Méfiez-vous des spécialistes
Connaissez-vous Simon Labouret ? C’est notre petit Jean-Michel Apathie à nous. Depuis trois mois, ce jeune « politologue » de Sciences-Po Grenoble a été interrogé par tous les médias (Le Daubé, France 3, France Bleu, Place Gre’Net, Le Monde Diplomatique...) pour analyser les élections municipales. Comme ses confrères, il parle beaucoup mais n’apporte pas grand-chose d’intéressant. Voire produit des analyses bidons, comme trois jours avant le premier tour des municipales sur le plateau de Télégrenoble : « autant on pourrait imaginer que les sondages se plantent totalement et qu’ils parviennent à 31/30, une victoire à l’arraché [NDLR : pour Piolle], (...) parce qu’on a quand même du mal à imaginer que Safar prenne cinq points, quand même [NDR : qu’il soit distancé de cinq points] » (Télégrenoble, 21/03/2014). Résultat : les sondages, qui donnaient Safar dix points devant Piolle, se sont vraiment « totalement » ratés. Et Safar (25,3 %) est arrivé presque cinq points derrière Piolle (29,4%). De s’être « totalement planté » n’a pas empêché Simon Labouret de continuer à parler à tort et travers de ces élections pendant les dix jours suivants. Il faut dire que ce soir-là, il n’était pas tout seul à dire des conneries : le présentateur de Télégrenoble, Christophe Revil, avait balancé quelques minutes avant : « je sens poindre une relative stabilité sur l’agglomération ». Deux jours plus tard, le pressenti futur maire de Grenoble et le président de la communauté d’agglomération étaient balayés. Mais les spécialistes sont toujours là.