Glaviots Dauphinois
Censure municipalo-préfectorale
Le 10 mai, c’est la « journée de la mémoire de la Traite Négrière, de l’Esclavage et de leur abolition ». Depuis plusieurs années a lieu une commémoration à Grenoble. C’est l’occasion d’un discours du maire, du préfet et surtout de Michel Reynaud, président du CTNE (Comité Traite Négrière Esclavage). Son intervention l’an passé n’avait guère plu aux autorités, un peu trop engagée à leur goût.
Cette année, sanction. La municipalité obéit aux ordre de la pref’. Michel Reynaud nous raconte : « J’ai eu un coup de fil le matin-même du cabinet du maire pour à la fois s’excuser de l’absence du maire et puis pour me demander de modérer mon discours. Bon il avait un peu de mal à le dire, il était un peu gêné, mais il me demandait d’y aller mollo. En gros il m’a dit que l’année dernière j’avais été un peu dur avec le général De Gaulle et comme c’était une journée de l’Etat, que y avait la présence du préfet, il fallait que je modère mon discours. (...) J’avais dit des trucs assez francs sur les sans-papiers et la politique de l’Etat envers eux, et l’année d’avant j’avais critiqué le discours de Sarkozy à Dakar. (...) On est présent à cette journée parce que si il y a que des politiques qui s’occupent de ça, ils font des discours très mous sans faire de lien entre le passé et des situations présentes (...) Alors cette année, suite à ça pendant le discours j’étais un peu tendu. Et malgré moi, je crois que j’étais plus modéré et il y a des sujets que j’ai pas évoqués. »