Accueil > Décembre 2011 / N°13
Cause toujours, ça intéresse la ville
Rions un peu avec la démocratie participative, un concept beaucoup mis en avant par la municipalité depuis le début du troisième mandat Destot. À tel point qu’une « charte de la démocratie locale » a été pondue, avec force communication. Cette charte est mise à mal depuis quelques mois par plusieurs collectifs d’habitants formés pour contester des projets immobiliers sur leurs quartiers (Esplanade, Berriat, Flaubert...). Des collectifs qui disent tout haut ce que beaucoup pensent tout bas depuis longtemps : en gros, la démocratie participative c’est du pipeau, les élus prennent toutes les décisions et les habitants ne sont associés qu’à des décisions mineures. Une charge à laquelle les élus grenoblois ont dû répondre dans Le Daubé (10/10/2011). C’est d’abord Philippe de Longevialle, adjoint à l’immobilier, qui a asséné un imposant « La seule démocratie, c’est celle du suffrage », anéantissant par là des dizaines de plaquettes de communication. Il a continué sur sa lancée en assurant que « ce ne sont que quelques personnes qui représentent des collectifs. Ils ne représentent pas tout le monde ». Ce qui est vrai, mais ce qui s’applique également à l’équipe municipale : aux dernières élections, la liste de Destot et De Longevialle n’a recueillie que 19 011 voix sur 156 000 grenoblois et 84 345 inscrits. Eux non plus, donc, ne représentent pas tout le monde, et loin s’en faut.
Laure Masson, adjointe à la démocratie locale, a enchaîné en avouant que les habitants n’avaient pas leur place dans les décisions importantes : « Il y a un point dans la charte de la démocratie locale qui stipule bien que la municipalité doit être claire que les projets ne sont pas tous sujets à discussion ». Mais elle a quand même fini par rassurer les opposants à l’implantation d’une déchetterie rue Jacquard, en assurant : « Je conçois qu’on soit contre cette décision ». Ce qui prouve bien que la mairie est à l’écoute, et même qu’elle n’enverra pas les opposants au goulag. Merci, Laure.