Le parc de Chartreuse entre de bonnes mains
Connaissez-vous Dominique Escaron ? Il est charmant le maire du Sappey-en-Chartreuse, et en plus il peut être très arrangeant. Il y a quelques années, Sylvie Manceau a racheté l’ancien centre de vacances des Bens, un hameau isolé du village, pour le reconvertir en centre équestre. Problème : elle avait envie de construire plus, ce qui était incompatible avec le Cos (Coefficient d’occupation des sols), dont le but était de « limiter toute velléité d’urbanisation » dans cette zone sauvage du parc naturel de Chartreuse. D’autant plus que les Bens sont situés juste au-dessus du marais des Sagnes, un « espace naturel sensible ». C’est là qu’intervient Dominique Escaron, qui a voulu faire passer sur cette zone le Cos du coefficient de 0,025 à celui de 0,25. C’est-à-dire que la businesswoman du cheval aurait pu construire dix fois plus... Comment justifie-t-il cet arrangement ? Il assure sans rire que la précédente municipalité s’était trompée dans l’emplacement de la virgule et qu’il ne fait que réparer l’erreur... Sauf que Marie-Noelle Gagnepain, maire de 1995 à 2001, a fait une lettre au commissaire-enquêteur pour affirmer qu’il n’y avait jamais eu d’erreur quant au placement de la virgule et s’insurge contre ce projet : une « aberration », « un risque majeur de déséquilibre et de confusion paysagers et démographiques », « une honte et une injure à l’histoire de cette zone privilégiée particulièrement sensible ». à l’issue de l’enquête publique, un coefficient de 0,19 a finalement été voté par la Métropole (qui clame pourtant sa volonté de « protéger l’environnement ») pour la zone des Bens, ce qui permettra quand même à la propriétaire de construire 6290 m2 de surface de plancher sur cette zone protégée de 3 hectares. Quand elle revendra ce terrain, elle risque en plus faire une belle opération financière. Ah, au fait, on a oublié de vous préciser : Dominique Escaron vient de devenir président du Parc naturel de Chartreuse. Ça promet.