Il y a un public que la nouvelle municipalité chouchoute particulièrement : ce sont les traileurs, cette espèce en voie de pullulation qui importe les valeurs de la compétition dans un univers jusque-là relativement préservé. Dans Le Daubé (14/02/2015), Piolle déroule un des plans de la majorité pour attirer les coureurs frénétiques de l’autre bout de la France : « une piste de trail va être créée entre le haut de la Bastille et Saint-Pierre-de-Chartreuse. On veut proposer des packs ‘‘zéro carbone’’. Vous partez de Paris, vous faites trois heures de TGV le vendredi soir, vous allez au ski ou courir en montagne, voir l’exposition Penone sans participer au dérèglement climatique. On n’est pas dans cette logique ‘‘consommation protection’’. Il faut travailler la montagne sous tous ses aspects. » Pour bien « travailler » la montagne, il faut avant tout faire de la « communication ». Et en plus de proposer des packs « zéro carbone » aux traileurs parisiens, la municipalité aimerait que l’ultratrail de Grenoble - l’UT4M (Ultra-trail des 4 massifs de 160 kilomètres et 10 000 mètres de dénivelé) – soit plus connu. Olivier Bertrand, sous-fifre délégué à l’animation, martèle les objectifs municipaux dans Le Daubé (3/02/2015) : « Nous souhaitons faire de l’UT4M le deuxième ultra-trail derrière l’UTMB [NDR : l’Ultra-trail du Mont-Blanc, le plus connu des ultra-trails]. » Pour faciliter la vie de participants généralement friqués, « un accord a été conclu avec la SNCF régionale afin de mettre en place de tarifications spéciales UT4M. Des packs tout-en-un comprenant logement, moyens de locomotion et événements culturels seront également proposés, grâce à un partenariat avec l’office de tourisme de Grenoble et des chaînes hôtelières », nous apprend le site Place Gre’net (21/03/2015), qui titre « Grenoble se rêve en capitale du trail ». Si après tout ça, les « collants-pipettes » ne courent pas aux urnes pour voter pour « l’autre gauche », c’est à n’y rien comprendre.