Faut-il avoir été ingénieur pour être maire de Grenoble ?
Après une rapide étude historique, il apparaît que cette condition n’est pas nécessaire mais quand même recommandée, surtout depuis le début du XXème siècle. Ainsi Éric Piolle est le cinquième maire ingénieur depuis 1900 (après Cornier, Lafleur, Dubedout et Destot) sur les 14 qui ont été élus. Au XIXème siècle par contre, il valait mieux avoir misé sur la profession d’avocat (au moins 8 l’étaient – certaines professions étant inconnues) pour devenir premier édile. À la limite, on pouvait aussi choisir gantier (comme Calvat, Rey ou Jay) mais ingénieur était quand même moins porteur : seuls Vendre et Crozet arrivèrent à la tête du conseil municipal. À cette époque on s’amusait beaucoup plus qu’aujourd’hui : Grenoble a connu 30 maires différents entre 1800 et 1900, dont certains n’ont pas eu beaucoup le temps d’user leur fauteuil : en 1871, Jean-Marie Farge est resté maire de Grenoble pendant seulement 8 jours, battant le record de son prédécesseur, Napoléon Dantart qui était parvenu à se maintenir 22 jours. Au XXème siècle, seul Perinetti a pu rivaliser en étant magistrat seulement 34 jours en 1949. Ce peintre en bâtiment est d’ailleurs le seul représentant de profession modeste de la longue liste des maires de Grenoble.