Accueil > Décembre 2012 / N°18

Toute la France socialiste veut sauver Eve !

Eve, un des principaux lieux de la vie associative de l’agglomération, a depuis le début de l’année 2012 des « problèmes de gouvernance », comme on dit en novlangue de bois (pour plus de détails, voir Le Postillon n°15). N’arrivant pas à contrôler de manière hégémonique l’association Eponyme en charge de la gestion de Eve depuis sa création, le syndicat étudiant Unef et les MJS (Mouvement des jeunes socialistes), minoritaires en AG en mars, ont décidé de la saboter de l’intérieur à tel point que le tribunal a dû nommer un administrateur judiciaire provisoire depuis le mois de juin.
Parallèlement, l’Unef a créé pour l’occasion une association-écran qui a aussi candidaté à l’appel d’offre pour gérer Eve : la Seve. C’est celle-ci qui a remporté la gestion de Eve depuis la rentrée. Eponyme, alors sous tutelle judiciaire, a été facilement écarté par le Pres Université de Grenoble, malgré le soutien de dizaines d’associations parmi les plus actives et reconnues de la vie étudiante et culturelle de l’agglomération. Mais diriger Eve ne semble par suffire aux chefs actuels de l’Unef et des MJS. Ils veulent en plus contrôler, pour la couler définitivement, l’association historique éponyme qui a géré Eve pendant 8 ans. Et ainsi éliminer la seule alternative associative non-Unef capable de les concurrencer avec des réseaux associatifs, de l’expérience et des matériels adéquats, lors du prochain appel d’offre pour la gestion de Eve.
Des adhérents d’éponyme, étudiants et associatifs indépendants grenoblois d’horizons et d’activités multiples, s’opposent aux pratiques de l’Unef avec un réseau de veille et d’information appelé « Sauvons éponyme ».
Face à ce conflit, l’Administrateur Judiciaire d’éponyme nommé par le tribunal doit superviser une assemblée générale (AG) qui va décider d’un nouveau CA et bureau et clore l’administration judiciaire. Pour participer à cette AG, il faut être adhérent pour l’année 2012-2013.
Comme l’Unef de Grenoble n’avait qu’une trentaine de membres à faire adhérer face aux deux cent étudiants et associatifs indépendants grenoblois adhérents, elle a fait appel à la France entière pour être sur de réussir son putsch à l’AG. Selon la liste des adhésions que Le Postillon s’est procurée, pas moins de onze membres du Bureau National de l’Unef ont adhéré à éponyme, suivit de trente-et-un autres membres parisiens de l’Unef. N’écoutant que le courage de leurs supérieurs, les Unef des autres villes ont fourni leurs contingents de conscrits. Ce qui donne enfin à l’asso éponyme de EVE une vraie envergure nationale avec 84 adhérents Unef venus de toute la France : Marseille, Nice, Bordeaux, La Rochelle, Nantes, Brest, Caen, Clermont-Ferrand, Poitiers, Évry, Lille, Reims, Metz, Nancy, Perpignan, Strasbourg, Tarbes, Toulouse, Tour, Versailles, Cergy Pontoise, et bien sûr les régionaux de l’étape Chambéry et Lyon.
Les MJS de l’Isère ne sont pas en reste au moins une vingtaine de membres qui ont adhéré (dont toute sa direction). Même la mairie de Grenoble est présente grâce à la collaboratrice du maire (et conseillère générale) Amandine Germain.
La filiale de green washing de l’Unef, « Fac Verte », fait un peu moins bien avec à peine neuf adhérents. La mutuelle LMDE est encore plus faible : seulement trois membres de sa direction parisienne ont adhéré.
Bref, cela nous fait environ cent cinquante militants professionnels, dont les deux tiers n’habitent pas la région et qui viennent faire régner l’ordre du consortium politique UNL-Unef-FacVerte-MJS-LMDE-PS dans la vie étudiante et associative de Grenoble. Quel engouement ! Et encore : nous avons délibérément oublié de compter les militants d’outre-mer de l’UMP (il y a quand même quatre Jeunes Populaires de l’UMP égarés qui ont aussi adhéré).