Claudine Chassagne est une caricature de cadre high-tech grenobloise. « Docteur-ingénieur en informatique (ENSIMAG, INPG), Claudine Chassagne a été directrice des systèmes d’information à l’université de Grenoble, puis au Conseil général de l’Isère. Parallèlement, elle enseigne les enjeux des systèmes d’information en tant que professeur associé à l’université de Grenoble, formatrice pour le CNFPT et le groupe Territorial » (territorial.fr). En 2013, elle a écrit un livre au titre follement attirant (Comment manager [sic] un système d’information) puis devient en 2014 conseillère municipale « déléguée au numérique » à Saint-Martin-d’Uriage.
Jusque là, tout va bien : Claudine Chassagne est un pur produit du « modèle grenoblois », à la carrière entièrement dédiée à la vie numérique. Et puis patatras : cet automne, elle devient vice-présidente de la communauté de communes du Grésivaudan en charge de... « l’agriculture et des forêts ». Va-t-elle parvenir à bien « manager » ces « systèmes d’informations » 100 % naturels ? En tout cas, cette nomination est symbolique de l’uniformité grandissante des élites grenobloises. Car bizarrement, on n’a jamais vu un bûcheron ou une agricultrice devenir vice-président en charge de l’innovation ou de l’économie numérique.