Accueil > Février-Mars 2017 / N°39

A la mairie comme au PG, unanimité obligatoire

L’hémorragie interne continue au parti de gauche 38. Depuis 2014 et l’arrivée du PG au pouvoir municipal à Grenoble, plus de la moitié des 400 militants de ce parti avaient déjà quitté le navire en septembre 2016, comme nous le racontions dans Le Postillon n°37. Depuis, les départs se multiplient et fin janvier, une trentaine de personnes ont présenté leur démission collective. Dans un texte intitulé « nous quittons le PG pour poursuivre notre combat » (lisible sur http://lefilrouge2.over-blog.com), ils s’expliquent : « à maintes reprises nous avons pu être confrontés à des divergences d’analyses de situation ou d’actions politiques. Nous les avons toujours acceptées. C’est la vie normale d’un parti dans lequel liberté de pensée et confrontation démocratique sont la règle pour avancer ensemble. (…) Aujourd’hui nous nous trouvons dans une toute autre configuration : la confrontation démocratique n’a plus droit de cité. Le coup de force bureaucratique sur le PG38 a eu pour déclencheur une divergence à propos de l’action de l’équipe municipale de Grenoble. L’actuel secrétaire départemental [NDR : Alain Dontaine] a été clair et brutal : ‘‘je ne veux aucune critique de la municipalité…’’. Le site internet du PG38 est depuis censuré de main de fer.(...) Ce parti est en train de devenir dans l’Isère, sous la conduite de responsables calculateurs, dissimulateurs, l’exact opposé de ce qu’il a proclamé en se constituant. » Parmi les signataires, on trouve entre autres les deux anciens co-secrétaires départementaux, Catherine Charpinet et Dominique Mulé, mis sous tutelle cet été suite à une tribune dans la presse critiquant le Plan de sauvegarde municipal et une élue à la ville de Grenoble : Bernardette Richard-Finot. Avec Guy Tuscher, un membre d’Ensemble !, elle s’est faite exclure du groupe de la majorité suite à leur abstention sur le vote du budget. Opposés au plan de sauvegarde et à la fermeture des bibliothèques, ils viennent donc de créer un nouveau groupe municipal « Ensemble à gauche ». Depuis son arrivée au pouvoir, Piolle et son politburo n’ac­ce­ptent aucune divergence et aucun débat de fond parmi les élus ou les militants. En 2020, ils pourront renommer leur liste « Grenoble, un avis sur tout pour tous ».