Accueil > Février / Mars 2015 / N°29
À quoi sert Grenoble école de management ?
Le parcours d’Amedy Coulibaly, le tueur de Montrouge et de Vincennes, a permis de rappeler une évidence trop souvent niée : « la prison, c’est la putain de meilleure école de la criminalité », comme il l’avait lui-même déclaré au Monde (16/01/2013). Il parle bien entendu de la criminalité « classique » : braquage, agressions, trafics, assassinats... Mais la criminalité en « col blanc », ou délinquance financière, où s’apprend-elle ? Dans ce domaine, une institution grenobloise obtient visiblement de « bons » résultats. Un article du Monde (6/01/2014) nous apprend qu’un certain Guillain Méjane, surnommé le « Madoff de Maine-et-Loire » [NDR : du nom du financier-escroc américain], a escroqué « 130 personnes pour un préjudice estimé à une douzaine de millions d’euros ». Où a-t-il été formé, cet ingénieux magouilleur s’achetant des voitures à plus de 200 000 euros ? À Grenoble école de management, pardi ! Le but de cette école de commerce étant avant tout d’apprendre à ses élèves à se faire plein de thunes, sans se soucier du sens ou de la morale, il n’y a pas à s’étonner que certains choisissent des chemins illégaux pour parvenir à cet « idéal » du monde moderne. On peut néanmoins constater que Grenoble école de management a encore des progrès à faire pour produire des winners vraiment performants. Alors que Madoff avait détourné environ 65 milliards de dollars américains, Guillain Méjane a seulement réussi à capter une douzaine de millions d’euros. Nul doute que les efforts des managers finiront par porter leurs fruits et que cette école fera émerger des escrocs de classe mondiale.