Accueil > Octobre 2011 / N°12

Monéo et cartes multiservices

L’université en première ligne de l’acceptabilité

Pas de Monéo, pas de gâteaux. Depuis la rentrée, les étudiants ne possédant pas de cartes Monéo ne peuvent plus manger dans les restaurants universitaires du campus de Grenoble. Ou plutôt : ils peuvent manger mais en payant deux fois plus cher : 7,20 € pour un «  repas passager  » contre 3,05 € pour un repas avec Monéo.
La carte Monéo, c’est ce fameux «  porte-monnaie électronique  » dont le but avoué est de réduire l’usage de pièces de monnaie, c’est-à-dire d’optimiser l’encombrement des poches de son pantalon. Mais ce gadget présage surtout d’un futur ou l’électronique «  personnalisée  » sera devenue obligatoire pour avoir accès aux services les plus basiques. Et qui de mieux que les étudiants pour faire accepter cette invasion technologique ?

«  Avec la carte Monéo, la direction peut savoir à quelle heure commencent et finissent les responsables de caisse. Ils peuvent aussi voir le chiffre d’affaires de la journée de chaque responsable. Et après ils peuvent comparer et favoriser la concurrence entre le personnel. Dans son bureau, le directeur peut voir le nom des personnes qui sont en train de manger ou ceux qui sont partis cinq minutes plus tôt de leur poste ».
Huseyin Ozdemir, délégué CGT du Crous (Centre Régional des Œuvres Universitaires et Scolaires) de Grenoble, est plutôt remonté quand on évoque avec lui la carte Monéo, utilisée dans tous les restaurants universitaires du campus de Grenoble. D’abord à cause du potentiel fichage induit par le déploiement de Monéo, permettant à la direction du Crous de suivre à la trace électronique chaque salarié des restaurants universitaires. Mais aussi à cause des conséquences que le déploiement de cette carte pourra avoir sur le futur du Crous : «  Toutes les personnes qui n’ont pas de carte Monéo ne vont plus venir au Crous. Beaucoup d’étudiants n’ont pas de carte Monéo et ne voudront pas payer deux fois plus. 7,10 euros pour les repas qu’on sert, ce n’est pas possible. Et du coup forcément le chiffre d’affaire des restaurants universitaires va baisser, et ils vont ‘’rationaliser’’ et fermer des unités. L’objectif à long terme c’est de ‘’renforcer l’autonomie du Crous’’. C’est-à-dire qu’ils vont réformer le Crous comme l’université et ils vont le privatiser. Avec les moyens technologiques, il y aura de moins en moins de personnel. (…) Avec l’Opération Campus, il va y avoir de plus en plus d’entreprises privées sur le Campus. A terme la restauration sera assurée par des entreprises privées  ».

Une opération bancaire

La carte Monéo serait-elle une opération pour couler le Crous et privatiser le Campus (voir Le Postillon n°8 et n°11)  ? Si les restaurants universitaires risquent effectivement d’être une victime collatérale de son déploiement, ce n’est assurément pas la raison d’exister de Monéo. Le but de ce «  porte-monnaie électronique  » est avant tout financier  : Monéo a été crée par un consortium, répondant au doux nom de Billetique Monétique Service (BDS) qui regroupait dix banques françaises : BNP Paribas, Banque Populaire, Caisse d’épargne, HSBC, CIC, Crédit Egricole, Crédit Lyonnais, Crédit Mutuel, La Banque Postale, Société Générale. Si elles ont investi dans ce projet, ce n’est ni par amour de l’humanité, ni par volonté d’aider son prochain, mais bien parce qu’elles avaient à y gagner. Huseyin Ozdemir n’est pas dupe : «   Beaucoup disent que ‘’c’est bien parce que c’est l’avenir, les nouvelles technologies’’ mais d’un autre côté on sait que c’est les banques qui l’ont introduit. Ils ont voulu l’implanter dans toute la population, mais comme ça n’a pas marché, alors ils l’ont implanté chez les étudiants pour qu’eux déjà commencent à l’utiliser  ».

Monéo fut d’abord un échec retentissant largement mérité. Introduit à grand renfort de publicité à Tours à la fin de l’année 1999, puis étendu à d’autres communes, Monéo n’a jamais vraiment fonctionné. Les raisons : le refus de la grande majorité des petits commerçants d’installer les terminaux permettant de payer avec Monéo, mais aussi et surtout l’opacité du système. Rien ne garantit en effet que les données collectées à chaque achat ne sont pas massivement traitées et qu’une banque ne s’intéresse pas à tous les détails sur les dépenses de la vie quotidienne de ses clients. Et même si les créateurs de Monéo clament qu’il n’en est rien, l’outil existe et peut être utilisé. C’est même cette raison qui a poussé la très raisonnable association UFC-Que Choisir à appeler les consommateurs au boycott de la carte Monéo à la fin de l’année 2002. Un boycott qui a très bien marché puisque personne ou presque n’utilisait Monéo.

Les étudiants comme cobayes

L’histoire aurait pu en rester là et Monéo rejoindre la poubelle de l’histoire des innovations commerciales. C’était sans compter sur l’opiniâtreté des promoteurs de Monéo qui décidèrent de faire rentrer par la porte étudiante le concept qui avait été jeté par la fenêtre de l’acceptabilité. C’est que les étudiants sont des êtres avides «  d’innovations  » en tout genre et que les questions relatives au fichage et à la liberté les préoccupent beaucoup moins que celles relatives à leur prochain partiel.

BDS, qui gérait Monéo, a donc passé un accord avec le Crous, pour qu’il équipe de la fameuse carte tous les restaurants universitaires, mais aussi les bibliothèques, les laveries ou les machines à café. En parallèle, BDS s’est aussi engagé avec quelques municipalités pour équiper leurs parcmètres.
Et cette fois-ci, en rendant le gadget obligatoire pour la majorité des étudiants, l’opération a évidemment réussie : «  Aujourd’hui, quatre étudiants sur cinq en France ont une carte Monéo. Et des expériences sont menées à Nice et à Toulon pour intégrer la puce à une clé USB ou à un téléphone portable. Les dirigeants de Monéo s’intéressent aussi aux collectivités locales, un marché gigantesque. (...) 40 millions de transactions payantes ont été effectuées en 2010 grâce à Monéo » (Le Parisien, 21/12/2010).

Cette réussite a forcément attiré les convoitises monétaires et c’est finalement un fonds d’investissement français, BlackFin Capital Partners, qui a racheté Monéo au consortium des banques. Avec un maximum d’ambition : «  ‘’Nous souhaitons faire passer Monéo d’une croissance molle à une croissance agressive en partant du succès réalisé autour des étudiants’’, explique à L’Agefi Eric May, l’un des quatre fondateurs de BlackFin  » (www.agefi.fr, 07/12/2010 ). Le but de cette «  croissance agressive  » : conquérir un maximum d’autres marchés et réussir là où Monéo avait échoué au début des années 2000  : «  Avec l’idée à terme de finir par convaincre les commerçants. ‘’Plus nous développerons de service grand public, plus ils seront tentés d’adhérer’’, anticipe Eric May  » (Le Parisien, 21/12/2010). L’agressivité affichée de BlackFin contraste avec le but officiel de Monéo, à savoir «  simplifier la vie  ». Il faut dire que remplacer de simples billets et pièces de monnaies par des cartes électroniques et leur cortèges de chargeurs automatiques, terminaux, monnayeurs, n’a rien de «  simple  ».

Le porte-monnaie électronique est donc bien parti pour réussir son développement et à terme devenir indispensable pour chacun d’entre nous ; comme il l’est actuellement pour les étudiants désirant manger pas cher sur le campus à midi. Qu’en pensent ces derniers ? «  Je trouve ça bien  » ; «  Pour moi il n’y a pas de problème » ; «  Moi, j’en pense rien, je l’utilise c’est tout » ; «  C’est pratique on peut même l’utiliser à la machine à café  » ; « Je trouve ça super et puis pour manger c’est moins cher (sic)  ». A écouter les réponses à notre petit micro-trottoir dans la queue du resto U Diderot, on se dit que les promoteurs de Monéo ont vraiment bien fait de miser sur la béatitude et le manque d’esprit critique des étudiants.

Des expérimentations bientôt obligatoires

D’ailleurs, la politique d’expérimentation de nouveaux gadgets dans les universités ne s’arrête pas à Monéo. Le «  porte-monnaie électronique  » n’est qu’une étape vers un monde où l’électronique – sous forme de carte, dans les téléphones portables, ou sous la peau – deviendra indispensable pour avoir accès à n’importe quel service. Sur les campus, les «  expérimentations » se multiplient :

  • A Lyon : la carte Monéo est directement intégrée à la carte d’étudiant, ce qui donne une véritable «  carte multi-services  ». Outre l’accès à tous les services étudiants (repas, bibliothèques, accès), elle permettra sous peu d’emprunter les fameux Vélov’.
  • A Nice : «  Le projet Nice Future Campus - partie intégrante du programme ‘‘Nice ville du sans contact mobile’’, a pour but de créer la première carte étudiante virtuelle multiservices, en Europe, embarquée dans des téléphones mobiles. (…) Présentation des services mobiles de la première carte virtuelle étudiante  :
    Un service de localisation d’information contextualisé  : en touchant une cible taguée NFC sur le campus, l’utilisateur pourra visualiser le trajet vers son prochain cours, trouver un lieu donné, l’emplacement d’un livre dans la bibliothèque, etc. Ce service propose également, en mode impactile sur une vitrine, l’accès aux informations générales de l’université aux petites annonces, aux offres d’emplois et de stages…
    Un service de réseau social géo-localisé  : l’étudiant pourra ‘bloguer’ un lieu, un livre et laisser un message contextuel sur les réseaux sociaux Facebook® ou Twitter® par simple contact avec un tag NFC.
    Un service de bibliothèque en réalité augmenté  : en touchant/scannant la cible d’un livre, l’étudiant peut parcourir les recommandations des professeurs de son cursus, les annotations de ce livre et les commentaires laissés par les autres étudiants, mais également interagir en retour pour donner son avis.
    L’application Woomji d’Extelia (en partenariat avec l’université) dédiée à la gestion d’événements et de ticketing / couponing sur mobile NFC  ».
    Un service de paiement mobile au Crous (Restaurant Universitaire), sur les distributeurs automatiques ainsi que chez les commerçants autour du campus grâce au porte-monnaie électronique Monéo intégré.  » ((http://investincotedazur.com, 15/07/2011).
  • A Grenoble : «  Depuis 2006, les étudiants et les personnels de l’Ecole d’Ingénieurs Phelma de Grenoble INP bénéficient ainsi des services de la carte Moneo BMS2. Limitée au site Minatec sur le polygone scientifique de Grenoble, cette carte offre plusieurs fonctionnalités : identification, contrôle d’accès aux bâtiments et aux bibliothèques, paiement des repas dans les cafeterias du Crous. (…) Depuis la rentrée universitaire 2009-2010, l’UFR Informatique et Mathématiques Appliquées - Grenoble (IMAG) de l’UJF propose à ses étudiants et à ses personnels une nouvelle carte multiservices. Une carte d’étudiant ou une carte professionnelle intelligente qui permet de multiplier les applications et les services sur une carte à puce unique grâce à la technologie Java. Le déploiement de cette technologie constitue une première dans les universités françaises et ouvre la voie à une nouvelle génération de cartes d’étudiant. (…) Une étape décisive devrait aussi être franchie prochainement avec l’intégration de l’application transport Calypso compatible avec la télébilletterie multimodale OùRA-Rhône-Alpes. En accord avec les collectivités locales et les transporteurs publics, la carte multiservices de l’UFR IMAG pourra fonctionner comme une véritable carte de transport avec l’accès au réseau bus et tramway de la SEMITAG et au réseau ferroviaire régional de la SNCF  » (www.ujf-grenoble.fr).

Pour résumer ce charabia un peu austère : bientôt les étudiants ne pourront plus exister sur le campus sans leur carte électronique, accessoirement intégrée à leur téléphone portable. Par la centralisation de toutes ces données électroniques, certaines personnes pourront potentiellement connaître en un clic les aller-retours des étudiants et du personnel dans l’école, les livres qu’ils empruntent à la bibliothèque, leurs destinations de week-end, les concerts qu’ils vont voir... Un énorme fichier de plus qui pourrait «  simplifier la vie  » d’un pouvoir totalitaire mais en aucun cas «  simplifier la vie  » des vrais gens, comme le prétend Monéo.

Et quand on vous dit que ce qui est testé sur les campus de Nice ou de l’IMAG de Grenoble concernera bientôt tout le monde, ce n’est pas de la paranoïa. Ainsi se conclut un rapport sur l’expérimentation menée à l’IMAG ( Jean-François Desnos, Gérard Forestier, Déploiement d’une Java Card à l’Université de Grenoble - UFR IMAG) : «  Ce projet nous a permis de mettre en œuvre une technologie novatrice qui a atteint un niveau de maturité technique et permet d’envisager des déploiements à plus grande échelle dans les années à venir. Ce choix nous a permis de mettre en place dans la première applet « université » les usages que nous avions envisagés depuis un certain temps. Malgré la jeunesse de cette technologie, le déploiement des fonctions de contrôle d’accès et de personnalisation de cartes s’est très bien déroulé. Le potentiel de cette carte avec les possibilités d’intégration de nouvelles applications offre de nombreuses perspectives intéressantes dont certaines sont déjà en cours  ».

Du canular à la réalité

Vous souvenez-vous de «  Libertys  » ? C’est le titre d’un dépliant de 4 pages distribué en juin 2005 à plusieurs milliers d’exemplaires dans les boîtes aux lettres grenobloises. Il présentait «  Libertys, la nouvelle carte d’identité et de services  » , électronique, biométrique, sans contact, potentiellement implantable sous la peau, et remplaçant toutes les anciennes cartes (relatives à l’identification, à la santé, au paiement, aux services, à l’administration). Sur ce document, l’Isère était présenté comme un «  site pilote  » pour l’implantation de cette nouvelle carte, appelée à devenir obligatoire. «  Avec « pour en savoir plus », deux numéros d’informations  : ceux de... La Métro et du conseil général, dont les lignes téléphoniques ont un peu souffert, on l’imagine, entre lundi et hier  » (Le Daubé, 8/06/05) . Il s’agissait en fait d’un canular à grande échelle, sûrement monté pour dénoncer le fichage, la centralisation des données, l’invasion de l’électronique et les technologies sécuritaires.

Six ans plus tard, la «  carte d’identité et de services  » unique n’est pas encore obligatoire. Mais le déploiement de Monéo et d’autres cartes multiservices démontrent que les auteurs du canular Libertys devançaient juste la réalité de quelques années : une telle carte pourrait voir le jour prochainement.

A Tours, les bornes Monéo ont été «  fauchées  »

En 2007, un «  Collectif des Faucheurs Monéo  » détruisait des bornes Monéo sur le campus de Tours. Voici un extrait de leur communiqué :
«  Nous revendiquons la dégradation de 8 bornes Monéo (sur 18) de l’université de tours, soit presque la moitié de ces bornes le mercredi 31 octobre 2007 !!!
Pourquoi cette action ?
Notre action ne relève absolument pas du vandalisme, mais est le résultat d’une solide réflexion sur une situation absolument inacceptable ! Depuis cette rentrée 2007/2008 l’université force en effet les étudiants voulant manger au restaurant universitaire à utiliser le porte-monnaie électronique Monéo. (...)
Nous considérons que le temps de la prévention concernant l’attaque incessante menée à l’encontre de nos libertés individuelles est révolu. (…) Quand avons-nous été consultés sur ce sujet ?!! Ici ou ailleurs on ne nous demande jamais notre avis ! On nous propose tout d’abord un nouveau service technologique sur le mode du choix (ici lancement en 1998 de Monéo), puis dès qu’un pourcentage assez conséquent de personnes l’utilise ou dès qu’il est banalisé (ici tentative de banalisation forcée auprès des étudiants, ce service n’ayant pas accroché les autres tranches d’âge de la population), on rend ce service obligatoire (ce qui arrivera dans quelques années concernant le porte-monnaie électronique, il ne s‘agit que d’une question de temps !) ! C’est exactement ce que les banques veulent faire avec Monéo à terme : supprimer l’argent liquide et inventer un monde où ne circulera que de l’argent électronique !! Loin d’avoir voulu prendre les étudiants en « otage », nous espérons que le caractère spectaculaire de notre action servira à une réelle prise de conscience !  »

Dans les transports aussi, la liberté a un coût

Un lecteur du Postillon nous a adressé ce récit, où il raconte comment le réseau Transisère rend lui aussi les cartes électroniques obligatoires. Si vous ne voulez pas rentrer dans un fichier en plus, il vous faudra payer plus cher pour voyager.

«  Début juin, je dois prendre un car Tranisère pour aller chez moi, au sud du département, depuis Grenoble. Chômeur, j’ai droit à un tarif Éco, ce qui m’oblige à présenter mon ‘Pass identité’, une simple carte avec photo, nom et adresse que j’avais obtenu quelques mois auparavant moyennant un formulaire et quelques justificatifs. Première surprise : malgré le fait qu’elle soit périmée au 30/10/2011, la dame qui occupe le guichet me signale qu’elle n’est plus valable. Mais ce n’est pas un problème de date, puisqu’elle enchaine  : «  ce n’est pas grave, je vais vous en faire une autre  ».
Elle prend alors mon «  Pass identité  », saisit mon nom, prénom et adresse dans l’ordinateur et scanne la photo de la carte. D’un grand tas elle prend une carte OùRA vierge qu’elle dépose sur la surface lectrice et y introduit mes données, puis elle la met dans une imprimante spéciale et la carte OùRA ressort avec ma photo et mon nom, plus le numéro de carte. C’est ainsi que je suis devenu titulaire d’une carte OùRA sans le demander.
Le billet physique n’existera plus pour moi, mon billet «  est dans la carte  ». Mais, quoiqu’elle oublie de le préciser, mon billet reste aussi enregistré dans l’ordinateur, de sorte que la nature et les dates de mes trajets en transport public sont désormais associés à mon nom. Voilà comment je suis entré dans un nouveau fichier. Et il n’y a pas d’autre moyen d’avoir son tarif réduit, car à partir du 1er avril 2011 «  pour l’accès aux tarifs réduits et abonnement annuel, la carte OùRA ! nominative est obligatoire  » peut-on voir écrit un peu partout, gare, cars et site internet,... dès qu’on y fait gaffe.
Mais ce traitement que je crois réservé aux seuls bénéficiaires des tarifs réduits, s’étend en fait à tout le monde à partir du mois de septembre, avec la publication de la nouvelle tarification pour 2011-2012. On peut y voir l’apparition d’un nouveau type de billet, le ‘billet simple’. Il a les mêmes caractéristiques que l’ancien ‘billet 1 trajet classique’ «  Valable pour un trajet sur une seule ligne du réseau et ne permet pas de correspondance  », sauf qu’il est plus cher et qu’il peut être acheté sans carte OùRA. En effet «  Tous les titres sont délivrés sur support CARTE OùRA ! à l’exception du billet simple  » apprend on sur le site de Transisère. Ou, dit autrement, ne pas avoir sa carte OùRA implique de payer plus cher ses voyages. A titre d’exemple, avant, un billet «  1 trajet 4 zones  » sans réduction coutait 5,80€ et avec réduction 4,10€  ; maintenant pour le même trajet on a le billet sans carte OùRA à 6,30€, le billet sans réduction mais avec OùRA à 5,80€ et le tarif Eco, toujours «  sur support personnalisé  » comme ils l’appellent, à 4,40€   ». R.G.