Chères soignantes désespérées par le manque de moyens, vous vous demandez où est passé l’argent magique ? Il est chez les troufions ! Entre 2017 et 2022, le budget de la défense nationale est passé de 32 à 41 milliards d’euros, et sera en moyenne de 59 milliards entre 2024 et 2030. Car en ces temps où la France contemple béate l’horreur au Moyen-Orient, il nous faut apparemment « avoir une guerre d’avance » selon Emmanuel Macron. Une aubaine pour la Silicon Valley grenobloise et toutes les start-up du CEA qui savent aussi bien convertir les deniers publics en rentabilité industrielle que transformer « commerce de la mort », par exemple, en « développement d’échanges et de réflexions entre Lynred, les élèves-ingénieurs, les doctorants et les étudiants des masters de Grenoble INP - UGA ». Dernière née de la collusion entre le complexe militaro-industriel et le monde académique de la « science neutre », la Chaire Deep Red s’est installée l’an dernier sur les rives de l’Isère. Dotée de 750 000€ sur 5 ans, la chaire « a pour mission de soutenir des activités de recherche répondant aux enjeux futurs de l’intelligence artificielle (IA) au service de l’imagerie infrarouge » parce que, selon son directeur, Jocelyn Chanussot : « Que ce soit pour la surveillance des gaz à effet de serre ou la sécurité pour l’aide à la conduite de nuit, l’imagerie infrarouge joue un rôle capital. » Vive donc l’infrarouge ! Sauf que la chaire Deep Red est financée par Lyn-Red dont les prouesses en matière de bricolages autour de l’embargo sur la vente d’armes à la Russie commencent à alimenter la chronique. Et, de fait, en contradiction totale avec les annonces politiquement correctes aux termes méticuleusement choisis autour de la Chaire Deep Red (aucun des sites de l’UGA ou Grenoble-INP relayant les infos sur Deep Red n’évoque le mot « radar », même pour une application civile), l’entreprise Lynred, co-détenue par les deux grands groupes militaires nationaux Thalès et Safran, est très majoritairement orientée vers des applications militaires : « Les produits [de Lynred] sont au cœur de nombreux programmes et applications militaires » lit-on ainsi sur leur site. Et dernièrement, l’entreprise fait surtout parler d’elle pour tous les embargos qu’elle a violés pour armer les dictatures turque (voir Le Postillon n°61) ou russe (voir – entre autres – le récent dossier « Russian papers » sur le site de Blast). Si un collectif d’étudiants et de chercheurs s’est constitué pour dénoncer cette « chaire rouge-sang », ils ne sont pas encore parvenus à rencontrer ses responsables, car pour Jocelyn Chanussot « les conditions ne sont pas réunies pour des échanges constructifs, à la hauteur des enjeux. » Pour avoir un grand débat à l’UGA sur la finalité des applications sur lesquelles bossent les étudiants, il faudrait enfin des responsables « à la hauteur des enjeux ».
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