Un été à Grenoble
De l’eau pour les puces éleCtroniques mais pas pour les légumes
Suite à un printemps et un été avares en précipitations, les nappes phréatiques de l’Isère sont comme les caisses de la ville de Grenoble après une candidature ratée aux JO : vides. Ou presque. Alors le peu d’eau qu’il reste, la Préfecture a décidé d’en prendre soin en prenant des mesures de restriction. Depuis fin août, la quasi-totalité du département est placée en « sécheresse aggravée », ce qui implique interdiction totale de l’arrosage individuel ou communal et de l’irrigation agricole. Seuls deux secteurs, « Grésivaudan » et « Belledonne Bréda », sont placés en « risque de Sécheresse ». Ici on ne peut plus remplir sa piscine et les agriculteurs doivent réduire leur irrigation de 20%. En revanche, partout, les industriels, pourtant grands consommateurs d’eau, n’ont aucune contrainte. Ainsi dans la vallée du Grésivaudan, STMicro peut continuer tranquillement à piller l’eau pendant que les quelques paysans subsistant dans la vallée doivent surveiller leur compteur. On privilégie ainsi la production de puces électroniques, alimentant portables et jeux vidéos, à celle de fruits et légumes, alimentant des humains. Il ne manque donc plus qu’une fonction aux téléphones portables : celle d’être comestible.