Accueil > Décembre 2020 - Janvier 2021 / N°58

De l’agent orange a été fabriqué à Pont-de-Claix

Connaissez-vous «  l’agent orange  » ? Selon Wikipédia, «  l’agent orange est le surnom donné à l’un des herbicides arc-en-ciel, plus précisément le défoliant le plus employé par l’armée des États-Unis lors de la guerre du Vietnam entre 1961 et octobre 1971. Le produit était répandu principalement par avion au-dessus des forêts vietnamiennes ou sur des cultures vivrières. L’agent orange est responsable de plusieurs maladies chez les militaires assurant sa dispersion mais surtout chez les civils et combattants vietnamiens évoluant dans les zones directement ou indirectement exposées, (…) notamment des cas de cancers ou de malformations à la naissance, des années après la fin des combats.  » Un abonné du Postillon, Roland Calmel ancien salarié de Progil à Pont-de-Claix (aujourd’hui Vencorex), nous apprend que cette horreur était fabriquée dans son usine. Si d’anciens salariés ont d’autres détails sur ce scandale, qu’ils n’hésitent pas à nous contacter.

« Comme vous ne le savez certainement pas, l’usine chimique située dans la banlieue proche de Grenoble, qui s’appelait alors “Progil” (contraction de Produits Gillet), dans les années 60/70, a fabriqué un produit appelé “agent orange”. C’était des chlorophénols (le 2.4 D et le 2.4.5 T), d’efficaces défoliants.
Progil s’insérait dans la palette des façonniers pour le compte d’une société chimique étasunienne qui n’arrivait pas à produire en quantité suffisante ce fameux “agent orange”.
La demande de l’armée étasunienne était considérable, elle voulait détruire la végétation luxuriante qui abritait des maquisards vietnamiens au “Sud-Vietnam” car le gouvernement étasunien d’alors y soutenait non seulement financièrement mais aussi militairement un gouvernement à sa solde dans ce “Sud-Vietnam”. Un atelier de fabrication fut même construit spécialement sur le site pontois (il faut croire que “ce marché” rapportait beaucoup d’argent car un tel atelier est fort coûteux).
Au début, les cargaisons avaient pour destination la Shell à Cholon via un port français et par la suite en raison d’une contestation internationale qui s’était levée, les envois transitaient par Rotterdam aux Pays-Bas. Nous n’avons malheureusement pas pu réunir suffisamment de pièces à charge pour que les responsables de cette société chimique française soient aussi sur le banc des accusés au procès qui aura lieu à Ivry en janvier 2021 intenté par une franco-vietnamienne, Mme Tran To Nga, contre les firmes étasuniennes ayant fabriqué l’agent orange. »