faire, moi je suis passionnel, je vois la ville comme ça et je peux pas la laisser aller. » Sacré conteur ! Depuis 2002 et la fin de sa période d’inéligibilité, Carignon a voulu se présenter à toutes les élections locales, en ne parvenant qu’à diviser son camp. Quel sens du sacrifice ! Et c’est pas trop dur pour Jacqueline ? « Elle habite au Maroc alors je la rejoins un week-end par mois. » Lui assure « euuuh oui, j’habite euuuuh à Grenoble » sans préciser où.
Si on s’arrête à son passé judiciaire, on oublie une partie du personnage : en plus de ses talents de magouilleur, Carignon est un infatigable séducteur. Il y a trente-six ans, il est devenu maire de la ville après l’avoir parcourue en long, en large et en travers. Le système Carignon, bouquin de Raymond Avrillier et Philippe Descamps datant de 1995, raconte son accession au pouvoir en 1983. Il y a les coups tordus, les rumeurs racistes sur l’ancien maire Dubedout, le téléguidage d’une fausse liste Verte, les putschs organisés pour prendre le contrôle de structures comme la Maison de la culture. Des techniques de rapace perpétuées dans les années 2 000 pour reprendre la tête de l’UMP38 (lire « Carignon est encore dans la cuvette » dans Le Postillon n°11). Dans le bouquin, on apprend notamment que « la recherche de l’électeur devient un métier à part entière pour Alain Carignon (…). Le quadrillage est systématique, le maximum d’électeurs doivent être contactés. Les rencontres permettent de fédérer tous les mécontentements, toutes les frustrations face à la crise économique comme face à la crise de la ville. Quelle que soit la pertinence ou la faiblesse de ses arguments, il est capable de retourner en sa faveur beaucoup d’hésitants qui attendent de se laisser convaincre par un discours simple, mais percutant. (…) Beaucoup apprécient la réelle capacité d’écoute de ce jeune homme, sa faculté à se mettre à leur portée, et sa volonté de fer. »
Drague lourde
Aujourd’hui, il recommence. Au Postillon, plusieurs habitants des quartiers Sud nous ont confié avoir été dragués par l’ancien maire. Le témoignage le plus emblématique est certainement celui de Karim Kadri, président du Cohamis (Comité des habitants de Mistral) : « Carignon m’a appelé une première fois pour parler du quartier Mistral. Je suis à l’écoute de tout le monde qui peut contribuer à l’amélioration du quotidien de mes concitoyens sans tenir compte de leur appartenance politique. Ma seule étiquette politique, c’est Mistral et les mistraliens. Alors je l’ai reçu, on a discuté et puis il a voulu prendre une photo et l’a mis sur Internet avec mon autorisation. Des amis m’ont dit : “Mais qu’est-ce tu fais ? Tu t’es engagé avec lui ?” Alors que pas du tout ! C’est pas parce que j’ai accepté de prendre une photo que je partage ses idées. Mais après il est revenu me voir parce qu’il voulait que je sois sur sa liste. Je lui ai dit non, mais il a insisté par mail et téléphone. Il m’a invité à la Bastille pour la présentation de sa liste “société civile” et après à des forums qu’il organisait. J’ai toujours refusé, alors il a demandé à des personnes qui me connaissent et qui le soutiennent de m’appeler pour me convaincre. Ils me disaient : “Tu sais il dit du bien de toi !”. J’ai répété que ça m’intéressait pas. Il m’a recontacté en m’expliquant “tu préfères êtres décideur ou demandeur ?’’. Il y a d’autres politiques qui m’ont sollicité, mais c’est lui qui a été le plus insistant. »
D’autres personnes racontent le même genre d’histoires, parsemées parfois de promesses d’emplois, en précisant : « Moi je me suis pas fait avoir, mais mon voisin ou le commerçant d’à côté, ils ont été convaincus. » Karim Kadri déplore aussi : « Ma fille, commerçante en centre-ville, l’a rejoint. »
Les réunions de bar
J’avoue : on peut facilement se laisser entraîner par Carignon. Pendant notre rendez-vous, je joue la fan en allant même jusqu’à lui demander de dédicacer son livre. Il déblatère sur l’insécurité donc, son amour de jeunesse le général De Gaulle, le squat le 38 du quartier Saint-Bruno qui « fait peur aux voisins » : « Il veulent une société à part ? Très bien les enfants, faites-le, mais ailleurs. »
Je me présente comme une étudiante franco-chilienne et mon profil l’intéresse beaucoup, parce que le gros de son fan-club l’a connu en tant que maire (et n’est donc plus tout jeune) et parce qu’il veut s’ouvrir des portes dans tous les groupes sociaux. « Vous êtes Chilienne alors… vous savez, à l’époque où j’étais maire, j’avais accueilli beaucoup de réfugiés chiliens, ils étaient vraiment très sympas, très intelligents, ils avaient le contact facile. Vous connaissez des personnes de la communauté chilienne ? Ça doit représenter 200 personnes quand même ou plus. Il faut que je leur tombe dessus un jour... » Et de m’inciter à réfléchir pour être sur la liste et à organiser une de ces fameuses « réunions d’appartement » chères à tous les politiques. « Il faut que Léo vous appelle, c’est lui qui s’occupe des jeunes. Il organise des réunions avec moi et d’autres jeunes : il convainc un ami d’amener cinq amis à lui, on se retrouve plutôt dans les bistrots, les bars à musique et on discute pendant un moment. Pour les jeunes il y a beaucoup de problèmes pour ceux qui aiment la musique, beaucoup de bars sont fermés des trucs comme ça. Et que peut faire le maire ? Tout ! »
Comme Léo ne m’appelle pas, je me pointe à un des forums organisés par la « société civile avec les citoyens », le samedi 18 mai sur la place de Gordes : quand j’arrive avec une amie, une dizaine de personnes attendent de pouvoir parler à Carignon. La moyenne d’âge tourne autour des 60 ans. Une dame s’approche de nous, elle à l’air contente de nous voir : « Oh des jeunes c’est bien, c’est très bien. Il faut faire un évènement avec de la musique dans un grand parc ça plaît aux jeunes ça, ça serait super. » Une autre, dénommée Kitty Lequesne, consultante de son métier, embraye directement sur l’insécurité : « Ah ! Mais nous à Grenoble on voudrait mettre des caméras, partout, partout, partout. Là ils en mettent quelques-unes parce que c’est bientôt les municipales mais ils font semblant. » Et autour de nous, ça râle sur les agressions, les vélos, les travaux, Piolle Pot le dictateur, bref la ligne éditoriale du blog Grenoble le changement. Je n’ai pas pu assez fréquenter ce fan-club pour les étudier sociologiquement. Mais j’ai l’impression que les carignolâtres de 2019 ressemblent à ceux de 1983. À l’époque Le système Carignon analysait : « Il reste une composante essentielle, celle des petits commerçants et des professions libérales traditionnelles souvent dépassées par les évolutions en cours. Cette population apparaît comme réfugiée dans un centre-ville frileux et qui se considère abandonné par l’énergie des bâtisseurs, soucieux du social, qui ont pris les commandes. (…) Cette composante recoupe bien souvent celle des “vrais Grenoblois” qui se sont sentis débordés par les nouveaux arrivants et rejetés des affaires. Alain Carignon comprend tout de suite le poids de cette dimension affective. Il peut se targuer lui d’être un “vrai Dauphinois”, et il sait également se mouler dans les revendications du petit peuple, dont il se fait parfois le représentant face à une élite de gauche souvent découplée de sa base électorale. »
Les soutiens glanés par Carignon soulignent les faiblesses des autres politiques : s’il parvient à convaincre dans les quartiers, c’est parce que nombre d’habitants se sentent abandonnés par la municipalité actuelle. Le cœur de l’électorat de Piolle, ce sont les ingénieurs écolos du centre-ville. Les péquenots des quartiers Sud se sentent déconsidérés et méprisés : Carignon sait leur parler et leur faire espérer un changement de situation. Plusieurs soutiens de Carignon ont ce genre de discours : « J’étais très méfiant mais il m’a vraiment écouté, tandis que les autres sont arrogants. »
La prison comme seul reproche ?
Finalement, Léo m’a rappelée pour me fixer un rendez-vous au jardin de ville. Il a commencé par résumer la trajectoire de Carignon tout en précisant : « Il a fait des années de prison, c’est la seule chose qu’on lui reproche, mais tu peux en parler avec lui ouvertement il assume tout. À l’époque où il était maire et ministre il a su profiter de cette double casquette pour faire rayonner la ville et les gens lui en sont reconnaissants. » Léo a le même âge que moi – 22 ans – mais son attitude me fait penser à un papa qui m’explique la vie : est-ce parce qu’il a une grosse chevalière noire ?
Le plan d’attaque mis en place est plutôt simple : faire des projets à court terme et récupérer les « abandonnés » - « C’est pour ça que Villeneuve et Mistral on y est déjà allés. » Ensuite une « opération coup de poing pour les jeunes à la rentrée ». Pour organiser l’évènement il préconise une réunion au préalable. « Si on arrive à rassembler 20 personnes à cette occasion c’est déjà pas mal, on peut même appeler la presse et ça sera le début du jeu politique. » Mais pour l’instant vous êtes beaucoup de jeunes ? « Oui oui, on est plusieurs... », répond évasif Léo, qui a commencé à contacter les BDE (Bureaux des étudiants) et m’incite à faire la même chose afin de « préparer le terrain pour la rentrée universitaire ». Un autre point important : l’électorat écolo qu’on doit « récupérer à tout prix, parce que si les Grenoblois ont choisi un maire écolo c’est qu’ils sont sensibles à ce sujet. Sauf que nous on va mettre en place l’écologie participative. » Et si jamais Carignon est élu, la suite pourrait intéresser le jeune homme : « Alain va jurer solennellement de ne faire qu’un seul mandat, son but c’est de former quelqu’un pour lui succéder et perpétuer le pouvoir de la droite à Grenoble. »
Léo bosse dans l’événementiel en tant que « manager dans une boite de nuit ». Il me parle de leur projet de faire un appel d’offre pour reprendre le Summum et Alpexpo, et glisse déjà le nom du futur gagnant : « On pense à l’entreprise GL events, c’est une entreprise très grande qui s’occupe de congrès, de salons entre autres, elle dynamiserait la ville en faisant venir plein de monde lors de ces événements. » Implantée dans 20 pays, avec 38 % de collaborateurs internationaux et un chiffre d’affaire d’un milliard d’euros, la multinationale GL events (connue pour avoir fait des ristournes au candidat Macron) est bien loin de l’image des « petits commerçants locaux » que Carignon prétend défendre. Si jamais la drague et les magouilles électorales sont concluantes, après viendra le temps des affaires.
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Société civile ?
Échaudé par ses précédents échecs, Alain Carignon a décidé de ne pas demander l’investiture de son parti les Républicains (il faut également dire que LR a fait 6 % aux dernières européennes à Grenoble). Il se présente donc à la tête d’une liste « société civile avec les citoyens ». Et pourtant : Carignon lui-même est délégué LR de la première circonscription de l’Isère et les principaux membres actifs de sa campagne (Sébastien Tomasella, Romain Branche, François Tarantini, Adrien Fodil, Kitty Lequesne, Brigitte Boer) sont également tous élus dans ce même comité du parti. Parmi les personnalités nationales qui soutiennent l’ancien maire, on trouve notamment le transhumaniste Luc Ferry, ancien ministre LR qui suggérait aux flics de « se servir de leurs armes » contre les gilets jaunes.
Bref, encore une tromperie de plus sur la marchandise à propos des « citoyens » : en 2014, pour l’élection de Piolle, les Verts et l’Ades (association démocratie écologie solidarité) avaient voulu former un rassemblement en créant de toute pièce un Réseau Citoyen, qui a toujours été une coquille vide au service de la municipalité (voir le témoignage de son ancien président Michel Vernerey dans Le Postillon n°37). Pascal Clouaire, une des principales figures du Réseau citoyen et adjoint grenoblois à la démocratie locale, était d’ailleurs présent sur la liste des Verts aux élections européennes de 2019.
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Les vélos plus dangereux que Carrefour ?
Après Léo, Romain Branche est l’autre jeune militant de Carignon. Pour le premier forum citoyen dans le square Docteur Martin en septembre dernier, Romain Branche avait assuré « qu’il y a énormément de jeunes qui soutiennent le mouvement d’Alain Carignon » (Place Gre’net, 9/9/2018). Des jeunes un peu particuliers… et pas seulement parce qu’ils sont habillés en costume cravate un samedi après-midi comme lui sur cette vidéo. Romain Branche, 27 ans, est en effet déjà élu à… Attignat-Oncin, une commune savoyarde située à plus de cinquante kilomètres de notre chère ville. C’est sûr que c’est compliqué de venir à vélo quand on a besoin de plus d’une heure de bagnole pour atteindre Grenoble. Ça n’empêche pas Romain Branche d’être le rédacteur principal du site de la « société civile avec les citoyens ».
Alors que Carignon n’arrête pas de se lamenter sur le sort des petits commerçants du centre-ville gravement menacés par le déploiement des autoroutes à vélo et l’insécurité, ce même Romain Branche bosse en tant que « responsable de rayon » « à la tête d’une équipe de 40 personnes » à … Carrefour-Meylan. Une hyper-grande-surface qui a dû faire fermer beaucoup plus de boutiques que n’importe quelle route piétonisée.
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