Accueil > Décembre 2011 / N°13

Safar, très attaché à la liberté de dire n’importe quoi

En plus d’avoir moult mandats, Jérôme Safar a aussi un certain sens de l’humour. À Télégrenoble (07/11/2011), il déclare : «  Je ne suis pas libéral, en revanche je suis très attaché aux libertés  ». Tellement attaché aux libertés qu’il a fait installer des dizaines de caméras de vidéosurveillance à Grenoble. Il faut dire que ce n’est pas la première fois que Safar dit n’importe quoi sur ce sujet. Le 10 avril 2010, lors d’une réunion publique, il affirmait, à propos des caméras prévues à la Capuche, au Village olympique et au Jardin de ville  : «  Sur le fonctionnement, nous n’avons pas choisi d’avoir un centre de visionnage avec des gens qui restent devant les images 24 heures sur 24, mais d’avoir la possibilité de récupérer les images pour qu’elles soient enregistrées et que donc sur demande du procureur, si fait délictueux il y a, on puisse solliciter la fourniture de ces images   ». Quant aux autres, prévues pour surveiller la circulation, «  elles ne sont pas visionnées par la police. Pour être très clair, elles sont visionnées dans un centre qui est un centre de gestion des flux de circulation sur Grenoble  ». Un an et demi plus tard, on apprend que «  dans les locaux rénovés de la police municipale se trouve la salle où sont visionnées les images de 49 caméras grenobloises. (...) Ce ne sont donc “que” huit opérateurs formés qui visionnent les images, avec un basculement vers un poste de la police nationale lors des heures de fermeture du COCS pour permettre un contrôle 24h/24  » (Grenews, 21/11/2011). En clair  : toutes les images des caméras seront surveillées 24h/24 par la police (municipale le jour, nationale la nuit), contrairement à ce qu’avait prétendu Safar en 2010. Quant au maire Destot, il a assuré avoir «  voulu faire cette expérimentation pour les habitants, avec sérieux et pour prouver l’efficacité du dispositif   » : il nous confirme donc que les résultats de l’expérimentation, à peine commencée, sont déjà connus puisque que son but est de «  prouver l’efficacité du dispositif  ». La mairie a-t-elle déjà écrit le rapport final, justifiant la généralisation de la vidéosurveillance ?
Voilà. C’était une brève sur la vidéosurveillance, un sujet que Le Postillon avait réussi à éviter depuis au moins trois numéros.