Le délire de l’Anru (agence nationale de rénovation urbaine), débloquant des millions d’euros pour les quartiers populaires à condition que les municipalités décident de détruire des bâtiments, continue à Grenoble. Après la destruction stupide du 50, galerie de l’Arlequin à la Villeneuve, la mairie rouge-vert a annoncé la destruction prochaine de la barre Anatole-France dans le quartier Mistral. La première adjointe Elisa Martin a même été particulièrement fière d’annoncer au conseil municipal qu’ « éric Piolle est allé devant l’Anru pour témoigner fortement de notre volonté de poursuivre ce projet de renouvellement urbain, ce qui nous a permis d’obtenir des crédits à hauteur de 5,7 millions d’euros (...). Si nous nous sommes inscrits dans cette logique, c’est parce que nous adhérons à l’idée d’ouverture du quartier sur les eaux claires, les grands boulevards et le reste de la ville. Il est vrai que ce quartier souffre de son enclavement, marqué physiquement par un certain nombre de frontières, qu’il paraîtrait difficile de mettre à bas d’un coup de baguette magique ». La destruction de la barre est donc pour elle un moyen de faire tomber les « frontières » empêchant Mistral d’être un quartier comme un autre. Dans Le Daubé (27/01/2015), elle précise : « Parce qu’il n’y a pas de banlieues, pas de frontières dans Grenoble, une priorité importante sera de tourner le quartier Mistral vers le reste de la ville. » Cela fait plus de quinze ans que les aménageurs « ouvrent » ce quartier en détruisant des bâtiments (comme les anciennes barres Strauss) ou en déménageant les structures sociales à l’extérieur du quartier. Ces « ouvertures » ayant fait perdre une partie de son identité au quartier, les habitants ne vivent pas pour autant « mieux » qu’avant, et loin s’en faut (voir Le Postillon n°20). En dehors des beaux discours, une des raisons officieuses de cette destruction est la présence de nombreux dealers dans cette barre, et la très grande difficulté de les déloger. Mais s’attaquer à l’architecture est-elle la meilleure manière de résoudre des problèmes sociaux ? Est-il nécessaire de dépenser 5,7 millions d’euros d’argent public - sans compter les frais de « relogement » - pour faire tomber des bâtiments ? Au passage on peut remarquer que cette somme correspond à celle que coûtera à la mairie le fameux « désengagement de l’État » critiqué sans cesse par l’équipe municipale. Piolle n’aurait-il pas dû « témoigner fortement » de sa volonté de voir cette somme utilisée à d’autres fins plus utiles ?
Le Postillon ?
Le journal papier Le Postillon
Après avoir existé entre 1885 et 1886, Le Postillon a ressurgi depuis mai 2009, avec pour unique business plan d’occuper le créneau porteur et néanmoins complètement délaissé de la presse locale critique. Devant l’ampleur de la tâche, nous nous concentrons sur des sujets locaux et parlons presque exclusivement de Grenoble et sa cuvette. Aucune association, organisation ou parti politique n’est parvenu jusqu’ici à nous convaincre de devenir son journal de propagande. Et malgré les nombreuses sollicitations, nous avons refusé toute entrée dans notre capital : nous sommes donc complètement indépendants.
Le site internet du Postillon
Bienvenue sur un SITE-ARCHIVE. Le Postillon n’est pas un média internet, mais uniquement un journal papier de Grenoble et sa cuvette. À contre-courant de la vague numérique, nous tenons à faire exister avant tout un objet dans la vraie vie, qui sent l’encre et qu’on peut se passer de main à main.
Plutôt que de se fatiguer les yeux derrière un écran, nous vous conseillons vivement de vous procurer les exemplaires papier de notre journal (voir « Où le trouver ») que vous pourrez ensuite tranquillement déguster sur une terrasse au soleil ou sous la couette.
Si nous avons décidé de réaliser ce site, c’est pour que les internautes s’intéressant aux sujets que nous avons traité puissent trouver nos écrits. Vous ne pourrez pas poster de commentaire car nous ne voulons pas perdre notre temps à modérer. En revanche, nous lirons avec plaisir toutes vos réactions, emballées ou énervées, par courrier postal ou par mail.
Si notre journal est payant, l’accès à notre site est libre. Profitez-en bien car chacun sait que la presse gratuite est vendue.
Ce site web a été réalisé et est hébergé en partenariat avec Grésille. Sa réalisation et son hébergement reposent sur des logiciels libres issus des contributions de plusieurs dizaines de milliers de personnes.
Contact
Pour nous envoyer vos vrais courriers :
Le Postillon
42 avenue Jean Jaurès
38600 Fontaine
Et les virtuels :
lepostillon@gresille.org
Pour nous parler : 04 76 94 18 65