Le Linky, c’est un petit objet. Mais à travers ces nouveaux compteurs électriques en train d’être déployés sur la cuvette grenobloise, on peut observer les errements de la gauche et la filouterie du Front National. Le Postillon a déjà évoqué plusieurs fois ce gadget, le business qu’il génère, les capacités de flicages qu’il induit et les emplois qu’il détruit (voir les n°10 et 29). Depuis plusieurs années, des collectifs - Stop Compteur Linky 38 ou le collectif Antennes Villeneuve - mènent une campagne active contre ces compteurs intelligents, et ont notamment collé des centaines d’affiches. Cette campagne a suscité une seule prise de position politique, celle de Mireille d’Ornano, conseillère municipale à Grenoble. La patronne du Front National dans le Département s’est fendue d’une tribune dans le journal municipal Gre.mag (01/2016) afin de dénoncer le déploiement des compteurs avec des arguments plein de bon sens : « Depuis des années, le secteur des industries électriques et informatiques développe le marché des objets connectés. C’est la ‘‘smart grid’’ qui doit nous conduire à la ‘‘smart city’’ où les individus seront surveillés en permanence, pour leur plus grand bien, c’est promis. Les sommes en jeu sont telles, et le pouvoir que ces nouvelles techniques donnent aux politiques si grand, que très vite se sont concentrés des intérêts de groupes qui ne sont pas toujours en accord avec l’intérêt général. Les avantages réels de Linky pour les particuliers n’existent pas. Nous n’avons pas besoin de changer nos compteurs. Il s’agit de la création artificielle d’un marché captif dont nous devenons les consommateurs obligés. (...) ». Le Front national tente donc de récupérer la campagne des anti-Linky, qui au vu de leurs écrits semblent avoir des valeurs à l’opposé de celles de l’extrême-droite. Une certaine habilité permise par le grand vide laissé par les partis de gauche, qui soit ne disent rien du Linky, soit le promeuvent. Ainsi Le Daubé (10/12/2015) nous apprend que « le premier compteur Linky de France a été posé à Echirolles », ville communiste. « Le maire Renzo Sulli a exprimé sa profonde satisfaction et a souligné qu’il n’était pas seulement question de technologie mais bien de transition énergétique et de questions environnementales ». En dehors des mots creux, toute personne sensée s’intéressant un peu au Linky, notamment si elle est pauvre, comprend assez vite qu’elle n’a rien à gagner avec ces nouveaux compteurs. Dans la cuvette, elle se sentira donc forcément plus défendue par le Front national que par les communistes et le reste de la gauche. Il se passe pour ces petits objets à peu près la même chose qu’avec la mondialisation. Tant que les partis de gauche n’auront pas compris ça, ils seront condamnés à gémir face à la montée du FN.
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