Même la guerre des gangs devient écolo #Transition
Enfin une politique publique qui marche ! On a régulièrement évoqué ici le soutien consternant des autorités au développement massif du vélo et de la trottinette électriques, dans une ville à 90 % plate, où un simple vélo, désormais dénommé « musculaire », peut suffire à la plupart des personnes pour faire n’importe quel déplacement. On a régulièrement ricané devant les déclarations d’élus assurant que l’utilisation de batteries remplies de métaux rares, consommant en plus quantité d’électricité, était la seule solution pour assurer la transition vers le futur du monde de demain. Dans ce bêtisier sans fin, le maire de Grenoble vient encore de s’illustrer, à l’occasion de la course cycliste « La prise de la Bastille » qu’il a réalisée sur un vélo-moteur, en déclarant sur les réseaux sociaux : « Grenoble capitale du vélo... électrique ! Bon pour la santé, le climat... » Et bon pour les placements de produits du maire, qui se transforme en homme-sandwich des businessmen des batteries électriques, nombreux dans la cuvette. Bref, en tout cas, le militantisme des élus a fini par payer et on peut voir aujourd’hui quantité de jeunes gens, en excellente santé, déambuler à vélo ou à trottinette électriques et ainsi alimenter la fable d’une écologie dépendante du lithium et du nucléaire. Les « mentalités ont tellement changé » qu’aujourd’hui, même les dealers et autres adeptes de l’économie parallèle se mettent à la trottinette électrique. Délaissant les 4x4 et les grosses cylindrées pour les règlements de compte, ils tâchent à présent d’adopter une mobilité #zérocarbone. Ainsi le décompte macabre de quelques faits-divers récents montrent de véritables changements d’habitude. Le 14 mai dernier, des coups de feu ont été tirés sur la place Saint-Bruno, un homme en fuite sur une trottinette électrique percutant un policier dans les minutes d’après. Le 31 mai, un homme se fait tragiquement dessouder à l’Abbaye par deux quidams en trottinette électrique. Le 24 août, d’autres hommes en trottinette électrique tirent sur la place Saint-Bruno pour essayer de prendre le contrôle du point de deal. Pendant les émeutes de début juillet, les convictions écolo-électriques des protagonistes étaient tellement prégnantes que le syndicat mixte des mobilités de l’aire grenobloise (Smmag) a décidé, le lendemain de la soirée de pillage du centre-ville, de « désactiver toutes les trottinettes et vélos électriques ». Sans même saluer les éco-comportements exemplaires des adeptes de l’auto-réduction. Grenoble, toujours un temps d’avance ! #Leclimatnousoblige