Qu’il est beau le « développement durable » de la montagne ! Pour augmenter durablement ses bénéfices, la station de Chamrousse a lancé un nouveau « plan de développement » et aimerait étendre son domaine skiable vers le secteur des Vans (www.actumontagne.com, 18/12/2014). Non contente d’avoir déjà saccagé la zone magnifique des lacs Robert avec une remontée mécanique montant des lacs à la Croix de Chamrousse, voilà maintenant qu’elle veut exporter ses dameuses et ses pylônes, jusqu’aux sommets des Grand et Petit Van, pentes très fréquentées par les skieurs de rando. Ce bétonnage montagnard se produit au moment ou les collectivités du massif de Belledonne, dont fait partie Chamrousse, travaillent à ce que leur massif devienne un « parc naturel régional ». Mais vu que le but des parcs est aujourd’hui surtout de faciliter le « développement économique » du territoire, cela ne devrait pas trop poser de problèmes.
Cette extension durable serait financée par la Caisse des Dépôts, « groupe public au service de l’intérêt général ». Chasser les bouquetins squattant régulièrement les Vans semble donc relever de l’intérêt général. C’est la même caisse des Dépôts qui s’investit à fond dans la « compensation de biodiversité », ce marché en expansion proposant aux bétonneurs en tout genre de « racheter » des bouts de nature préservés pour se faire pardonner. Dans le même massif de Belledonne, EDF essaye de rentabiliser de cette façon un vallon très sauvage, celui de la Combe Madame, qui ne lui servait pour l’instant à rien (voir Le Postillon n°18). Chamrousse pourra donc certainement compenser la colonisation des Vans en finançant EDF pour donner quelques coups de peigne à trois brins d’herbe de Combe Madame. De quoi faire certifier les futurs pylônes des Vans « éco-responsables » !
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