Accueil > Été 2025 / N°77

Le prono des municipales

8,52 % en 2014, 2,01 % en 2020… Comme dans la plupart des Métropoles, l’extrême-droite n’a jamais grand remplacé les partis de gauche ou de droite classique aux élections municipales de Grenoble. Mais les 17 % obtenus aux européennes de 2024 (Rassemblement national + Reconquête) doivent certainement ouvrir les appétits de quelques arrivistes nationalistes, trouvant le droitier Carignon trop compatible avec « le système d’essstreme-gauche ». Voici les cotes des principaux prétendants.

Mireille d’Ornano - 15
Après avoir déjà porté l’étendard de l’extrême-droite grenobloise aux municipales de 2014 (pour le Front national) puis en 2020 (pour les Patriotes), c’est elle la candidate naturelle ! Mais depuis quelques années, on n’entend plus parler de d’Ornano. C’est que donc, un peu comme si Mbappé avait signé à l’AS Saint-Étienne, l’ancienne conseillère municipale grenobloise semble avoir misé sur le mauvais cheval en claquant en 2017 la porte du FN pour rejoindre les Patriotes, le parti de Philippot. Mais depuis la mort du « vieux » (qu’elle avait toujours défendu), elle semble de nouveau soutenir Marine Le Pen, au moins sur Facebook.

Alexis Joly - 22.3
Ancien élu d’Échirolles, habitant de Seyssins, patron d’un magasin à Villard‑de-Lans et député dans le Nord‑Isère. Années après années, Alexis Joly tente de noircir tous les points de la carte de l’Isère, n’ayant pas à trop se fouler pour mener campagne dans ces terres « étrangères » si ce n’est en montrant sa frimousse. Alors pourquoi pas candidat à Grenoble ?

Vincent Lapierre - 41.7
C’est l’idole de toute la fan base de Saccage Grenoble. Lui aussi fait des vidéos de poubelles renversées et des micro-trottoirs d’habitants en colère, mais le fondateur du Média pour tous a plus d’un demi-million de suiveurs sur YouTube. Vincent Lapierre étant né et ayant étudié à Saint-Martin-d’Hères, il est fort probable que son narcissisme d’influenceur trouve un débouché en politique locale.

Daniel Conversano - 27.6
Encore un qui doit sa célébrité à YouTube ! Daniel Conversano est une des plus grandes stars de la « fachosphère », connu pour ses vidéos «  dans le registre néo-nazi  », s’être pris une mandale par Alain Soral en plein direct ou s’être expatrié en Roumanie pour fuir la France « bougnoulisée ». Un de ses anciens potes de la fac de Grenoble vient même de sortir le film Carnets 88 sur lui pour explorer le fossé le séparant de son «  pote facho ». Avec un tel passé sulfureux, il peut au moins concurrencer Alain Carignon.

Marine Chiaberto - 9.4
La déléguée départementale de Reconquête, le parti de Zemmour, est une bonne petite soldate moderne de l’extrême-droite. Adepte des rassemblements récupérant le moindre fait divers impliquant des Arabes, elle remplit ses rézo sociaux d’une revue de presse type « français de souche  ». Avec une formation d’avocate lui permettant de défendre n’importe quoi, elle semble mure pour une campagne électorale sous son nom.

Alain Breuil - 62.7
Mais que devient Alain Breuil ? On est sans nouvelle de l’ancien conseiller municipal de Grenoble (entre 2014 et 2020) qui égayait les séances du conseil d’interventions plus ou moins fleuries. C’est qu’on en serait presque à regretter ce genre d’incarnation de l’extrême-droite, débraillée et un poil loufoque, loin des jeunes loups en impeccable costume d’aujourd’hui.