L’interview farfelue
Près de deux mois après avoir été élu, le maire de Grenoble vient de rompre avec son manque d’audace en annonçant des mesures spectaculaires. Il a accordé, en exclusivité, une interview à l’AFP (Agence Farfelue du Postillon).
- Monsieur Piolle, vous vous êtes mis un peu au vert ?
- Non, je travaille. J’ai déchiré ma carte du parti ce matin en faisant du vélo d’appartement et jeté mon portable. Comme ça je n’ai plus à répondre aux les coups de fil de ces mous du genou de Cécile Duflot et d’Emmanuelle Cosse.
- C’est une plaisanterie, comme celle de vouloir revendre les caméras à Estrosi ?
- Non, se débarrasser de son portable est un acte très symbolique mais je ne vais pas m’arrêter là. Je vais prendre des mesures radicales dans les semaines qui viennent.
- C’est à dire ?
- La baisse de 25% des indemnisations des élus n’est pas suffisante. Elles vont être tout bonnement supprimées. La politique est affaire de toutes et de tous, nous n’avons pas à en vivre ! Et tant pis si mes adjoints, après deux mois de rémunération, vont devoir reprendre leur boulot ou aller pointer à Pôle emploi comme Philippe De Longevialle et Jérôme Safar, au moins là-bas ils seront en contact avec la réalité.
- Vous avez d’autres mesures « radicales » en tête ?
- Oui, je vais mettre un terme aux projets mortifères lancés par la précédente municipalité que je n’ai pas dénoncés pendant la campagne pour gagner les voix des ingénieurs. De Giant, je ferai table rase. Geneviève Fioraso qui manie si bien la truelle pour inaugurer n’importe quel stupide bâtiment démontera pierre par pierre Minatec et Clinatec. son conjoint Siebert s’occupera de Nanobio, avec ses ongles, sans truelle. Concernant les contrats signés pour la réalisation de Giant, je vais les faire annuler. À l’heure où je vous parle, Raymond Avrillier fait déjà le pied-de-grue devant le tribunal administratif.
- Mais ce n’était pas dans votre programme...
- Et alors ? Vous en connaissez vous des élus qui tiennent toutes leurs promesses ? Je vais renverser l’ordre établi dans cette ville, le capitalisme n’a plus sa place ici. Il ne suffit pas de mettre en place la traction animale pour le transport des déchets, je vais faire partir tous ces riches cadres qui roulent en 4x4 et le problème des bouchons sera résolu.
- Le Stade des Alpes, vous n’allez quand même pas y toucher ?
- Ce machin a coûté la bagatelle de 80 millions d’euros, c’est indécent au vu des situations sociales et économiques dans lesquelles se trouvent la plupart de nos concitoyens grenoblois. Je vais en faire un « Stade pour Tous » : entièrement ouvert tout le temps sans aucun événement payant (sauf pour le spectacle d’Alain Pilaud dansant la zumba). La pelouse sera réservée aux clubs de foot de jeunes de la ville. Le GF 38 lui, retournera jouer à la Poterne, ça leur fera les pieds. A terme, un référendum sera organisé : « faut-il raser le stade des Alpes ? ».
- Vous risquez de perdre des amis et notamment vos anciens collègues d’HP qui vous ont soutenu ?
- Je m’en tamponne le coquillard. D’ailleurs j’ai des enregistrements sur HP à transmettre à Médiapart qui mettent en cause les plus grands dirigeants de cette multinationale, vous verrez, ça va dépoter.
- Et les moutons, à la Bastille, vous comptez...
- Les manger. Un grand méchoui sera organisé prochainement au sommet de la bastille pour fêter les cinq ans du Postillon.