Dans son bien nommé numéro 21, la revue XXI, « l’information grand format », propose un manifeste assez enthousiasmant quand on est attaché à une certaine idée du journalisme. Il critique « la révolution numérique » dans laquelle se sont bêtement engagés tous les médias, et milite pour un « journalisme utile ». De belles intentions malheureusement battues en brèche en pages 18 et 19 de la revue, qui offrent une tribune à François Berger. Sur deux pages, le directeur de Clinatec, la clinique du cerveau créée dans la plus grande discrétion par le CEA-Grenoble, est interrogé très gentiment, sans la moindre question dérangeante. Le lecteur novice ne saura même pas que ces travaux peuvent poser question car aucune mention n’est faite des écrits critiques sur l’interface cerveau-machine (voir le site www.piecesetmaindoeuvre.com). Voilà un travail à peu près équivalent à celui du Daubé, le graphisme en plus. Si « un autre journalisme est possible », c’est raté pour cet article.
Un compte d’exploitation à 90 centimes
Dans le même numéro, la revue XXI dresse le portrait du très discret Michel Lucas, patron du Crédit mutuel surnommé « Dralucas » ou « grand requin blanc ». Le millionnaire, qui détient pas moins d’une douzaine de journaux dont Le Daubé, affirme qu’« un journal c’est un compte d’exploitation ». On comprend mieux pourquoi Le Daubé est illisible.
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